Curiosités parisiennes Guide de Paris

Petites histoires de divers lieux et monuments de Paris

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Il faut avoir voyagé hors des frontières de France pour comprendre que Paris n’a d’égal.

 

 

 

 

 

 

Elle est unique. Il y a Buenos Aires de l’autre côté de l’Atlantique qui en a bien de faux airs. Enfin non, je rectifie, BA abrite les seules saveurs d’un passé parisien fantasmé. Simple avis personnel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Se promener dans les rues de Paris c’est rencontrer la nouveauté à chaque coin de rue, écrire une histoire à chaque coup d’oeil. La vie parisienne y est peuplée de personnages autant que de fantômes.

 

 

 

 

 

 

 

Elle y est intense, trépidante et remplie de frénésie. C’est une course, sans ligne d’arrivée ni même une étape pour se reposer, c’est une course oui, enfin une course sans fin.

 

 

 

 

 

 

Paris est une ville au riche passé dans lequel des petites histoires sont survenues pour certains de ses lieux, de ses monuments, à découvrir :

 

 

 

 

 

Petite histoire des bouquinistes des quais de seine

 

 

 

 

 

 

Avec leurs 400 000 bouquins qui filent le long de la Seine, leurs 900 boîtes vert bouteille garnies de livres anciens, leurs bandes dessinées ou ouvrages spécialisés, les bouquinistes font partie de ces incontournables de la carte postale parisienne.

Véritables symboles des quais de Seine aujourd’hui, ces passionnés de livres tâtaient déjà du bouquin au XVIe siècle ! À noter qu’au XIIIe siècle également, des libraires jurés (marchands chargés de vendre des manuscrits originaux sous la surveillance de l’université de Paris devant laquelle ils ont prêté serment) exposaient une fois par an les livres manuscrits de leurs magasins dans des boutiques portatives.

Cependant, c’est avec la naissance de l’imprimerie en 1450 que le commerce de livres prend un nouveau tournant. Au XVIe siècle, des petits marchands colporteurs commencent à prendre possession des quais de Seine pour vendre leurs livres, souvent d’occasion. Tréteaux, boîtes en bois ou en osier, ou simplement étalés à même le sol, tous les moyens sont bons pour exposer leurs marchandises. Le Pont Neuf, construit en 1606, est particulièrement prisé par ces vendeurs de livres.

Mais c’est sans compter sur la méfiance des libraires et la pression des autorités royales qui, dès la moitié du XVIe siècle, réglementent le commerce de livres à coup d’arrêts et de sentences interdisant la présence des libraires-colporteurs. C’est au début du XVIIe siècle que ces derniers sont finalement autorisés à vendre à condition qu’ils reversent une redevance annuelle. La trêve est de courte durée cependant et c’est sur fond de Fronde (1648-1653) que les libraires-colporteurs sont menacés d’extinction. D’un côté, autorités royales, libraires et policiers se battent pour supprimer les étalages clandestins. De l’autre, les vendeurs de pamphlets non soumis à la censure et de gazette à scandale tentent de faire commerce. Durant le XVIIe et jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle, les bouquinistes de plein air sont ainsi tour à tour chassés puis réintégrés sous agréments.

 

 

 

Le sort des bouquinistes évolue avec la Révolution Française et c’est en 1789, que le terme « bouquiniste » entre dans le dictionnaire de l’Académie Française. C’est une période prospère pour ces marchands qui sont de plus en plus nombreux à se réunir sur le Pont Neuf, centre de tous les divertissements (lectures publiques, animations musicales, spectacles de plein air) et QG des personnalités lettrées. Sous Napoléon Ier, les bouquinistes gagnent du terrain avec l’aménagement de nouveaux quais. Il faudra toutefois attendre le règne de Napoléon III pour qu’ils reçoivent des autorisations pour pouvoir exercer leur métier. En 1859, les services de l’Hôtel de Ville mettent en place des concessions permettant aux vendeurs d’installer les boîtes à des endroits fixes.

Années après années, le nombre des « libraires de la Seine » ne cessent d’augmenter : 156 en 1892, 200 en 1900 lors de l’Exposition Universelle et 240 en 1991. En 1930, la longueur des étalages est fixée à 8 mètres de long. Aujourd’hui, ce sont 3 km de livres anciens ou contemporains, gravures, timbres et autres revues que l’on peut arpenter, le tout régi par la Mairie de Paris (les places sont chères !). Côté rive droite, vadrouillez du Pont Marie au quai du Louvre. Rive gauche : flânez du quai de la Tournelle au quai Voltaire.

