Curiosités parisiennes Guide de Paris

Promenades bucoliques au coeur de Paris

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Ces quartiers champêtres au cœur de Paris sont une invitation à se ressourcer le temps d’une balade. Leur ambiance de village sans quitter la Capitale, à quelques stations de Châtelet-les-Halles, permet d’échapper au tumulte contemporain, au rythme effréné du quotidien de la grande ville. Îlots de verdure, de fraîcheur, ces micro-quartiers ont des allures de jolie province. Prendre la tangente, flâner le long de leurs ruelles révèle des facettes méconnues de la ville, évoque l’atmosphère préservée du Vieux Paris. Les accès en sont discrets, le secret conservé jalousement, le dépaysement radical.

 

 

 

 

 

Embardées poétiques loin de la ville somptuaire des monuments historiques et les vastes artères tracées par Haussmann, ces micro-quartiers champêtres présentent un autre visage de la ville dont le centre a été métamorphosé par les grands travaux au XIXème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les anciennes cités ouvrières préservées, héritées des communes rattachées à Paris en 1860 devenues arrondissements périphériques et populaires, témoignent de l’histoire industrielle de la ville et de son urbanisation.

 

 

 

 

Devenues micro-quartiers résidentiels, elles déploient des charmes insoupçonnés ponctués de petits espaces verts, de squares, de jardins partagés et même de vignes. Leurs venelles avenantes propices aux promenades possèdent un cachet particulier, typicité du bâti, façades envahies de vigne vierge, débordement de nature.

 

 

 

 

Au printemps et en été, elle prend toute sa mesure dans la floraison des lilas et de la glycine, le foisonnement du chèvrefeuille, l’opulence des rosiers grimpants.

 

 

 

 

 

Véritable luxe à Paris, maisons individuelles aux terrasses fleuries, coquets pavillons noyés dans la verdure, ateliers d’artistes aux façades colorées, possèdent souvent des jardinets.

 

Butte Bergeyre  

 

 

 

 

 La Butte Bergeyre, secret bien gardé de Parisiens avertis, est une curiosité perchée au sommet d’un triangle formé par la rue Manin à l’est, l’avenue Simon Bolivar au sud et l’avenue Mathurin-Moreau au nord.

 

 

 

 

 

Á l’ouest des Buttes Chaumont, préservé des regards par des constructions datant de 1930, ce minuscule quartier accroché à flanc de colline sur une butte escarpée et verdoyante joue à cache-cache avec les promeneurs.

 

 

 

 

 

 

L’accès sportif se fait par deux escaliers abrupts l’un au sud-est débouchant côté Bolivar, soixante-quinze marches immortalisées en 1950 par Willy Ronis, l’autre à l’ouest l’escalier de la rue Michel-Tagrine pas moins de quatre-vingt-cinq marches.

 

 

 

Depuis le plateau qui culmine à 100 mètres d’altitude, l’incroyable vue panoramique de la Tour Eiffel jusqu’à Montmartre et au-delà vaut le détour.

Butte Bergeyre  

Accès sud-est 54 avenue Simon Bolivar

Accès ouest rue Mathurin-Moreau puis rue Georges-Lardennois

ou par l’escalier de la rue Michel-Tagrine –

75019 Paris  

 

Cité Florale

 

 

Entre les quartiers Maison Blanche et Glacière, il y a peine un siècle, s’épanouit une vaste étendue champêtre, une campagne marquée par le profond sillon de la Bièvre aujourd’hui comblé.

 

 

 

 

La présence de la rivière et l’implantation des carrières déterminent le mode d’urbanisation du quartier. A la fin du XXème siècle, la vallée est remblayée sur 12 à 20 mètres de profondeur l’équivalent d’un immeuble de quatre à six étages.

 

 

 

Ce terrain meuble bon marché attirent de petits investisseurs qui dans un premier temps misent pour des raisons techniques sur des constructions de hauteur modérée. Au début du siècle dernier, entre 1900 et la Première Guerre Mondiale, de nombreuses petites maisons individuelles sont érigées sur la zone de comblement de la vallée même, des ilots résidentiels dont il reste peu de choses de nos jours. Les grandes opérations d’urbanisme menées dans les années 1960-70 ont donné au XIIIème arrondissement de Paris le visage singulier d’un tissu urbain tout en verticalité.

