Questions & réponses sur Paris-14-

Toujours à la recherche de diverses informations pittoresques  sur Paris.

Voici une  nouvelle série de questions sur Paris posées par Raymond Queneau, dans son livre : Connaissez-vous Paris ?

Des questions insolites, sur divers domaines de l’Histoire de Paris, si vous n’avez pas trouvé!!!!

Les réponses figurent en bas de page avec une illustration photographique:

1- Connaissez-vous la plus ancienne librairie de Paris ?

2-Connaissez-vous ce restaurant mythique adoré des célébrités, et qui était une simple guinguette en 1847 ?

3-Avez-vous remarqué les 72 noms écrits en lettres d’or sur la tour Eiffel et Savez-vous de qui il s’agit ?

4-Où se trouve ce magnifique immeuble où vivait le maître absolu de l’art nouveau à paris ?

5-Où se trouve la plus vieille boutique de Paris ?

1- Fondée il y a plus de 300 ans, elle abrite près de 25 000 titres, témoigne d’une riche histoire, et continue de nous transmettre sa passion des livres ! Des siècles après sa création, elle propose aujourd’hui des livres divers et variés comme des romans, des classiques, des livres de sciences naturelles, de jeunesse ou encore des guides touristiques. On vous emmène à la découverte de ce lieu patrimonial et culturel emblématique de la capitale pour un beau voyage dans le temps…

Cette librairie iconique est née au Palais-Royal en 1708 grâce à M. André Cailleau. Mais, à cause de l’incendie du théâtre voisin, elle doit être déplacée en 1906 à quelques pas de là, au 155 rue Saint-Honoré, où elle se trouve toujours. Quel que soit son emplacement, elle a toujours été fréquentée par d’illustres personnalités littéraires : Dumas, Maupassant, Cocteau, Colette ou encore Louis Aragon y avaient leurs habitudes ! Située juste en face de la célèbre Comédie-Française, elle accueille aussi des sociétaires comme Denis Podalydès qui parle ainsi joliment d’elle : “J’y vais parfois pour rien, en me demandant pourquoi j’y vais. Je cherche un prétexte, j’abandonne le prétexte. J’y vais comme une envie pressante. C’est comme ça. J’y vais. Je ressors avec un ou deux livres. Ça va mieux…“.

La librairie porte aujourd’hui le nom de l’un des propriétaires qui l’a rachetée en 1921 : Maurice Delamain. Elle a rejoint les Éditions Gallimard dans les années 1980 et a été labellisée librairie française de référence par le ministère de la Culture pour la qualité de son fonds ! Elle est en effet riche de 25 000 titres, neufs et anciens, couvrant tous les domaines et agréablement rangés sur de hautes bibliothèques en chêne dans un espace de 90m2. Si, comme nous, vous êtes amoureux de Paris, sachez que la librairie Delamain dispose d’un rayon étoffé entièrement dédié à la capitale, allant de l’essai à la photographie en passant par les guides. Enfin, elle organise souvent des lectures et rencontres d’auteurs alors n’hésitez pas à suivre son actualité !

 Vous l’aurez donc compris, cette librairie, en plus d’être un lieu historique en lui-même, renferme des collections de livres diverses et variées. Une vraie caverne d’Ali-baba avec entre autres, des romans, des classiques, des livres de sciences naturelles, de jeunesse ou encore des guides touristiques pour ne pas partir en voyage les mains vides.

2-L’histoire commence alors que cet ancien relais de poste devient le lieu de rendez-vous des gens qui se rendent au Bal Bullier voisin. Ce simple café gagne en popularité et se transforme au fil du temps pour devenir l’une des adresses les plus branchées du quartier. Initialement, le lieu tient son nom de la pièce de théâtre « La Closerie des Genets » de Frédéric Soulié et des lilas qui seront plantés aux abords de la guinguette et la rendront si emblématique. Au fil du temps, la Closerie des Lilas a évolué : de simple café, elle abrite aujourd’hui un restaurant gastronomique, une brasserie et un piano-bar.