 

Petite histoire des catacombes

 

 

 

 

Les catacombes, lieu de repos éternel de 6 millions de Parisiens, sont un réseau souterrain de tunnels et de carrières de pierre de l’ancien monde qui ont été transformés en cimetière au cours des 18ème et 19ème siècles. Cité des morts à la fois sinistre et célèbre, les catacombes reposent en silence, en contraste avec les rues animées de Paris.

L’histoire des Catacombes de Paris remonte à l’époque où les berges de la Seine étaient occupées par les anciens Romains. La région, riche en calcaire, était exploitée depuis le 1er siècle et ses pierres ont été utilisées pour construire la ville de Paris. Une fois les carrières épuisées, elles ont été abandonnées petit à petit et oubliées. Pendant des siècles, un labyrinthe de tunnels sous la ville a été laissé sans aucune régulation, ce qui a entraîné de nombreux effondrements. Une série d’effondrements de mines en 1774, dont le premier fut l’effondrement d’une maison le long de la rue d’Enfer, a amené le roi Louis XVI à nommer une commission chargée de cartographier et de renforcer les tunnels souterrains.

Les catacombes n’occupent qu’une partie des tunnels qui s’étendent sur des milliers de kilomètres sous les rues de Paris. À l’origine, ces tunnels étaient un réseau géant de carrières de calcaire ; au fur et à mesure que la ville s’est développée et s’est agrandie, les tunnels ont été abandonnés, laissant derrière eux un labyrinthe de galeries souterraines.

Au même moment, les cimetières de Paris débordaient. La situation était si épouvantable que les fluides des tombes se déversaient dans les eaux de Paris. Au XVIIIe siècle, les rues de Paris sont inondées d’eaux usées qui contaminent également les eaux de la ville. Il n’y avait plus de place pour enterrer les morts. Le cimetière des Saints-Innocents, qui regroupait plus de deux millions de corps, était le pire d’entre eux. Pour aggraver les choses, en 1780, un mur de sous-sol d’un bâtiment voisin du cimetière s’est effondré sous le poids de la fosse commune qui se trouvait derrière.

 Dans ces conditions, il a été décidé que les corps seraient déplacés vers les tunnels qui avaient été renforcés par le roi Louis XVI. Entre 1785 et 1787, des millions de corps ont été transportés la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1809, les Catacombes, le nouveau foyer des morts, abritaient des millions de corps, provenant de plus de 150 cimetières. Les plus grands passages étaient bordés d’innombrables restes de squelettes et disposés selon divers motifs artistiques. Chaque pièce est marquée par une plaque qui mentionne l’emplacement des cimetières et les dates auxquelles les corps ont été enlevés et transférés dans les catacombes. Après la Révolution française, il a été décidé d’ouvrir les Catacombes aux personnes en deuil et aux visiteurs.

Ces tunnels ont joué un rôle important dans l’histoire de Paris, qu’il s’agisse d’inspirer Les Misérables de Victor Hugo ou de servir de base à la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Si la plupart des tunnels ont été bouclés, les parties occupées par les catacombes sont ouvertes au public. Les visiteurs peuvent acheter des billets pour visiter le cimetière souterrain, en franchissant les portes noires de l’avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy et en sortant dans une allée résidentielle à côté d’une boutique de souvenirs.

Les Catacombes de Paris

 1 Av. du Colonel Henri Rol-Tanguy

75014 Paris

 

Petite histoire des Buttes-Chaumont

 

 

 

 

 

Le cinquième espace vert de Paris en superficie est aujourd’hui un lieu hautement prisé. Quelques irréductibles pêchent dans son lac, d’autres s’y pressent le matin pour un footing tout en dénivelé, tandis que la plupart d’entre nous se contente de prendre l’apéro’ sur ses pelouses pentues ou au Rosa Bonheur. Mais cet espace vert du XIXe arrondissement n’a pas toujours été le lieu de vie que l’on connait aujourd’hui. Retour sur son histoire.

La colline du Mont Chauve, voici comment on appelait les Buttes-Chaumont autrefois. Haute d’une centaine de mètres environ, elle était parfois appelée « carrière d’Amérique ». Pourquoi ? Parce qu’on y extrayait du gypse qui fut en partie exporté en Nouvelle-France, la colonie nord-américaine du royaume de France. On y dégageait aussi de la pierre meulière, très utilisée pour construire les immeubles parisiens.