 

 

 

À côté de la place de Rungis qui date du XIXème siècle, à deux pas des Maréchaux, le quartier a connu des transformations récentes. De nombreux jardins publics, des résidences étudiantes, des immeubles d’habitation et toutes les infrastructures telles que crèche, maison de quartier viennent revitaliser une zone jusqu’alors délaissée. La ZAC de Rungis premier éco-quartier de Paris dont l’aménagement a débuté en 2004, s’étend sur 3,8 hectares entre le parc Montsouris et la Porte d’Italie. D’ici 2017, y sera implanté le nouveau terminus de la ligne 5 prolongée depuis cette dernière.

La rue Brillat-Savarin chemine à travers ce quartier en un curieux lacis semi-circulaire car elle a été tracée sur l’ancien cours de la Bièvre. Dans les environs, le comblement de la vallée n’est d’ailleurs plus du tout perceptible. Les flâneurs parisiens poussent souvent leurs pérégrinations à travers ce dédale urbain pour partir à la découverte de confettis hors du temps, des ilots ayant miraculeusement survécus à toutes les métamorphoses de la ville.

 

 

 

 

La Cité Florale, l’un de ces heureux vestiges, accessible depuis les rues Brillat-Savarin et Auguste-Lançon, a été construite entre 1925 et 1930 par les sociétés AEDES et Ménage. Bâtie sur l’emplacement du dernier des étangs alimentés par la Bièvre, sorte de pré inondé compris entre les deux bras de la rivière, la Cité Florale était une zone marécageuse, l’un des plans d’eau qui l’hiver venu attirait les riverains. Ceux-ci venaient y briser la glace pour la vendre. C’est ainsi que le quartier a conservé le nom de Glacière.

Le lotissement en triangle de la Cité Florale, lancé en 1928, forme un micro-quartier à la physionomie insolite, ordonné autour d’une placette baptisée square des Mimosas. Minuscule enclave fleurie entourée de hautes tours modernes, cette campagne en ville, est parsemée de maisonnettes de style hétéroclite qui s’harmonisent dans leurs proportions. L’ensemble pavillonnaire remarquable se compose de jolies villas aux murs et volets colorés dont l’architecture diverse se couvre de vigne vierge et de lierre. La glycine abonde, les arbres en automne rougeoient dans le pâle soleil. Végétation luxuriante, jardinets entretenus avec amour, balcons verdoyants et plantes en pot parsemant les ruelles pavées donnent à cette singulière parcelle une atmosphère paisible de quiétude heureuse.

Les chats, gardiens des lieux, viennent accueillir les promeneurs dans le bourdonnement des abeilles. Les venelles portent des noms évocateurs de fleurs, rue des Glycines, des Volubilis des Orchidées, des Iris, des Liserons.  Une promenade aussi charmante que surprenante.

Cité Florale ou cité Floréale

Accès 36-38 et 50-54 rue Brillat-Savarin

75013 Paris

  La Campagne à Paris  

 

 

 

 

 

Implantée sur les terres de l’ancienne commune de Charonne rattachée à Paris en 1860, la Campagne à Paris est créée au début du XXème siècle par le pasteur Sully Lombard, humaniste fortement engagé.

 

 

 

 

 

 

Une vaste entreprise immobilière dans la lignée de ses oeuvres de bienfaisance voit le jour.  Le projet prévoit de réaliser un lotissement de 92 pavillons de ville destinés à une population dont les revenus modestes ne leur permettent pas de se loger décemment à Paris.

 

 

 

 

 

 

 

La coopérative prend le nom de Campagne à Paris, appellation qu’elle transmet à ce nouveau quartier. Les travaux durent jusqu’en 1928. Ouvriers, fonctionnaires, employés prennent alors possession de ces nouvelles habitations.

 

 

 

 

 

 

Désormais petit luxe parisien, très recherché, la Campagne à Paris est isolée de la ville par sa géographie légèrement surélevée. Pavillons de ville abondamment fleuris, calmes allées où prospèrent glycines vénérables, rosiers opulents, passiflores somptueuses, lilas, jardinets arborés, le temps suspend son vol au cours d’un bel après-midi d’été.

 

 

 

 

La Campagne à Paris se compose de trois rues principales, les rues Paul Strauss, Irénée Blanc et Jules Siegfried et quatre venelles parées d’escaliers permettant une ascension de la petite butte n’ayant pris de nom qu’en 1994, la rue Georges Perec, la rue Père Prosper Enfantin et la rue Camille Bombois.