Le Café de la Closerie des Lilas 171 boulevard du Montparnasse, 75006 a toujours été un lieu de rencontre pour les artistes. Dès les années 1860, il est le quartier général des « intransigeants », un certain groupe de peintres qui comprend Renoir, Monet et Sisley et Pissarro, et qui sera plus tard connu sous le nom de l’impressionnisme !  Au début du XXe siècle, Montparnasse est le centre névralgique de la vie artistique et culturelle de Paris. Le Tout-Paris se retrouve alors à La Coupole, La Rotonde et… À la Closerie des Lilas. Il n’est pas rare de croiser Émile Zola, Paul Verlaine, Charles Baudelaire, Théophile Gautier, ou encore Ernest Hemingway, Pablo Picasso, André Gide, selon les époques, accoudés au bar, en train de discuter, dans la salle en train de faire la fête ou autour du piano. Lénine y aurait également eu ses habitudes pour jouer des parties d’échec endiablées et la légende raconte que c’est ici, sur la terrasse, que Francis Scott Fitzgerald aurait fait lire le manuscrit de Gatsby le Magnifique à Hemingway !

D’ailleurs, la maison a su protéger son histoire de lieu de culture en créant le prix littéraire de La Closerie des Lilas, qui récompense une romancière tous les ans.

La terrasse est encore aujourd’hui l’un des points forts de cette adresse. Ombragée, élégante, elle joue les mystères avec des barrières végétales qui accentuent le côté confidentiel du lieu. À l’intérieur, l’esprit originel a été conservé et le lieu est toujours magnifiquement décoré de mosaïques, banquettes en cuir, miroirs, qui ne sont pas sans rappeler le style Art Déco…Le restaurant gastronomique est, quant à lui, surplombé par une belle verrière.

La Closerie des Lilas a su traverser le temps et reste une des adresses à tester au moins une seule fois, même si les plats sont simples et assez chers.

3-Lavoisier, Chaptal, Gay-Lussac, Broca, Arago, Monge, Bichat… Vous avez sûrement déjà croisé l’un de ces noms dans les rues de Paris. Car derrière eux, se cachent de grands hommes qui ont joué un rôle important dans l’évolution des sciences, technologies, ingénierie ou encore mathématiques. Et oui, Gustave Eiffel a ainsi voulu leur rendre hommage en inscrivant leur nom sur sa fameuse “Tour de 300 mètres” ! Il l’avait indiqué en ces termes : “Pour exprimer d’une manière frappante que le monument que j’élève sera placé sous l’invocation de la Science, j’ai décidé d’inscrire en lettres d’or sur la grande frise du premier étage et à la place d’honneur, les noms des plus grands savants qui ont honoré la France depuis 1789 jusqu’à nos jours.

À cause de la place limitée, les noms trop longs ont été évincés : le botaniste Jean-Baptiste Boussingault et le zoologiste Jean-Louis Armand de Quatrefages de Bréau qui avaient été prévus par exemple n’ont pas pu y figurer ! On note aussi qu’il n’y a aucune femme dans la sélection mais bon, n’oublions pas que Marie Curie a dû patienter 60 ans après sa mort pour que sa dépouille soit transférée au Panthéon… Enfin, malgré la beauté de ce “panthéon scientifique”, cette liste de noms a pourtant été recouverte de peinture pendant la majeure partie du XXe siècle ! Il faudra attendre 1988, après le traditionnel rafraichissement de peinture effectué tous les 7 ans sur la Tour Eiffel, pour qu’ils réapparaissent à la vue du public.

Actuellement, et jusqu’au 7 janvier 2024, ne ratez pas l’exposition gratuite qui se trouve sur le parvis de la tour. Elle célèbre le Centenaire de la disparition de son architecte et retrace les incroyables défis techniques et esthétiques qu’il a dû relever pour imposer son projet. Elle révèle aussi la bataille menée contre d’autres idées de tours concurrentes, aujourd’hui oubliées… Et tout ça, avec de magnifiques visuels inédits et en accès libre (pas besoin d’un billet). Vous pourrez enfin découvrir une expérience immersive à 360° en scannant le QP code placé sur le parvis et voir apparaitre Gustave Eiffel pour vous raconter son histoire !