Longtemps ses galeries ont servi d’abris aux brigands et aux vagabonds alors même que la colline était utilisée comme décharge publique. Puis Belleville, commune sur laquelle se trouvaient les Buttes-Chaumont, fut intégrée à Paris le 1er janvier 1860.

 

 

 

 

 

 

 

L’un des premiers grands projets lancés par Napoléon III lorsqu’il prend le pouvoir consiste à modifier Paris en profondeur. Il souhaite sortir la capitale de l’insalubrité dans laquelle elle se développe depuis des siècles, l’ouvrir, l’aérer. Outre les travaux urbains qu’il confie à Haussmann, il charge l’ingénieur Jean-Charles Alphand de construire un parc à l’emplacement des anciennes carrières de la colline du Mont Chauve.

Alphand s’entoure donc d’un architecte (Davioud), d’un jardinier (Deschamps) et d’un confrère (Belgrand) pour créer un vaste espace vert tout en dénivelé. L’État achète les carrières en 1863, quelques années seulement après l’intégration du quartier à la capitale, les travaux commenceront un an plus tard et l’inauguration aura lieu en 1867.

Le parc que nous connaissons a nécessité l’apport d’un million de mètres cube de terre pour que la flore puisse s’épanouir, la qualité du sol d’origine étant informe à toute vie. Les anciennes carrières sont aménagées, on mélange des roches artificielles et naturelles et un lac d’un hectare et demi est créé. Il est alimenté par trois ruisseaux dont un provenant du bassin de la Villette.

Ce lac fait apparaître l’île du Belvédère, au sommet de laquelle on installe un kiosque qui s’inspire du temple de Vesta à Tivoli. Pour y accéder, il suffit d’emprunter la passerelle suspendue ou bien le pont dit « des suicidés »… N’oublions pas la grotte artificielle, construite à partir d’un ancienne entrée de carrière : elle se trouve sur le flanc sud du lac et possède une cascade (artificielle, elle aussi), ainsi que des fausses stalactites en ciment. Tout un programme !

Parc des Buttes-Chaumont
1-7 rue Botzaris 

75019 Paris

 

Petite histoire de la fontaine Saint-michel

 

 

 

Qui n’a jamais été attiré, au détour d’une promenade dans le Quartier Latin, par l’imposante fontaine Saint-Michel ? Grouillante de monde, sonore et colorée, sa place est un lieu de rendez-vous et de spectacle. On vous raconte son histoire.

Nous sommes au milieu du XIXème  siècle : l’Empereur Napoléon III souhaite transformer et moderniser la ville de Paris. Pour cela, il charge le baron Haussmann, alors préfet de la Seine, de grands travaux d’aération à Paris. Peu à peu, la ville change : les petites ruelles médiévales se creusent en vastes boulevards, de nouveaux immeubles sont construits, les réseaux d’égouts et d’eaux se développent et la ville devient plus verte.

Parmi ces modifications, le percement du boulevard Saint-Michel dans l’axe de la Sainte-Chapelle, dans le VIème arrondissement. Avec lui, une grande place est créée face à un angle de rue qui sépare le boulevard Saint-Michel et la place Saint-André-des-Arts. Haussmann ordonne alors la construction d’une fontaine, afin de combler cet angle et d’orner la place.

 

 

 

 

 

 

 

 

Plusieurs idées sont alors avancées dont une gigantesque statue de Napoléon Ier. Finalement, c’est le thème de la Lutte du Bien contre le Mal qui est retenu et le projet est confié à l’architecte Gabriel Davioud. Entre 1858 et 1860, il fera ériger cette fontaine qui a la particularité d’occuper un pan entier de façade.

La fontaine Saint-Michel raconte donc un passage de la Bible : celui où l’Archange Saint-Michel terrasse Satan, représenté par un dragon. C’est sur 26 mètres de haut et 15 mètres de large que Davioud, aidé par Flament, Simonet et Halo, illustre cette histoire. On y voit donc un Saint Michel triomphant, main levée vers le ciel et foulant à ses pieds un horrible dragon. En contrebas de la fontaine, deux chimères crachent de l’eau.

Pour réaliser ce monument, Gabriel Davioud fait appel à neuf sculpteurs. Chacun sculpte un élément de la fontaine, de Saint Michel aux chimères, en passant par le rocher, les bas-reliefs et les vertus cardinales.