La Campagne à Paris  

Accès depuis la place Octave Chanute ou la rue du Lieutenant Chauré

ou encore la rue du Capitaine Ferber

Délimitée par le boulevard Mortier, la rue du Capitaine Ferber et la rue Géo Chavez

75020 Paris  

Montmartre 

 

 

 


 

 

 

Montmartre, enclave préservée hors du temps, prolonge au fil de ses ruelles escarpées le mythe de la bohème artistique.

 

 

 

 

 

 

Ce charmant petit village qui a conservé une architecture unique à Paris a été annexé à la Capitale en 1860.

 

 

 

 

 

 

Auparavant, lieu de villégiature des riches bourgeois au XVIIIème siècle, Montmartre est devenu l’épicentre de la création plastique de la fin du XIXème au début du XXème siècle.

 

 

 

 

 

Tandis que le Haut de Butte demeurait champêtre voire tout à fait bucolique, le Bas Montmartre déchaînait les folles nuits interlopes des plus célèbres cabarets parisiens. Désormais tout entier dévolu au divertissement propret des touristes, Montmartre a malgré tout su entretenir une certaine authenticité grâce à la préservation de son bâti villageois.

 

 

 

Pour apprécier pleinement la Butte, il est question d’éviter les heures de pointes et les périodes de grandes ruées touristiques.

 

  Quartier de la Butte aux  Cailles

 

 

 

 

Petites maisons, dédales de ruelles pavées peu fréquentées par les voitures, places piétonnes où se réunissent les Cailleux, heureux riverains, la Butte aux Cailles est un lieu pittoresque et charmant.

 

 

 

 

 

Hors du temps, préservé de l’intense activité citadine si proche et si pourtant si lointaine, ce véritable village indépendant des grandes artères urbaines a su préserver l’atmosphère de convivialité d’un quartier historiquement populaire.

 

 

 

 

 

Ancien territoire détaché de la ville de Gentilly pour être annexé à Paris en 1860, la Butte aux Cailles culmine à soixante-trois mètres. Le micro-quartier perché emprunte le vallonnement de l’ancienne vallée de la rivière Bièvre aujourd’hui comblée qui entaillait profondément le paysage.

 

 

 

 

 

 

Les Cailles, fermiers et meuniers de la Butte au XVIème siècle, lui lèguent leur nom. Aujourd’hui, la Butte aux Cailles présente le visage nostalgique d’un mode de vie disparu en ville.

 

 

 

 

 

Le site classé est régi par une limite d’occupation des sols freinant la spéculation immobilière et l’appétit des promoteurs.

Atmosphère préservée, Parisiens enchantés !

 Quartier de la Butte aux  Cailles 

75013 Paris

 

 

Quartier de Charonne, le long de la rue des Vignoles  

 

 

Micro quartier, la rue des Vignoles, établie sur les traces d’un vieux sentier rural de l’ancienne commune de Charonne, a conservé un certain charme villageois malgré de nombreuses réhabilitations.

 

 

 

 

 

 

En façade sur rue, l’architecture simple des anciens faubourgs se mêle avec bonne intelligence aux nouvelles maisons d’architecte. Mais les nombreux passages et impasses, une quinzaine au total, disposés perpendiculairement à la voie, font toute sa particularité.

 

 

 

 

 

Ce tissu urbain original hérité d’une tradition ouvrière et artisanale du XIXème siècle doit la singularité de son parcellaire à l’histoire du quartier qui est intimement liée à la vigne. Pavillonnaire très serré, courettes privées, persistance d’une activité artisanale et d’ateliers d’artistes, les impasses surprennent par leur étroitesse, composition d’un autre temps.

 

 

 

 

 

 

Lorsque la réhabilitation n’a pas été possible, elles ont été entièrement réinventées par la modernité tout en respectant l’identité du bâti.

 

 

 

 

 

 

Le micro-quartier écologique Eden Bio dont les immeubles contemporains relativement bas se fondent dans la typologie du paysage originel est un bel exemple de ce processus.

