L’histoire des bouillons parisiens démarre dans les années 1860. Pierre-Louis Duval, alors boucher de renom, cherche une solution pour arrêter de gâcher les morceaux les moins nobles de sa viande qu’il ne parvient pas à vendre aux bourgeois. Il décide alors d’ouvrir un restaurant pour les ouvriers des Halles où les prix seront faibles et les repas généreux.
Son restaurant ouvert, il prépare un hochepot de boeuf dans son bouillon, ce qui donnera le nom au lieu. À l’époque, c’est du jamais vu : Pierre-Louis Duval est le premier à créer une brasserie à Paris qui gère, pour réduire les coûts, tous les aspects de la restauration, de l’approvisionnement à la consommation.
Les bouillons prennent rapidement de l’ampleur et en quelques années se multiplient. Le fils Duval fait perdurer un temps l’histoire des bouillons, mais la concurrence est rude. Dans les années 1900, on pouvait trouver à Paris près de 250 bouillons !
Encore aujourd’hui, la plupart des bouillons se ressemblent. Les salles sont vastes, de style Art Nouveau, avec une avant-salle composée d’un bar, puis une salle à l’arrière surmontée d’une verrière. La cuisine reste la même : traditionnelle et à prix modeste.
Indissociable du Paris de la Belle Époque et tombé, pendant longtemps, en désuétude, le bouillon parisien renaît de ses cendres depuis quelques années, pour le plus grand bonheur des amateurs de plats simples et bons.
Typiques de la cuisine française, les bouillons sont des restos populaires qui ont vu le jour au milieu du XIXe siècle, dans le quartier des Halles.
Vous cherchez un bon bouillon pour un repas simple et abordable ? Voici une Sélection des meilleurs bouillons de Paris, à découvrir :
Celui qui fait aussi le petit déj’ et l’apéro :
Le café le Bouillon
Le café le Bouillon se trouve à deux pas du célèbre passage des Panoramas.
Son intérieur, fait par la décoratrice Sylvie Hakim, rappelle le Paris d’antan avec ses miroirs et son grand zinc.
On y trouve aussi des clins d’œil à l’Art Nouveau de Klimt et au cubisme de Mondrian.
Les petits plats nostalgiques à la carte, tous fait-maison.
Hachis parmentier comme chez grand-mère, tête de veau, bœuf bourguignon, andouillette AAAAA, pain perdu, riz au lait à l’ancienne…
Le matin, le petit déj’ est à 9€, et pour l’apéro, les planches commencent à 16€.
Café le Bouillon
10 rue Saint-Marc
75002 Paris
Celui qui mériterait d’être plus connu :
Au Petit Bouillon de Vavin
Au Petit Bouillon de Vavin tout est fait maison, frais et bien présenté.
La salade de gésiers confits est à 3,90€, le parmentier de poisson 9,80€ et les choux à la crème fouettée à 2,90€.
On ajoute un petit bonus pour les vins, car le premier verre de rouge est à 1,90€ !
Sa petite terrasse est aussi très agréable aux beaux jours.
Au Petit Bouillon de Vavin
119 boulevard du Montparnasse
75006 Paris
Le plus ancien :
Petit Bouillon Pharamond
Le Petit Bouillon Pharamond a été fondé il y a presque 200 ans, en 1832.
Son magnifique intérieur, fait de boiseries et miroirs peints, date de sa rénovation pour l’Exposition Universelle de 1898.
Á cette occasion, il était devenu le Pavillon de la Normandie et servait les tripes à la mode de Caen, la spécialité de la famille Pharamond. Il fut aussi le QG de Clémenceau et d’Hemingway !
Caché dans un joli bâtiment à colombages sur trois étages, le Petit Bouillon Pharamond a tout ce qu’on attend d’une bonne brasserie parisienne : bon, fait maison et pas cher, le tout dans une charmante décoration de la Belle Époque. Banquettes confortables en velours, grands miroirs, mosaïques, dorures… tout y est. Sans oublier sa superbe terrasse sur la petite placette.
On aime son pâté en croute et son steak charolais, sauce à l’échalote et frites.
On adore leurs œufs mimosa à seulement 1,90€, les rillettes de sardine à 6,50€ ou encore la daurade entière rôtie à 12,90€. On arrose le tout d’un bon verre de Côtes du Rhône à 4€ et le tour est joué.
Petit Bouillon Pharamond
24 rue de la Grande Truanderie
75001 Paris
Le plus “art nouveau” :
Bouillon Chartier Montparnasse
Au vu de son succès, le Bouillon Chartier a fait des petits ! Il s’est aussi installé dans le quartier de Montparnasse, où se passait toute la vie culturelle, artistique et intellectuelle des Années Folles.
C’est donc sans surprise que l’on y trouve un célèbre bouillon. Racheté en 1903 par Édouard Chartier, celui-ci sera transformé en véritable monument Art nouveau en 1906. Les décors en céramique de Louis Trézel et la verrière de la salle principale ont d’ailleurs été classés monuments historiques en 1984.