Pour contrebalancer le mauvais éclairage de la zone, Davioud opte pour une polychromie : colonnes en marbre rouge, statue en bronze et pierres claires.

Comme toujours lorsqu’une nouveauté est proposée, elle trouve des détracteurs. La fontaine Saint-Michel n’échappe pas à la règle : les critiques sont même globalement négatives lors de son inauguration le 15 août 1860. De style éclectique, la fontaine se voit reprocher son incohérence. Chaque statue ayant été réalisée par un sculpteur différent, les critiques trouvent que cette profusion annule le talent individuel de chaque artiste.

Un quatrain satyrique circule même pendant un temps sur la fontaine :

« Dans ce monument exécrable,

 On ne voit ni talent ni goût,

Le Diable ne vaut rien du tout ;

Saint Michel ne vaut pas le Diable. »

 Quoi qu’en dise les critiques de l’époque, la fontaine est aujourd’hui grandement appréciée des Parisiens et touristes. Depuis 1926, elle est même inscrite au titre des monuments historiques.

Fontaine Saint-michel

Place Saint-Michel

75005 Paris

 Petite histoire de la  plus petite maison de paris

 

 

 

 

En passant devant le 39 de la rue du Château d’Eau, un détail frappe les passants les plus observateurs : la taille de l’immeuble. Enfin… si l’on peut appeler cela un immeuble, puisque ses dimensions, vraiment minuscules en font la plus petite maison de Paris.

 Large d’un mètre 40, haute de 5 mètres et profonde de 3 mètres, elle dispose d’une minuscule échoppe au rez de chaussée et d’un premier étage qui ne communiquaient même pas lors de sa construction ! Ce premier étage est désormais accessible depuis un appartement de l’immeuble voisin, au 41 de la rue.

 

 

 

 

 

 

 À l’origine, il y avait un passage entre les rues du Château d’Eau et du Faubourg Saint-Martin. Selon la légende, une dispute lors de sa succession aurait mené à sa condamnation par la construction d’un immeuble de la taille de cette ruelle : la plus petite maison de Paris était née. Coincée entre deux immeubles de 6 étages, cette insolite bâtisse donne vraiment l’impression de s’être échouée là par erreur…

 Malgré sa petitesse, cette maison est bien une habitation indépendante, puisqu’elle possède son propre numéro. On ne sait pas grand chose sur elle, si ce n’est ce que nous en dit un numéro du quotidien Le Gaulois daté du mercredi 6 janvier 1897. Au rez-de-chaussée, un cordonnier y tenait une boutique pendant toute la seconde moitié du 19e siècle. Les commerces s’y sont succédés, et c’est aujourd’hui un magasin de vêtements. Tous ont dû se plier à la même contrainte : tenir boutique dans une superficie d’à peine plus de 4 mètres m².

39 de la rue du Château d’Eau

75010 Paris

 Petite histoire de la  plus petite maison rose de Montmartre

 

 

 

 

 

 

Ramon Pichot achète cette petite maison vers 1905. Peintre Catalan, il est ami avec Dali et Picasso, qu’il reçoit souvent dans cette maison qui lui sert d’atelier.

En 1908, il épouse Germaine Gargallo, figure Montmartroise et modèle des peintres. Après un voyage en Espagne, Germaine repeint les murs extérieurs en rose et ouvre « La Maison Rose ». Leur restaurant est fréquenté par les résidents du Bateau Lavoir et leurs amis artistes.

L’histoire voudrait qu’Utrillo ait fait la renommée de La Maison Rose, pourtant Élisée Maclet (tristement méconnu) peint La Maison Rose et Montmartre bien avant lui. Il est maintenant admis que le style de Maclet a grandement influencé celui de Utrillo, jeune garçon admiratif de son aîné.

 

 

 

 

 

 

 

 

L’histoire de La Maison Rose avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale reste un mystère. Des photographies semblent indiquer que ce fut un cabaret pendant quelques années.

En 1948, Béatrice Miolano, originaire de l’Italie du nord, achète ce petit restaurant français. Elle est parfois aidée ou remplacée par son fils Jean Miolano. Par la suite, le restaurant est mis en gérance. Le lieu sera fréquenté par une multitude d’artistes notamment les chansonniers qui se produisent à Pigalle et dans les cabarets Montmartrois. Plus tard, on y croise aussi Camus, Alain Delon, Dalida, etc…

En 2017, la petite fille de Béatrice, reprend l’établissement avec une nouvelle équipe. La philosophie du lieu s’articule autour de la mémoire du Montmartre village, ses potagers et l’histoire familiale des propriétaires. Cette nouvelle équipe souhaite rassembler la communauté de quartier, les parisiens et visiteurs autour d’une bonne table, accueillante, créative et responsable.