Quartier de Charonne, le long de la rue des Vignoles  

Accès 50 boulevard de Charonne / 44 rue des Orteaux

75020 Paris

 

Quartier Didot

 

 

 

 

 

 

 

 Le quartier Didot-Sud, au coeur de Plaisance, déploie, le long de la rue Didot, son paysage urbain pittoresque. Les façades haussmanniennes de pierre blonde y conversent avec les immeubles de tailles réduites en brique rouge ou grise dans la pure tradition faubourienne. Artère commerçante vivante, squares, écoles, jardins, cet environnement chaleureux attire les familles parisiennes séduites par la vie de quartier.

 

 

 

 

 

De part et d’autre de la rue Didot, s’étirent selon un plan en arête de poisson de nombreuses villas et cités ouvrières devenues aujourd’hui petit luxe pour les citadins. Planquées à l’abri de ces venelles en impasse, les maisons individuelles, vieilles bicoques des faubourgs restaurées avec soin et nouvelles constructions respectueuses de l’esthétique générale, rappellent l’histoire des villages parisiens.

 

 

 

 

 

 

 

 

De bâti ancien, cet ilot préservé, vestige du Petit Montrouge village intégré à Paris lors de l’annexion des communes de 1860, date de la seconde moitié du XIXème siècle. Le quartier Didot-Sud délimité par les rues d’Alésia, des Suisses, des Plantes, les hôpitaux Broussais et Saint Joseph, la Petite Ceinture, a su résister à une certaine forme de l’urbanisme moderne. Les grands travaux des années 1970 n’ont pas atteint cette partie du XIVème arrondissement. Et la vie y semble bien douce.

 

 

 

 

Trapèze aux trois monts, Montparnasse, Montsouris, Montrouge, le XIVème arrondissement est le produit d’une histoire des villages parisiens. Avant l’annexion de 1860, au-delà des barrières d’octroi, l’Enceinte des Fermiers généraux puis les fortifications de Thiers construites de 1841 à 1845, un ensemble de petits bourgs s’étend entre des terres maraîchères et des collines plantées de moulins.

On y trouve des fermes modestes, des vergers et quelques terres de Garenne qui sont chasse préservée de la noblesse dans le prolongement du domaine de Sceaux.

 

 

 

 

 

 

Entre le gros bourg de Vaugirard et le mur d’octroi, les communes de Montrouge et du futur Petit-Montrouge prolongent cette vocation agricole qui est bientôt concurrencée par celle de la fête populaire avec les guinguettes et le vin hors taxe. Directement au pied des Fortifs, la zone extérieure est décrétée non aedificandi, non constructibles. Plâtriers des carrières, biffins et nécessiteux y installent des campements de fortune. Les bidonvilles, malgré l’interdiction, prennent de l’ampleur et les cahutes de misère se font constructions solides empiétant sur les terres isolées dépendantes de Vaugirard.

À partir de 1832, ces terres incultes trouées de carrières attirent l’attention des spéculateurs. Des lotisseurs achètent des terrains à bas prix et les revendent en parcelles étroites à une population modeste employés et ouvriers. Les lots irréguliers se déploient en parcelles anarchiques tandis que surgissent des cités ouvrières dont le regroupement reproduit la communauté des villages traditionnels.

Les rumeurs rattachement des communes limitrophes à Paris se précisent et les opérations spéculatives se multiplient. Les promoteurs investissent massivement dans les terrains à bâtir aux portes de Paris dont le plus célèbre Alexandre Chauvelot, investisseur privé, a de grandes idées pour la plaine de Montrouge. Son travail va marquer durablement la physionomie du futur arrondissement et plus particulièrement de Plaisance avec des opérations telles que la Petite Californie, la rue des Thermopyles.

Sans souci de plan d’urbanisme général, les lots irréguliers sont distribués en lopins disposés le long d’une voie principale. Peu à peu la ville se développe dans une logique d’étroites ruelles rayonnant en arêtes de poisson autour de la rue principale originelle. Dans le quartier Didot, le long de la rue éponyme, les villas Deshayes, Mallebay dont je vous parlais ici plus en détail, Junot, Duthy, Collet, la Cité Bauer reflètent parfaitement cet agencement urbanistique qui se précise dès 1860.

À cette époque, Plaisance, héritier du Petit-Montrouge, est le plus pauvre des quatre quartiers qui composent le nouvel arrondissement du XIVème. Urbanisé de façon anarchique sans plan d’ensemble, ni vision générale, les propriétaires ont naturellement recréé, en suivant le caractère particulier du lotissement, la disposition des petits villages édifiés autour d’une rue principale.

