Savez-vous vraiment tout de Paris ? On vous dévoile des anecdotes, lieux et histoires insolites qui vous emmènent à la découverte des secrets de la capitale !
Paris est l’une des villes les plus fascinantes et les plus belles du monde. Avec ses rues pavées, ses cafés pittoresques et ses monuments emblématiques, la ville est un joyau historique et culturel que l’on peut explorer pendant des jours sans jamais s’ennuyer. Mais ce qui rend Paris si spéciale, c’est également ses histoires, ses anecdotes et ses lieux insolites.
Derrière ses rues, ses bâtiments historiques, ses vestiges, ses sous-sols et même ses hôtels, se cachent des faits et des histoires et anecdotes insolites qui nous fascinent. On vous invite à découvrir les secrets des objets et lieux les plus emblématiques mais aussi les spots surprenants qui font le patrimoine parisien. On vous prévient, vous allez voir la capitale sous un nouveau jour !
Saviez-vous, par exemple, que la Tour Eiffel devait initialement être démontée après l’Exposition universelle de 1889, mais que sa transformation en antenne de radio l’a sauvée de la destruction ? Ou que le cimetière du Père-Lachaise abrite les tombes de personnalités comme Oscar Wilde, Edith Piaf et Jim Morrison ? et d’où vient l’histoire du fantôme de l’Opéra ?
Voici une série de questions & réponses sur des anecdotes, lieux et histoires insolites sur Paris, à découvrir :
1-Où se trouve dernier édicule de type B d’Hector Guimard encore d’origine, surnommé La Libellule ?
2-Quelle est la fontaine parisienne témoin de la crue de 1910?
4-Pourquoi le Sacré Coeur est si blanc ?
5-Où se trouve la plus grande cariatide de Paris et quelle est son histoire ?
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1-Hector Guimard, célèbre architecte de l’Art nouveau, a conçu les accès du métro parisien au début du XXe siècle.
Sa contribution est remarquable pour son utilisation de matériaux simples produits en série, comme la fonte de fer pour la structure, la pierre pour les soubassements, la lave émaillée pour les panneaux et le verre pour les toitures.
De plus, l’inspiration de la nature dans ses designs a rompu avec la tradition haussmannienne de l’époque.
Cet édicule de Porte Dauphine est l’un des dix construits dans les années 1900 sur les lignes 1 et 2 du métro parisien. Il est caractérisé par sa forme arrondie et sa verrière à double pente inversée, soutenue par trois piliers. Les versions fermées sur les côtés sont également constituées de panneaux de lave émaillée.
Hector Guimard était un ancien élève et professeur à l’École nationale des arts décoratifs. En 1899, la Compagnie du métropolitain parisien organisa un concours pour la réalisation des accès du métropolitain, auquel Hector Guimard ne participa pas. Mais la compagnie, déçue des résultats, s’adressa à lui pour la conception des entrées du métro parisien. Hector Guimard réalisa plusieurs pavillons pour les accès du métro, dont ceux de la place de la Bastille et de la place de l’Étoile, mais aussi des entourages et des édicules selon deux types : A (sur une trémie à fond carré) ou B (sur une trémie à fond arrondi).
Les édicules de type B sont notamment caractérisés par les panneaux de lave émaillée formant leur entourage. Le modèle B est le plus célèbre, et a des formes arrondies, avec une verrière à double pente inversée soutenue par trois piliers. L’aspect général de cet édicule, en particulier par sa verrière, lui valut le surnom de libellule. Hector Guimard a également conçu des entrées originales pour les stations Étoile et Bastille, des petits pavillons avec en façades des panneaux de lave émaillée encadrés de montants en fonte.
La conception de l’édicule a été controversée à l’époque, certains critiques la jugeant trop extravagante et peu pratique. Cependant, Guimard a réussi à convaincre les autorités de l’utilité de son design en soulignant l’importance de la beauté dans les espaces publics.
2- La Fontaine de Mars, qui sise au 129 rue Saint-Dominique, est un monument emblématique du 7ème arrondissement de Paris.
Conçue par l’ingénieur et architecte François-Jean Bralle, et ornée par l’artiste Pierre-Nicolas Beauvallet, cette fontaine reflète le style néoclassique de l’époque napoléonienne. Érigée entre 1806 et 1809, elle était initialement entourée d’un hémicycle de peupliers, remplacé en 1859 par une petite place à arcades.
Située dans un charmant décrochement le long de la rue Saint-Dominique, la Fontaine de Mars fait face à la rue de l’Exposition, baptisée en l’honneur de l’Exposition Universelle de 1867. À cette époque, un réseau de distribution d’eau basse pression, issu de l’Ourcq, alimentait Paris, notamment grâce à la pompe à feu du Gros-Caillou, mise en service en 1788. Cette pompe, cependant, fut abandonnée en 1858 en raison de la qualité médiocre des eaux qu’elle distribuait.
La Fontaine de Mars se distingue par sa structure carrée en pierre blonde, ornée de pilastres et d’un entablement dorique. Ses quatre faces, encadrées de colonnes moulurées de style dorique, présentent des bas-reliefs remarquables. Le panneau principal représente Hygie, déesse de la Santé, et Mars, dieu de la Guerre, une symbologie forte qui évoque la puissance et la protection.