La Maison Rose

2 Rue de l’Abreuvoir

75018 Paris

Petite histoire du Palais de l’Elysée

 


 

Les Etats-Unis ont leur Maison Blanche, la Grande Bretagne son « 10 Downing Street », la France a son palais de l’Elysée. Symbole de la République, cet hôtel particulier construit en 1718 par le conte d’Evreux abrite depuis 1874 les chefs d’Etat français.

Lorsqu’en 1718, l’architecte Armand-Claude Mollet vendit un morceau de terrain situé sur des marais à Henri-Louis de la Tour d’Auvergne, comte d’Evreux, celui-ci était bien loin de s’imaginer quel destin connaîtrait ce morceau de ce qui n’était même pas la capitale.

Le contrat de vente prévoyait tout de même qu’Armand-Claude Mollet serait chargé d’y construire un hôtel, destiné à la résidence du comte d’Evreux.

A la demande du comte, l’architecte éleva l’hôtel entre cour (côté rue) et jardin (côté Champs Elysées), formant le point de départ du plan d’urbanisme du faubourg Saint-Honoré. Edifié et décoré entre 1718 et 1722, l’Hôtel fut aménagé selon les principes d’architecture en vogue à l’époque. Il reste d’ailleurs l’un des meilleurs exemples du modèle classique.

 

 

 

 

 

A sa mort en 1753, le comte d’ Evreux laissera un hôtel admiré de tous ses contemporains, y compris de Blondel qui appréciait « la plus belle maison de plaisance des environs de Paris ». Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, soucieuse d’acquérir une demeure parisienne, l’acheta et Lassurance, son architecte favori, fut chargé de modifier l’ordonnance de la Chambre de Parade et d’aménager le premier étage.

La marquise légua la résidence à Louis XV qui le vendit au financier Nicolas Beaujon. Celui-ci modifia profondément la résidence. C’est notamment l’architecte Etienne-Louis Boullee qui fut chargé de ces transformations.

En 1787, la duchesse de Bourbon devient propriétaire du bâtiment qui devient l’hôtel de Bourbon ». Après la révolution, elle mit en location le rez-de-chaussée de l’hôtel et donna l’autorisation à son locataire, un négociant du nom d’Hovyn, d’organiser des bals populaires dans les salons et le jardin.

Le passage du public, de la cour vers les jardins, nécessita l’ouverture des deux arcades de part et d’autre de la porte du vestibule menant au Grand Salon. C’est à cette époque que l’hôtel prit son nom d’ Elysée par référence à la promenade toute proche.

L’hôtel passe ensuite aux mains de Joaquim Murat, maréchal de France, confia la restauration des lieux et leur réaménagement à Barthélémy Vignon, futur auteur de la Madeleine, et Barthélémy Thibault. C’est à ces deux architectes que l’on doit la création du Grand Escalier, à gauche du Vestibule d’Honneur, et de la Galerie des Tableaux utilisée en salle de bal (actuel Salon Murat).

Nommé roi de Naples en 1808, Murat céda à l’Empereur l’ensemble de ses propriétés en France dont l’Elysée, qui prit le nom d’Elysée-Napoléon. Désormais son histoire sera liée à l’histoire de France.

Pendant le gouvernement provisoire de la IIème République, le Palais prendra le nom d' »Elysée National », et les jardins seront ouverts au public. Le 12 décembre 1848, l’Assemblée nationale assignait par décret l' »Elysée National » comme Résidence du Président de la République.

Le prince-président Louis-Napoléon s’y installa le 20 décembre 1848, avant de disposer du Palais des Tuileries en 1852. En 1853, l’Elysée accueillit Eugénie de Montijo, fiancée de l’ Empereur et Napoléon III décida de la rénovation complète du Palais par un nouvel architecte, Joseph-Eugène Lacroix. Les structures actuelles du Palais proviennent pour l’essentiel de cette époque, et l’ensemble de ces travaux, qui s’achevèrent en 1867, constituent les derniers grands aménagements.

Pour l’Exposition Universelle de 1867, les travaux sont achevés et les souverains étrangers seront reçus à l’ Elysée : le Tsar Alexandre II, le Sultan de Turquie Abdul-Aziz et l’ Empereur d’ Autriche François – Joseph.