De nos jours, ce quartier dense, très urbanisé conserve la trace d’un passé champêtre grâce à la préservation des maisons ouvrières et de leur jardinet. Et c’est à ses origines très modestes que l’ensemble doit sa subsistance. En effet les sols instables minés par les carrières souterraines auraient nécessité des travaux d’envergure pour que des immeubles de taille importante soient construits. Peu propice aux grandes transformations onéreuses, pas atteinte par les modernités des années 1970, le quartier Didot est aujourd’hui une jolie enclave propice à la flânerie, une pépite parisienne prisée des familles.

Quartier Didot le long de la rue Didot 

Débute au 146 rue du Château, se termine au 79 boulevard Brune

75014 Paris   

 Quartier Mare-Cascades à Ménilmontant 

 


 

 

 

Entre Ménilmontant et la rue des Pyrénées, subsistent les dernières ruelles du village originel.

 

 

 

 

Alignement incertain, maisonnettes dotées de jardinets, ateliers divers, ces lieux insolites sont la mémoire d’un Paris disparu. La typographie singulière est caractéristique d’un mode de développement urbain plus ou moins anarchique qui ouvrira la voie à la spéculation immobilière.

 

 

 

 

 

La configuration actuelle des cités et villas préservées renvoie au type parcellaire de la fin du XIXème siècle, début du XXème.

 

 

 

 

 

 

Promis à une destruction en règle dans les années 1980, menacé par des projets d’urbanisme, le quartier Mare-Cascades a été sauvé grâce à l’engagement citoyen des riverains mobilisés en une association dédiée à sa préservation.

 

 

 

 

 

 

La lutte sur plusieurs années a permis de sauvegarder une grande partie de l’habitat traditionnel tandis que la friche industrielle au cœur de l’îlot était transformée en parc.

 Quartier Mare-Cascades à Ménilmontant 

Accès rue de la Mare / rue des Cascades

75020 Paris 

 

Quartier Montsouris 

 

 

 

 

 Les ruelles éparpillées le long de la rue Nansouty et de son prolongement immédiat rebaptisé rue Emile Deutsch de la Meurthe forment un délicieux ensemble résidentiel. Jolis pavillons avec jardin, ateliers d’artistes, villas d’architecte, réalisations modernistes des années 1930, immeubles de caractère côtoient les maisonnettes en briques et pierre de meulière de l’habitat populaire de la fin du XIXème siècle. Aux abords du parc Montsouris, côté ouest, ce petit paradis champêtre est devenu l’un trésor de l’habitat individuel.

 

 

 

 

 

 

Il figure parmi les micro-quartiers plus recherchés du XIVème arrondissement. Impasse Nansouty, Villa du Parc de Montsouris, rue du Parc de Montsouris, rue Georges Braque, square de Montsouris forment une enclave exquise aux airs de province bucolique. Cet ensemble de ruelles plébiscité par les artistes de Montparnasse – Foujita, Braque y ont résidé – est devenu sous l’influence de leur présence un champ d’expérimentation de l’avant-garde architecturale. Les réalisations des frères Perret, Le Corbusier, Lurçat, plongées dans la verdure, confèrent un charme particulier à cette oasis urbaine. La sérénité de ces venelles semble incongrue au cœur de la ville. Loin du tumulte de la Capitale, ces confettis champêtres à l’élégance d’un autre temps laissent rêveurs.

 

 

 

 

 

 

Le quartier du parc de Montsouris qui jusqu’en 1937 s’appelait quartier de la Santé, du nom de la rue qui le borde et non de la prison, déploie de nombreux atouts. Parc Montsouris, Cité Universitaire de Paris, Hôpital Sainte Anne, réservoir de Montsouris ont marqué par l’empreinte de leur architecture le développement urbain de tout l’arrondissement. Les immeubles haussmanniens et plus largement les habitats collectifs sont rassemblés sur les deux grandes artères qui traversent le XIVème, la rue d’Alésia, d’est en ouest, et la rue René Coty du nord au sud, pur produit des grands travaux du baron Haussmann, originellement baptisée avenue du Parc Montsouris.  Les modestes façades en plâtre des rues Saint Yves et des Artistes rappellent un certain passé populaire. Les immeubles faubouriens de la rue de l’Amiral Mouchez illustrent l’évolution historique des lieux, la progression de l’urbanisation. A ces constructions anciennes répondent de grands ensembles d’habitation construits au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ainsi que les imposantes structures verticales des années 1960. Les ilots plus récents des années 2000 démontrent la volonté d’une ville entièrement repensée dans souci écologique.