De son côté, la carte joue sur le même registre que celle de son ainé de la rue Montmartre, avec des plats de cuisine bourgeoise à petit prix, comme cet impeccable œuf mayo, ou bien encore l’excellent céleri rémoulade !
Nous avons choisi ensuite une spécialité de la maison : un tripoux de chez Savy, vraiment délicieux avec sa sauce bien confite et capiteuse.
Même le baba au rhum à la pâte bien levée et agréablement punchée tenait toutes ses promesses, et apportait une agréable conclusion à un repas qui nous a finalement couté seulement 18,80 €… avec pourtant le dessert le plus cher de la carte.
Et ce ne sont pas les vins qui peuvent gâcher votre plaisir, avec de bonnes bouteilles AOC autour de 13 €. Comptez moins de 20 € hors boissons pour un très agréable plat classique à la carte.
Qui dit mieux !
Bouillon Chartier Montparnasse
59 boulevard du Montparnasse
75006 Paris
Le plus beau :
Bouillon Julien
On a eu un coup de coeur pour le Bouillon Julien où “tout est beau, bon, pas cher”, comme le disait son fondateur Edouard Fournier. Ce splendide établissement au décor Art Nouveau date de 1906, et est inscrit aux Monuments Historiques.
Il paraît même que c’était le restaurant préféré d’Édith Piaf ! Naturellement, le restaurant a servi de lieu de tournage du film La Môme, avec Marion Cotillard, qui retrace l’histoire de la célèbre chanteuse française.
Le mot d’ordre ? « Ici, tout est beau, bon, pas cher. » Tout est dit.
La carte du bouillon Julien propose des mets tels que les Œufs Durs Mayonnaise à 4,30€ ou les 6 Escargots de Bourgogne à 9,80€ en entrée. Les plats principaux, comme la Saucisse Aveyronnaise purée et jus de Sarriette à 11,90€ ou la Hampe de Bœuf sauce Stroganov à 12,60€, offrent une expérience gustative authentique à un prix raisonnable.
Les desserts, variés et tentants, comme le Baba au Rhum à 6,90€ ou la Crème Brûlée à la Noix de Coco à 3,10€ ou encore Gaufre Liégeoise au chocolat chaud, concluent parfaitement le repas.
Tarifs : entrées : 3€ – 10€, desserts : 3€ – 7€, plats : 8€ – 15€
Bouillon Julien
46 rue du Faubourg Saint Denis
75010 Paris
Le plus branché :
Bouillon Pigalle
C’est le Bouillon Pigalle qui a remis les bouillons parisiens au goût du jour lorsqu’il a ouvert en 2017. Il est l’oeuvre des frères Moussié, propriétaires des très branchés bars Le Mansart et Jeannette. C’est peut-être aussi le plus grand bouillon de la capitale puisque qu’il ne compte pas moins de 300 couverts sur deux niveaux !
Le Bouillon Pigalle reprend le concept des bouillons de Paris : une nourriture généreuse, traditionnelle et à prix bas. Il reprend les codes visuels des plus anciens bouillons et offre une plongée dans le Paris d’antan, malgré sa courte existence.
Pour la petite anecdote, le Bouillon Pigalle détient le prix du champion du monde l’oeuf mayonnaise 2019 décerné par l’Association de Sauvegarde de l’Oeuf Mayonnaise. Difficile de faire plus traditionnel !
En entrée, les poireaux vinaigrette sont à tomber et, pour les fans d’œufs mayo, ils sont à 1,90€. Les puristes vous conseilleront de goûter au bourguignon coquillettes, quant au dessert, la poire au chocolat vaut le détour, faites-nous confiance. Le tout en terrasse au 1er étage, place Pigalle, qu’il pleuve ou qu’il vente.
Enfin, le pichet de vin est à partir de 3,30€, et ça c’est imbattable. Ils ont même lancé le bouillon service, une offre à emporter pour celles et ceux qui ne veulent pas attendre. Bon appétit !
Attention, pas de réservation ici : c’est premier arrivé, premier servi…
Bouillon Pigalle
22 bd de Clichy
75018 Paris
Le plus célèbre :
Bouillon Chartier des Grands Boulevards
Le Bouillon Chartier des Grands Boulevards est une véritable institution parisienne. Depuis sa création en 1896, il aurait servi plus de 50 millions de repas !
Ce lieu chargé d’histoire conserve encore les jolis meubles à tiroirs où, autrefois, les habitués récupéraient leurs serviettes. Quant au tableau qui trône au mur, c’est une oeuvre du peintre Germont qu’il a réalisée en 1929 pour rembourser sa dette…
Autant vous prévenir, on n’y vient pas pour la nourriture délicieuse, ici, les plats sont sympas mais sans plus. Une adresse qui vaut le coup d’être testée, malgré tout, rien que pour revivre une scène de La Passante du Sans-Souci avec Romy Schneider, ou pour se croire dans un tableau de Renoir.