Elu président de la république en mai 1873, le maréchal Mac Mahon s’installe définitivement à l’Elysée à partir de septembre 1874. Le Palais de l’Elysée sera désormais la résidence officielle de tous les présidents de la République.

Le palais présidentiel ne subira pas des transformations architecturales majeures pendant la IIIème République. Cependant, il se modernisera. Le téléphone, l’électricité, le chauffage central et le « confort moderne » y seront installés

La Vème République conservera l’Elysée comme palais présidentiel et la distribution des pièces en sera profondément modifiée pour répondre aux nouvelles exigences de la fonction présidentielle.

Ainsi, le Salon Doré deviendra le bureau présidentiel, et les principaux collaborateurs du Président s’installeront dans l’ancien appartement d’ Eugénie. La salle du Conseil des Ministres sera déplacée du Salon des Portraits au rez-de-chaussée, au premier étage, dans l’ancienne salle à manger privée.

Cette nouvelle distribution sera maintenue par les successeurs du Général de Gaulle. La salle du Conseil des ministres déménagera néanmoins sous la présidence de Georges Pompidou au Salon Murat.

Globalement, malgré toutes ses transformations, le Palais de l’Elysée garde une grande cohérence architecturale. Cette harmonie n’empêche pas le bâtiment d’être doté de toutes les infrastructures nécessaires à la fonction présidentielle. Il abrite ainsi un réseau de 257 lignes téléphoniques, 500 postes informatiques connectés, une régie audiovisuelle, une salle centralisant les écrans de télésurveillance, un service médical… un sous-sol, véritable bunker  qui abrite douze pièces secrètes dont celle du commandement nucléaire Jupiter. 

Palais de L’Elysée

 55 Rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 Paris

 

Petite histoire du périphérique parisien

 

 

 

 

 

25 avril 1973. Cette date n’est pas restée dans les annales, et pourtant une petite révolution a lieu ce jour-là à Paris : le boulevard périphérique de Paris, périph’ pour les intimes, est inauguré par le Premier ministre de l’époque, Pierre Messmer.

Nous sommes 17 ans après le début des travaux et 13 ans après l’ouverture du premier tronçon. Les automobilistes d’Île-de-France peuvent désormais faire le tour de Paris en 35,4 km soit, en théorie, moins de 30 minutes (en théorie, on a dit !). On vous raconte la petite histoire de la voie la plus fréquentée d’Europe.

Un boulevard qui suit le tracé des anciennes fortifications parisiennes

Si l’on sait tous que le boulevard périphérique fait le tour de Paris, l’on sait moins qu’il est implanté en suivant le tracé de la septième et dernière ligne de fortifications entourant la capitale, l’enceinte de Thiers. Ces fortifications, érigées dans les années 1840, avaient pour objectif de protéger Paris d’une possible invasion, mais aussi de contenir d’éventuelles émeutes et rébellions venues de l’intérieur de la capitale.

 

 

 

 

 

 

Très vite devenue inutile, l’enceinte de Thiers tombera rapidement à l’abandon et la quasi totalité de ce qui constituait cette ligne de défense (bastions, portes, barrières, etc.) sera détruite pendant l’entre-deux-guerres. Pendant plusieurs années, les terrains bordant l’enceinte vont devenir des terrains vagues pour lesquels les projets d’aménagement sont nombreux.

Que faire de ces espaces qui accueillent alors les populations les plus pauvres de la capitale ? Dès 1940, on envisage d’y créer une voie circulaire qui ferait le tour de Paris et doublerait les boulevards des Maréchaux dont la capacité ne peut plus faireface à de nouvelles augmentations de trafic. Seulement, la Seconde guerre mondiale va passer par là. Il faudra donc attendre 1958 pour ce que ce grand projet urbain commence à prendre vie et les années 1970 pour que son dernier tronçon, celui reliant la porte Maillot à celle d’Asnières, soit achevé.

 

Carte montrant les différentes phases de construction du périphérique parisien

Aujourd’hui, près d’un million et demi de véhicules empruntent chaque jour cette voie, ce qui en fait la route la plus fréquentée (et la plus saturée) de France… et d’Europe.

 

 

Petite histoire du pont Alexandre III

 

 

 

 

  

Le pont Alexandre III est sans doute le plus majestueux de tous les ponts parisiens. Ce pont qui relie l’esplanade des Invalides aux Petit et Grand Palais possède une ornementation monumentale et une histoire atypique. On vous dit tout.