 

 

 

 

 

Fruit de l’annexion en 1860 d’une partie de la commune de Gentilly à la ville de Paris, le quartier du Parc Montsouris est à l’origine un ensemble rural peu construit. Aux abords des fortifications, de nombreux bidonvilles fleurissent, lieux de précarité où frappe cruellement la misère. Les sous-sols minés par les anciennes carrières limitent les constructions. Peu à peu, un réseau de galeries souterraines, verticale ville en négatif, est tracé sous les rues en développement. La couverture de la Bièvre envisagée dès 1860, par le baron Haussmann et l’ingénieur Belgrand va transformer radicalement la topographie de nos actuels Vème et XIIIème arrondissements. L’immense chantier de comblement de la vallée, du boulevard Blanqui et au-delà au nord et jusqu’au sud de la ville de la place de Rungis à la porte des Peupliers, dure près de soixante ans. Sur le coteau de la rive gauche de la rivière remblayée, le tracé sinueux de certaines rues témoigne de l’ancien cours d’eau.

Au même moment, un décret du 22 février 1865 valide le projet de création du Parc Montsouris, pur produit des grands travaux du Second Empire. L’aménagement de cet espace vert imposant est confié à celui qui est surnommé « le jardinier d’Haussmann » l’ingénieur Adolphe Alphand (1817-1891). L’avenue du Parc Montsouris future avenue René Coty est percée à cette occasion. Le chantier prend du retard du fait d’évènements politiques – guerre contre la Prusse, renversement de l’Empire, Commune – et de problèmes d’ordre technique. Le parc n’est inauguré qu’en 1878.

Désormais, les abords en sont fort prisés. La rue Nansouty qui débute au 25 avenue Reille / 2 rue Émile-Deutsch-de-La-Meurthe, reprend le tracé d’un chemin ancien de la commune de Gentilly. Ouverte en tant que telle en 1865, cinq après l’annexion du nord de Gentilly par la capitale, elle porte le nom du général d’Empire Étienne Marie Antoine Champion de Nansouty, comte de Nansouty, (1768-1815). En 1924, changement purement odonymique, une partie de la voie est dissociée et rebaptisée rue Émile-Deutsch-de-La-Meurthe en hommage à Emile Deutsch-de-la-Meurthe (1847-1924) industriel et philanthrope, à l’origine de la création de la Cité Universitaire de Paris dont il a financé les premiers bâtiments

un ensemble de ruelles abondamment fleuries s’égayent le long de la rue Nansouty, hâvre de paix, précieux secret préservé. L’impasse Nansouty qui débute au 14 rue Émile-Deutsch-de-La-Meurthe a été ouverte au XIXème siècle sous la dénomination impasse du Bel-Air, pour ne prendre son appellation actuelle qu’en 1977. Sa voisine la Villa du Parc de Montsouris, voie privée fermée par une grille, commence entre les numéros 8 et 12 de la rue Émile Deutsch de La Meurthe et se termine en impasse.

 

 

 

 

 

 

La rue du Parc de Montsouris, plus accessible, forme un U qui prend naissance au 4 rue Émile Deutsch de la Meurthe et aboutit entre le 2 rue Emile Deutsch de la Meurthe et le 18 rue Nansouty. Tracée en 1865, elle est tout d’abord l’avenue de Montsouris avant de devenir la rue du Dressage en référence à un proche manège d’exercices, puis prend son appellation définitive de rue du Parc de Montsouris en 1895. L’architecte Pierre Humbert (1848-1919) représentant du style de la Belle Epoque, imagine un hôtel particulier dans le style rococo pour le romancier populaire Michel Morphy (1863-1928) au numéro 8 de la voie, actuels 6/10.

Plus loin, la rue Georges Braque ouverte sur un terrain appartement à un certain monsieur Hass est percée en 1927. Rue du Douanier, elle prend sa dénomination actuelle en 1976. Au numéro 6, se trouve la maison-atelier du peintre Georges Braque qui a donné son nom à la voie. L’architecture de la haute villa construite en 1927 par Auguste Perret est marquée par les larges baies du second étage qui témoignent de la présence d’un atelier d’artiste.