4-Ce grand nom de l’architecture Art nouveau à Paris aura bien fait parler de lui. Entre les bouches de métro et un nombre d’immeubles éparpillés un peu partout dans la capitale, le nom d’Hector Guimard est connu de tous les Parisiens et Parisiennes. Tellement connu qu’un bâtiment de Paris porte son nom. On vous le fait découvrir : Hôtel Guimard 122 avenue Mozart, 75016 Paris.

Mais avant de commencer, un petit peu d’histoire et une courte biographie. Né à Lyon en 1867, Hector Guimard quitte rapidement le cocon familial pour monter à Paris y faire des études d’architecture. À seulement quinze ans, il intègre la prestigieuse École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs située dans le 5e arrondissement, rue d’Ulm. Aux côtés de Charles Génuys, il apprend les fondamentaux de l’architecture et se sensibilise surtout à l’utilisation de matériaux modernes tels que le fer, le ciment, ou encore le béton armé. Une nouvelle génération d’architectes – dont il fait partie – posera les bases, près de 30 ans plus tard, de l’architecture Art nouveau.

Maintenant, rentrons dans le vif du sujet : l’hôtel Guimard. Situé dans le 16e arrondissement, au numéro 122 de l’avenue Mozart, cet immeuble de trois étages ressemble, à première vue, à ses voisins. Mais, lorsqu’on l’observe davantage, on remarque rapidement les différences entre lui et ses congénères. Fait en pierres et en briques blanches et beiges, il ne respecte pas entièrement le côté “pierres de taille” des grands immeubles haussmanniens. De plus, aucune fenêtre ne ressemble à l’autre. Certaines sont arrondies et décorées de moulures. D’autres sont rectangulaires et droites. Certaines sont immenses et disposes d’un balcon en fer forgé, d’autres sont toutes petites, presque comme des meurtrières. Au troisième étage, un balcon file le long de la façade, poursuit la courbe de l’angle de la rue, et s’arrête net au tiers de l’autre côté. En somme, une architecture éclectique pour un homme un tantinet farfelu et un immeuble aujourd’hui classé aux Monuments historiques.

Ce qui change aussi vis-à-vis des autres bâtiments, c’est que les murs porteurs sont exclusivement ceux à l’extérieur, laissant place à toutes sortes d’imagination pour la configuration des pièces de cet hôtel particulier. Construit pour qu’Hector Guimard y vive avec son épouse Adeline Oppenheim, tout y a été aménagé comme une maison d’habitation. Au rez-de-chaussée, l’agence d’architecture du propriétaire. Au premier, un salon et une salle à manger, tous deux de forme ovale, pour y accueillir tous leurs amis. Au deuxième, la grande chambre du couple et, au troisième, une chambre d’amis ainsi que l’atelier de la femme de l’architecte. Presque chaque objet, chaque pièce du mobilier a aussi été pensée et conçue par Hector Guimard. Aujourd’hui installé au musée des Beaux-Arts de Lyon, ce mobilier au jeu de courbes magnifiques en bois clair nous dévoile une partie de la vie de ce couple parisien et change radicalement de ce qu’on peut trouver chez IKEA… On veut le même !

5-Au Plat d’Etain : ce magasin, spécialisé dans les soldats de plomb et figurines de collection se trouve au 16 rue Guisarde. Le Général de Gaulle était, enfant, un adepte de la boutique.

Depuis 1775, toute l’histoire défile en miniature dans les vitrines du magasin et les collectionneurs y trouvent toutes les plus grandes marques, de CBG Mignon à Tradition of London en passant par Marlborough…  Aujourd’hui, les clients viennent du monde entier pour acheter ces jouets anciens qui n’ont pas pris une ride.