Entrées (à partir de 1 €) : terrine de campagne maison, salade d’endives au roquefort, escargots, poireaux vinaigrette …
Poissons et plats (à partir de 6,50 €) : daurade royale au four sauce vierge, choucroute alsacienne, pavé de rumsteack sauce poivre et frites fraîches, petit salé aux lentilles, confit de canard pommes grenailles, assiette végétarienne …
Desserts (à partir de 2 €) : mousse au chocolat maison, crème au caramel, riz au lait … et de nombreuses glaces : dame blanche meringuée, pêche melba, …
Bouillon Chartier des Grands Boulevards
7 rue du Faubourg Montmartre
75009 Paris
Le plus chic :
Bouillon Racine
Le Bouillon Racine est aussi somptueux, et nous transporte directement dans le Paris de la Belle Epoque. Celui-ci a attiré une population plus aisée et s’est un peu embourgeoisé.
Mais il reste quand même accessible avec sa formule midi à 19,50€ (entrée-plat ou plat+dessert), et son menu à 35€ (entrée+plat+dessert). Et il vaut vraiment le coup d’oeil !
Avec des spécialités comme le cochon de lait farci et rôti à la broche, la canette rôtie aux pêches de vigne, la blanquette de poulet et petits légumes, le dos de cabillaud rôti à la tapenade et à l’huile d’olive vierge d’Aix-en-Provence, ou le véritable café liégeois à la cruche, la gaufre fourrée à la crème brûlée parfumée au sirop d’érable…
Bouillon Racine
3 rue Racine
75006 Paris
Le plus gastronomique :
LAZU Restaurant (ex Bouillon47)
La carte du Bouillon47 évolue chaque semaine au gré des produits de saison et des envies du chef.
Seuls le pâté en croûte de pomme de terre et le ris de veau caramélisé ne bougent pas, car ce sont les grandes spécialités de la maison !
Le midi en semaine, les formules sont à 26€ (entrée-plat ou plat+dessert) et 29€ (entrée+plat+dessert).
Un peu plus cher le samedi et le soir, mais ça vaut le coup car c’est un vrai régal.
Fourchette de prix : 15€ – 80€
LAZU Restaurant (ex Bouillon47)
47 rue Marguerite de Rochechouart
75009 Paris
Le plus républicain :
Bouillon République
Le Bouillon République est le petit frère du Bouillon Pigalle, né en 2021. On y retrouve les mêmes petits plats réconfortants et abordables.
D’immenses salles haut de plafond aux boiseries charmantes rehaussées par la blancheur des nappes… et surtout, près de 400 couverts midi et soir !
C’est LA cantine qu’il nous fallait à deux pas de la Place de la République !
Le Bouillon République propose notamment des huitres à 1€, des œufs mayonnaise à moins de 2€.
Ainsi que les fameuses boissons “à la verse”, du pichet de 25 cl au jéroboam !
Prix moyen à la carte : 20€ à 40€
Bouillon République
32 boulevard du Temple
75003 Paris
Le plus secret :
Comme un Bouillon
Comme un Bouillon est une aubaine dans le quartier huppé de l’Opéra Garnier, où les prix sont souvent élevés.
Ici, la cuisine est traditionnelle et faite maison.
On y retrouve l’incontournable oeuf mayo à 2,90€, la saucisse au couteau du Cantal à 9,50€ avec sa purée, et une crème au chocolat pour 3,70€ par exemple.
Moins connu que ses confrères, ce bouillon est aussi plus confidentiel, et pas encore touristique.
Comme un Bouillon
17 Rue de Choiseul
75002 Paris
Tél : 09 83 59 14 56
Le plus vintage :
Bouillon Chartier de la Gare de l’Est
Le dernier-né des Bouillons Chartier se trouve juste en face de la Gare de l’Est. Il s’est installé en avril 2022 dans un cadre rétro ambiance 1900, réalisé par le décorateur Pierre Canot.
Un bouillon près du Canal Saint-Martin qui ravit les Parisiens !
Véritables défenseurs de « la culture brasserie » et déjà à la tête de nombreuses institutions parisiennes, Gérard et Christophe Joulie, n’ont pas voulu que l’esprit Bouillon disparaisse.
Mais dans cette famille de serial-restaurateurs, on n’aime pas trop s’endormir sur ses lauriers, et Christophe Joulie a pensé que l’Est Parisien, secteur en pleine effervescence bistrotière, méritait également d’accueillir son premier Bouillon Chartier.
Le célèbre décorateur Pierre Cano nous transporte dans un cadre 1900 rétro, décomplexé.
Une grande nouvelle qui fait le bonheur de tous les amateurs de bonne cuisine à petit prix !
L’Oeuf dur mayo à 2 € sera bien présent ainsi que la fameuse Saucisse de Francfort frites à 6,50 €
Bouillon Chartier de la Gare de l’Est
5 rue du 8 mai 1945
75010 Paris
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