Curiosités parisiennes Guide de Paris

Des boutiques d’autrefois inscrites aux monuments historiques 

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À Paris, on dénombre 1940 sites classés ou inscrits aux monuments historiques, au titre du patrimoine architectural. Si on pense d’abord à la tour Eiffel ou au musée du Louvre, il existe aussi des petites pépites inscrites à ce label, et notamment d’anciennes boutiques.

Ces cinq boutiques que nous vous proposons de découvrir sont inscrites aux monuments historiques et témoignent de commerces du XIXe et du début du XXe siècle. Tous les monuments sont répertoriés par le ministère de la Culture sur une plateforme ouverte.

 

 

 

 

 

Pour mémoire : un monument historique est un édifice qui a été classé ou inscrit afin de le protéger, du fait de son intérêt historique ou artistique. Son champ temporel s’étend de la période préhistorique au XXe siècle. Qui a dit que l’histoire de Paris ne se résumait qu’à ses célèbres monuments ? En effet, la capitale se trouve être remplie d’histoire de toute part que ce soit via à ses quartiers authentiques, ses souterrains cachés, ses décors typiquement parisiens mais aussi grâce à ses anciennes boutiques uniques. Datant pour la plupart du 19ème siècle, ces boutiques ont su garder leurs charmes et conserver leurs histoires jusqu’à aujourd’hui. Peut-être n’y avez-vous jamais prêté attention en marchant dans les rues parisiennes mais en réalité la capitale compte plus d’une centaine d’anciennes boutiques inscrites aux monuments historiques. Sans plus tarder, découvrez-en cinq d’entre elles !

 

 

       

 

 

 

Une ancienne épicerie – 1er arrondissement de Paris

 

 

 

 

C’est à l’angle de la rue Rambuteau et Lescot que vous trouverez cette ancienne épicerie du 19ème siècle. En levant les yeux, au-dessus du bâtiment, vous pouvez apercevoir une ruche sculptée dans la pierre avec autour d’elle, des abeilles. Ainsi, c’est dans ce décor atypique que se trouvait l’ancienne épicerie qui a été inscrite aux monuments historiques en 1984.

 

 

 

Avez-vous déjà remarqué cette ruche traditionnelle en paille, savamment sculptée dans la pierre d’où sortent quelques abeilles presque plus vraies que nature. Vous devinez bien sûr ce qu’il se vendait sous cette enseigne. L’immeuble date de la fin du XIXe siècle, cette enseigne probablement aussi.

En rez de chaussée de l’immeuble, les superbes mosaïques dans les tonalités de bleu sont plus récentes. Elles datent de 1940. L’enseigne et la devanture sont toutes deux inscrites aux Monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984. Consultez la notice de la Base Mérimée (patrimoine architectural) du Ministère de la Culture.  

Cette devanture a été inscrite aux Monuments Historiques par arrêté du 23 mai 1984.  

Un coiffeur dans une ancienne crèmerie des années 1930 dans le 1er

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au 25, rue Danielle-Casanova (1er), peut-être y avez-vous vos habitudes pour vous refaire une nouvelle coupe, mais sa façade ne laisse pas de doute, ici se tenait une ancienne crèmerie.

L’immeuble date du XVIIIe siècle et comporte, au premier étage, cinq balcons en fer forgé. L’enseigne (beurre, oeufs, laiterie) y a été installée dans les années 1930. La devanture occupe le rez-de-chaussée et l’entresol, en marbre et fer forgé. La composition est originale pour ce type de devanture.

 

 

 

 

A l’intérieur, le salon a gardé le style marbre et fer forgé. Et surtout, à ne pas manquer en levant la tête : un sublime plafond en toile peinte de décors floraux stylisés, fixés sous verre. C’est un décor créé par l’atelier Benoist et Fils qui a existé sur trois générations entre les années 1860 et 1935.

La devanture et le décor intérieur ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984

 

Des têtes de Bacchus : 13 rue Michel-le-Comte (3e)

 

 

 

Au 13, de la rue Michel-le-Comte, étroite mais historique rue du 3e, vous êtes peut-être déjà passé devant sans la remarquer…

 

 

 

 

 

Cette devanture de boutique date du XIXe siècle. Elle est typique de l’époque Restauration (1814-1830) avec son coffrage de bois simple de panneaux rectangulaires et sa série de petites arcades décoratives. Levez les yeux vers les deux pilastres de l’entrée. Leurs chapiteaux en fonte de fer représentent des raisins, des têtes de Bacchus et des feuilles d’acanthes (feuilles qui ont servi de modèle dans l’antiquité grecque pour les chapiteaux corinthiens) . Selon la base Mérimée, cette devanture était sans doute celle d’un ancien débit de boisson. Elle a été inscrite aux Monuments Historiques par arrêté du 23 mai 1984. Consulter la notice de la Base Mérimée (patrimoine architectural) du ministère de la Culture

L’info en plus : le site paris-rue indique que la rue Michel-le-Comte était l’ancien chemin de ronde extérieur de l’enceinte de Philippe Auguste et porte son nom actuel depuis la fin du règne de Saint-Louis (XIIIe siècle). Et si vous parvenez à entrer au 16 de la rue, vous y verrez un cadran solaire probablement le plus ancien de Paris. L’année 1623 y est inscrite.