Au numéro 14 de la rue Georges Braque, à l’angle de la rue Nansouty, se trouve la Villa Guggenbühl imaginée par André Lurçat pour le peintre Walter Guggenbühl et édifiée entre 1926-27. Le bâtiment surprend par un jeu de volumes décrochés très modernistes. Inscrit aux monuments historiques depuis 1975, il a néanmoins été remanié de façon importante. Sur la structure originelle, les fenêtres étaient plus rares et disposées de façon plus aléatoire.

Dernière ruelle au charme singulier, le square de Montsouris dont je vous parlais en détails ici  est à l’origine un lotissement à vocation sociale créé en 1922. Sur les soixante maisons que comporte le projet originel, vingt-huit sont destinées à devenir des HBM, des habitations à loyers modérés. L’architecte Jacques Bonnier (1884-1964) imagine pour l’ensemble quatre type de pavillons en briques. Mais les initiatives des particuliers, hors HBM, ne suivront pas ces modèles. Le style éclectique des constructions souligne la mixité sociale des riverains. Ouvriers et employés se mêlent aux artistes de Montparnasse, qui dans un premier temps forts modestes voient leurs revenus croître avec la reconnaissance. Léonard Foujita (1886-1968), Roger Bissière (1886-1964), Jean Chapin (1896-1994), Fernand Hertenberger (1882-1970) et Claude Hertenberger (1912-2002), Claude Bouscau (1909-1985) habitent tour à tour square de Montsouris.

 A l’angle de la rue Nansouty, la maison Gaut conçue en 1923 par Auguste et Gustave Perret devait être à l’origine du projet confiée à Le Corbusier qui critiquera âprement le résultat des deux frères architectes. Le commanditaire Pierre Gaut, a été le producteur de la plupart des films de Jean Renoir, « Le Caporal épinglé », « Le Déjeuner sur l’herbe », « Le Journal d’une femme de chambre », « La Marseillaise », « La Règle du jeu », « Le Fleuve et Toni ».

 A l’autre extrémité du square de Montsouris, à l’angle rue de Reille, se trouve la villa-atelier du peintre Amédée Ozenfant (1886-1966). Il s’agit de la première réalisation de Charles-Édouard Jeanneret-Gris (1887-1965) signée en 1922 de son désormais célèbre pseudonyme Le Corbusier. Développée dans un style paquebot, l’ossature de la construction est érigée dans un matériau innovant à l’époque le ciment armé. Façade libre, unité des combinaisons, trois ouvertures en largeur se superposent sur trois niveaux. Le toit originel en dents de scie à l’instar des toitures d’usine a été remplacé par un toit terrasse. Désormais, ensemble pittoresque très bourgeois le square a été inscrit à l’inventaire complémentaire des sites classés.

Quartier Montsouris 

Quartier de la Mouzaïa  

 

 

 

 

 

Entre les Buttes Chaumont et du Chapeau Rouge, la Butte Beauregard à l’ombre des tours de la place des Fêtes, dissimule un petit quartier pittoresque hors du temps, épargné par la folie bétonnière des années 1970.

 

 

 

 

 

 

 

Articulé autour du triangle formé par les rues Miguel Hidalgo, de Mouzaïa, de Bellevue et David d’Angers, le quartier de la Mouzaïa se compose de ruelles escarpées, succession de villas abondamment fleuries.

 

 

 

 

 

Les bicoques accrochées à la pente jouent à cache-cache dans la verdure. Agrippées l’une à l’autre derrière des palissades, les petites maisons de ville datent la plupart de la fin du XIXème, début du XXème siècle.

 

 

 

 

 

Á l’origine, habitat ouvrier, la poésie bucolique de leur cadre préservé est aujourd’hui très prisée.

 

 

 

 

 

 

Tout d’abord voies privées, les villas ont été progressivement ouvertes à la circulation publique déployant cette configuration singulière de petites sentes de campagne, pavées comme à la ville, éclairées par des lampadaires modèle Oudry, mât décoré de lierre caractéristique de Paris. La Mouzaïa, une promesse de dépaysement !

 

Quartier de la Mouzaïa  

Accès rues Miguel Hidalgo, Mouzaïa, de Bellevue et David d’Angers

75019 Paris 19

  

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