Mais ce n’est pas seulement son architecture qui fait de la Fontaine de Mars un site d’intérêt historique. Un détail discret, mais significatif, témoigne de sa résilience face aux aléas de la nature : un repère de crue. Ce repère marque le niveau atteint par les eaux de la Seine lors de la célèbre crue de 1910, un événement historique qui a vu les eaux inonder les rues de Paris. Située à environ 570 mètres du lit du fleuve, la fontaine a survécu à cet épisode dramatique, devenant un témoin silencieux de l’histoire de la ville.
La Fontaine de Mars, autrefois nommée fontaine du Gros-Caillou, est également célèbre pour sa frise d’animaux marins mythologiques et ses mascarons de bronze, identiques à ceux de la fontaine des Quatre Saisons de la rue de Grenelle. Les eaux jaillissent des mascarons dans de petits bassins semi-circulaires au niveau du sol, créant un spectacle visuel apaisant.
Inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1926, la Fontaine de Mars est non seulement un trésor architectural, mais aussi un symbole de la résilience de Paris face aux épreuves. Elle demeure un incontournable pour les amateurs d’histoire et d’architecture, ainsi que pour ceux qui cherchent à comprendre le passé tumultueux de la capitale française.
En vous promenant dans le 7ème arrondissement, prenez un moment pour admirer la Fontaine de Mars. Imaginez les eaux de la Seine montant lentement pour atteindre ce point historique en 1910, un rappel éloquent de la force de la nature et de la capacité de Paris à persévérer à travers les siècles.
3- Dans les annales de la ville de Paris, un hiver se distingue par son intensité et ses records de froid. Quel a donc été cet hiver qui a marqué l’histoire parisienne, laissant derrière lui des récits glaciaux et des souvenirs indélébiles dans la mémoire collective ? C’est une question qui intrigue et invite à un voyage dans le temps, à la découverte d’un Paris figé sous la glace.
Cet hiver historique n’est autre que celui de 1879. Un hiver qui s’est inscrit dans les mémoires comme le symbole d’une épreuve climatique sans précédent.
En effet, le mois de décembre de cette année-là a vu les températures chuter à des niveaux jamais enregistrés auparavant. Au parc Montsouris, un record absolu a été établi avec une température de -23,9 °C. Ce froid extrême n’est pas été un épisode isolé ; il caractérise l’ensemble du mois de décembre de l’époque, faisant de 1879 le mois le plus froid observé à Paris, toutes périodes confondues, depuis le début des mesures météorologiques.
Au-delà du simple record de température, ce froid exceptionnel a eu des impacts profonds sur la vie quotidienne des Parisiens. La ville, connue pour son effervescence et son dynamisme, s’est retrouvée paralysée. Les rues, habituellement animées, se sont transformées en de véritables déserts glacés. Les marchés, les lieux de rencontre et les activités quotidiennes ont été bouleversés par cette vague de froid impitoyable.
La Seine, artère vitale de la capitale, n’a pas échappé à ce froid mordant. Transformée en un fleuve gelé, elle offrait un spectacle à la fois magnifique et surréaliste, témoignant de la force de la nature face à laquelle même une ville aussi grande que Paris semblait vulnérable. Ce phénomène rare a donné lieu à des scènes uniques, gravées dans l’histoire de la ville.
De nos jours, difficile d’imaginer le fleuve qui traverse la capitale tout gelé, après des jours de froid glacial. Pourtant, la dernière fois que la Seine s’est parée de glace n’est pas si loin, en 1956 !
L’hiver de 1879 est également une leçon sur la résilience humaine. Face à cette épreuve, les Parisiens ont dû faire preuve d’ingéniosité et de solidarité pour surmonter les difficultés. Ce fut une période de défis, mais aussi d’adaptation et d’innovation, où chacun a dû trouver des moyens de se réchauffer, de se nourrir, et de continuer à vivre malgré les conditions extrêmes.
Les hivers rigoureux ne sont pas un phénomène nouveau pour Paris. En 975, la ville a été recouverte d’une épaisse couche de neige jusqu’au mois de mai (si, si !), entraînant une famine dévastatrice. Des loups étaient même aperçus dans la ville, et l’épaisseur de la neige dépassait parfois la taille d’un homme. Des épisodes similaires, bien que moins extrêmes, se sont reproduits au fil des siècles, comme en 1952 ou en 1963, connu pour être le plus long hiver du 20ème siècle.
L’histoire de Paris est également jalonnée de terribles épisodes de gel. En 1407, la ville a vécu l’un des hivers les plus froids du Moyen-Âge, avec 66 jours de gelées consécutives. La Seine a gelé et le vin dans les fûts aussi. Les ponts du Petit-Châtelet et Saint-Michel ont été emportés par les glaces.
L’analyse des températures moyennes depuis 1678 révèle que le début du XIXe siècle était particulièrement froid. Cette période de refroidissement a commencé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Cependant, après 1850, les températures moyennes ont commencé à remonter, avec les années 1990 marquant la décennie la plus chaude du siècle.