Inauguré lors de l’Exposition universelle de 1900, le pont Alexandre III est avant tout pensé comme une arme politique et diplomatique. La construction de cet ouvrage d’art a en effet été décidée dans le cadre de la signature de l’alliance militaire et économique, conclue en 1891 entre la France et la Russie. Il s’agissait alors de montrer, par la beauté d’un tel ouvrage d’art, la force de l’alliance franco-russe. La symbolique du pont établi entre les deux pays étant évidemment dans toutes les têtes…

Mort en 1894, Alexandre III ne verra jamais le pont qui porte aujourd’hui son nom. C’est son fils, le Tsar Nicolas II, qui posera, en 1896, la première pierre de cet ouvrage d’art monumental. En 1903, c’est au tour du pont de la Trinité d’être inauguré : enjambant la Neva à Saint-Pétersbourg, il représente la réponse russe de notre pont Alexandre III et a été entièrement réalisé par une entreprise française.

 

 

 

 

 

Inscrit sur la liste des monuments historiques depuis 1975, le Pont Alexandre III est une pépite d’innovation et d’ingénierie. Et pour cause, ses ingénieurs avaient reçu pas mal de consignes, pas toujours faciles à suivre ! Par exemple, il fallait qu’une personne marchant sur les Champs-Élysées puisse voir les Invalides dans le prolongement de la chaussée du pont. Le pont devait donc être le plus plat possible pour ne pas couper l’horizon… mais il ne devait pas non plus gêner la circulation des bateaux.

Un casse-tête sachant que le pont est situé en amont d’un virage : il faut donc laisser suffisamment de place sous l’ouvrage pour que les péniches puissent manoeuvrer sans problème. Les ingénieurs n’ont alors pas le choix que d’opter pour une arche unique, enjambant la Seine sur toute sa longueur (107 mètres) et construite en acier moulé.

Que serait le pont Alexandre III sans sa débauche de décoration, son abondante utilisation de l’or et sa surcharge de motifs ? Pensé dans la continuité du Petit et du grand Palais, cet ouvrage d’art est caractéristique de l’architecture de la Belle Époque, à cheval entre le classicisme et la modernité et toujours un peu grandiloquent.

Ainsi, le monument compte pas moins de 22 sculptures, 32 candélabres et plusieurs dizaines d’éléments allégoriques plus modestes parsemés ici ou là. Parmi ces oeuvres, on aime particulièrement le groupe statuaire qui se trouve au pied des colonnes. Ces quatre statues représentent la France à différentes périodes de son existence : au Moyen Âge, sous la Renaissance, à l’époque de Louis XIV et les temps modernes.

Pont Alexandre III

75008 Paris

 Petite histoire de la Tour Eiffel



Conçue à l’origine comme symbole du talent des ingénieurs français pour une expo universelle, la tour Eiffel a, depuis, gagné ses galons de star de l’Hexagone.

En 1889, l’exposition universelle prend ses quartiers à Paris. La France se doit d’étonner, et de montrer sa supériorité technique. En 1886, un concours est lancé pour savoir qui aura cette charge. Grand vainqueur, Gustave Eiffel présente son projet de « tour de 300 mètres », comme elle se nomme à l’origine. Durant deux ans, deux mois et cinq jours, 250 ouvriers s’attèlent à la construction de cet édifice en fer puddlé. Enfin, Le 31 mars 1889, la fameuse dame de fer est inaugurée.

Gustave Eiffel donne son nom à la tour, mais n’est en fait pas son créateur. L’idée d’une tour gigantesque germe en fait dans l’esprit de deux ingénieurs qui travaillent pour lui : Maurice Kœchlin et Émile Nouguier. Emballé par le projet, Gustave Eiffel dépose un brevet avec ses deux ingénieurs, avant de leur racheter leurs droits. La tour est désormais la sienne. Si Gustave Eiffel n’a pas créé la tour, il lui a pourtant permis d’exister, en se battant pour le projet et en le finançant.

 

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, on n’imaginerait plus Paris sans sa tour Eiffel. Et pourtant, elle n’a pas toujours reçu les louanges qu’on lui porte actuellement. Au début, de nombreuses voix s’élèvent contre son édification. « Chandelier creux » ou « squelette disgracieux » sont quelques-unes des amabilités qui lui sont adressées. Les artistes traitent même de « monstrueuse » cette tour qui « défigure Paris ». Mais comme le centre Pompidou ou la Pyramide du Louvre, la tour va finir par convaincre les esprits les plus récalcitrants.

A l’origine, la tour Eiffel doit être exploitée durant 20 ans, avant d’être détruite comme la plupart des palais construits pour l’exposition. Gustave Eiffel la sauve grâce à la science. Il propose de se servir de sa hauteur exceptionnelle pour des expériences de physique. Un pendule de Foucault est installé au 2e étage, ainsi qu’un manomètre géant qui calcule la pression atmosphérique. Un laboratoire de météorologie s’installe aussi au 3e étage. La tour est désormais plus qu’une vitrine du savoir-faire français, elle a une réelle utilité. En 1907, elle est sauvée, sa concession est reconduite pour 70 ans.

Dès le début, Gustave Eiffel conçoit sa tour comme un poste de télécommunications télégraphiques. Au début du XXe siècle, elle devient support d’antennes pour des opérations militaires, et centre de liaison stratégique lors de conflits. Elle est également émetteur de radiodiffusion et de télévision à partir de 1925. Aujourd’hui, avec l’ajout en 2007 de la TNT, ses 120 antennes diffusent 31 stations de radio et 54 chaînes de télévision.

Ouverte 365 jours sur 365, la tour Eiffel accueille chaque année 7 millions de visiteurs. Mais il n’en a pas toujours été ainsi, son engouement est très récent. Si elle accueille les curieux à son ouverture, la tour voit sa fréquentation chuter très vite. Un an après sa construction, elle accueille 80% en moins de visiteurs !

Il faut attendre les années 1960 pour voir sa popularité remonter en flèche. Aujourd’hui, ce sont plus de 200 millions de touristes qui l’ont visitée depuis son ouverture.

Du haut de ses 324 m (dont 12 d’antennes), constituée de 2 500 000 rivets, pesant 10 100 tonnes et munie de 5 ascenseurs, la tour Eiffel est une gigantesque machine qu’il faut entretenir régulièrement.

Selon les dispositions de Gustave Eiffel, la tour est repeinte tous les 7 ans. La dernière campagne a commencé en mars 2009. Elle a changé de couleur au fil de ces rénovations, qui nécessitent à chaque fois 60 tonnes de peinture. Du brun-rouge d’origine à l’ocre jaune, elle prend en 1968 sa couleur définitive : le brun Tour Eiffel.

A son ouverture, la tour possède le phare le plus puissant du monde, qui balaie de son rayon la capitale. Depuis 1900, date à laquelle l’éclairage devient électrique, elle est le théâtre des plus belles féeries lumineuses. Déjà imposante, elle se repère désormais de très loin lorsqu’elle est parée de lumière. A partir de 1958, des projecteurs éclairent la tour Eiffel d’en bas depuis le Champ-de-Mars. On se souvient aussi du compteur lumineux qui décomptait les jours avant l’an 2000. Dernière innovation, lorsque la dame s’habille de 20 000 ampoules qui la font pétiller 10 min toutes les heures durant la nuit.

Avec ses 1165 marches, la tour ne pouvait que susciter des exploits sportifs et devenir l’objet des paris les plus fous.

> Record de montée de la tour à pied, gagné par Yves Lossuarn avec 8min 51s, ou en VTT par Xavier Casas. Encore plus fort, Yoggi, jeune champion de monocycle, qui en 2006 gravit les marches jusqu’au 2e étage en 22 minutes sans jamais poser un pied à terre. Lors du 75e anniversaire, des alpinistes escaladent même la tour ! Mais la montée la plus étonnante revient certainement à Bouglione qui, en 1948, offre une promenade à une éléphante de 85 ans, la plus vieille du monde.

> La descente a aussi suscité bien des aventures. Que l’on choisisse de la faire à moto comme Charles Coutard et Joël Descuns en 1983, ou même en fauteuil roulant comme Jérôme Sue en 2005…

> Autre manière de quitter la tour très appréciée des as de la voltige : le parachute, avec des résultats plus ou moins heureux. En 1912, le premier « homme oiseau » de la tour s’écrase sur le sol sous l’œil des photographes. En 1987, A.J. Hacket, un Néo-Zélandais, effectue un saut à l’élastique plus réussi.

Et en 1989, à l’occasion du centenaire, le funambule Philippe Petit franchit sur un fil les 700 mètres qui séparent la tour Eiffel du palais de Chaillot.

 

  

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