Des années comme 1408, 1608, 1709, et 1830 sont restées gravées dans les mémoires pour leur froideur extrême. Ces hivers, caractérisés par leur longueur et leur sévérité, ont eu des impacts dramatiques sur la vie des Parisiens, allant des blocages de la Seine à des pénuries alimentaires graves.
Les conséquences de ces hivers étaient souvent désastreuses. Les dégels provoquaient des inondations, endommageaient les ponts, et affectaient les cultures autour de Paris. La famine suivait généralement ces hivers rigoureux, comme en 1684, où les récoltes étaient tellement mauvaises que même des familles nobles étaient touchées.
Avec quelques centimètres aujourd’hui, la ville se voit bloquée, difficile d’imaginer ces scènes hivernales d’antan. Cependant, en explorant les archives, on revit ces moments historiques, offrant une perspective unique sur la résilience et l’adaptation de cette ville éternelle face aux défis climatiques.
4-C’est pour ses qualités de dureté et d’auto-nettoiement au contact de l’eau, ce calcaire exsudant du calcin, ce qui garde la teinte blanche de la pierre, que l’architecte Paul Abadie avait choisi cette pierre.
Au contraire, l’eau est même bénéfique pour la basilique ! Qui l’eût cru, chaque averse de pluie refait une petite beauté au Sacré-Cœur.
La raison ? La fameuse pierre du Chateau-Landon sécrète une substance blanche au contact de l’eau, le calcin, qui coule le long des parois de l’édifice avant de durcir au soleil. On tient le secret de jouvence du monument et la raison pour laquelle il n’a jamais été rénové !
5- La cariatide située au 57 rue Turbigo est un véritable trésor architectural méconnu du grand public. Datant de 1859, cette sculpture féminine qui soutient une corniche sur la façade d’un immeuble est la plus haute de Paris. Elle est le fruit du travail de l’architecte Auguste Emile Delange et demeure encore aujourd’hui un mystère quant à son origine et sa signification.
Les cariatides sont un type de statue généralement féminine, tenant lieu de colonne ou de pilastre et soutenant sur sa tête ou avec ses mains, une corniche ou un balcon. Elles sont présentes en grand nombre à Paris, en particulier dans les quartiers des Grands Boulevards et de l’Opéra Garnier. On en recense plus de 500 exemplaires dans la capitale, symbolisant diverses valeurs telles que l’amour, la richesse ou encore la passion.
La cariatide du 57 rue Turbigo s’étend sur plus de 3 étages, ce qui en fait la plus haute de la ville. Ses grandes ailes lui confèrent une allure d’ange protecteur veillant sur le carrefour des Arts et Métiers. Portant un brin de myrrhe dans sa main gauche, elle pourrait faire référence aux mystères ésotériques d’Éleusis, un mythe de la Grèce antique.
En ce qui concerne son appellation, cette cariatide a été surnommée « l’ange du bizarre », « le génie », ou encore « la femme qu’a l’sac » en raison de la petite besace qu’elle tient dans sa main droite. Le romancier surréaliste Raymond Queneau avançait l’hypothèse d’un habitant de l’immeuble ayant gagné à la loterie et souhaitant rendre hommage à un ange aperçu dans ses rêves.
Les cariatides remontent à l’antiquité grecque. Selon l’architecte romain Vitruve, l’origine des cariatides remonte à la punition des habitants de Karyes, une ville du Péloponnèse. Les Karyes s’étaient alliés aux Perses contre les autres cités grecques. Après la victoire des Grecs sur les Perses, les habitants de Karyes furent punis : les hommes exécutés et les femmes réduites en esclavage. Pour commémorer cette punition, les architectes de l’époque ont remplacé les colonnes des édifices publics par des statues représentant les femmes de Karyes, donnant ainsi naissance aux cariatides.
Il est également intéressant de noter que les cariatides mâles existent et portent le nom d’Atlantes. Ils tirent leur nom d’Atlas, le titan de la mythologie grecque condamné à porter le poids du monde sur ses épaules. Bien que moins courants que les cariatides féminines, les Atlantes peuvent être trouvés sur certains édifices, ajoutant une touche de diversité et d’équilibre aux façades architecturales.
Enfin, une autre anecdote concerne la mode vestimentaire du Second Empire immortalisée par la cariatide de la rue Turbigo. La statue porte une robe plissée, qui rappelle les robes à crinoline en vogue à l’époque. Ces robes étaient confectionnées avec des tissus drapés et des jupons volumineux soutenus par des armatures de crin, d’où le nom « crinoline ». La cariatide offre ainsi un témoignage artistique et historique de la mode parisienne du milieu du XIXe siècle.
Située à quelques pas du Musée des Arts et Métiers dans le 3e arrondissement de Paris, cette œuvre d’art étonnante mérite le détour. N’hésitez pas à lever les yeux pour contempler ce monument exceptionnel et vous émerveiller devant cette cariatide géante qui défie le temps et les éléments.
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