 

 Une ancienne boulangerie – 4ème arrondissement de Paris

 


« Chez Julien », voici le nouveau nom de cette ancienne boulangerie transformée en restaurant gastronomique. Située au 62 rue de l’Hôtel de Ville, sa charmante devanture date elle aussi du 19ème siècle. Décorée d’un moulin, de moissonneurs et de gerbes de blé, cette devanture doit ses décors aux ateliers Gilbert, menuiserie parisienne qui existe encore aujourd’hui.

Des épis de blé : 62, rue de l’Hôtel de Ville (4e)

A l’angle du 62 rue de l’Hôtel-de-Ville et du 2 rue des Barres se tient un restaurant gastronomique bien connu des habitants du quartier. Mais approchez vous des décors de panneaux, fixés sous verre, de la devanture.

 

 

 

 

 

Les décors figurant un moulin, des moissonneurs et des gerbes de blé ainsi que l’inscription « pains français viennois » ne vous laisseront plus de doutes. Vous êtes devant une ancienne boulangerie datant du tout début du XXe siècle. Les décors sont l’oeuvre des ateliers Gilbert et sont caractéristiques de la Belle Epoque (quinze premières années du XXe siècle). Si vous y aller déjeuner ne manquez pas, à l’intérieur, le plafond peint : un ciel avec envol d’oiseaux.

L’enseigne et la devanture sont toutes deux inscrites aux Monuments Historiques par arrêté du 23 mai 1984. Consultez la notice de la Base Mérimée (patrimoine architectural) du Ministère de la Culture. On y apprend aussi que le rez-de-chaussée de cet immeuble du premier quart du XIXe siècle réunissait deux commerces, la boulangerie ainsi que l’auberge « Au pigeon blanc ». Le restaurant conserve d’ailleurs sa grille en fonte datant de 1820.

 

La pharmacie Belle Epoque du 7e

 

 

 

 

 

Malgré l’inscription sur la devanture, vous êtes bien devant le 54, boulevard de la Bourdonnais (7e) et vous entrez dans une pharmacie qui se tient ici depuis 1900.

On reconnaîtra l’écriture dorée sur fond noir, typique de la Belle Epoque (fin du XIXe jusqu’à 1914).

 

 

 

La devanture s’orne de toiles peintes fixées sous verre. Le décor intérieur comporte des boiseries sculptées représentant des fleurs de pavot… et un magnifique sol en carrelage ancien est à admirer.

La devanture et le décor intérieur ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984.

 

 

 

A quelques rues de là, au 23, avenue Rapp, toujours dans le 7e, une autre pharmacie, elle aussi inscrite aux monuments historiques, peut être admirée.  

Le commerce, aujourd’hui interdit,

du magasin Aux Tortues dans le 8e

 

 

 

 

 

 

 

A l’angle du 55 boulevard Haussmann et du 35-37 rue Tronchet dans le classique et chic 8e, s’élève une devanture étonnante dont l’ancien commerce est aujourd’hui prohibé. Le magasin, fondé en 1864 par Léonidas Garland, était en effet spécialisé dans la vente d’objets en écaille et en ivoire, rapportés des colonies françaises.
 
 
 
 
 
 

Le décor en marbre de la façade actuelle, d’inspiration Louis XVI, daterait de 1910 et comporte deux têtes d’éléphant et deux tortues, réalisées en bronze.
La devanture et l’élévation ont été inscrites aux monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984.

Le bar à tapas de poissons dans une ancienne poissonnerie du 9e

 

 

 

Ne passez trop vite dans la rue du Faubourg Montmartre (9e) car vous pourriez manquer, au 24, la petite devanture du restaurant Salina qui garde son entourage d’origine avec sa mosaïque et son inscription « poissonnerie ». En effet, ici était située la poissonnerie Bernheim fondée en 1879. Mais le plus incroyable est son décor intérieur…

 

 

 

 

 La poissonnerie avait été décorée par la manufacture lorraine de faïence fine, Sarreguemines, qui avait à Paris un siège social et un dépôt au 28, rue de Paradis. La céramique d’architecture va, à la fin du XIXe siècle, recouvrir brasseries, boutiques ou encore établissements thermaux. À partir de 1880, la manufacture conçoit des fresques souvent réalisées sur-mesure dans son atelier de décoration parisien.

La devanture et le décor intérieur ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984.

Une ancienne charcuterie – 12ème arrondissement de Paris

 

 

 

 

 

 

Des sangliers et des faisans : 4 bis, rue Parrot (12e)

Les petits lampions rouges et la calligraphie chinoise brouillent les pistes. Mais là encore, approchez vous de la devanture de ce traiteur.

 Les décors peints, fixés sous verre, de scènes de chasse au sanglier et au cerf, de natures mortes avec bouquets de fleurs ou gibiers, vous mettent sur la voie. Les inscriptions « charcuteries comestibles ou jambon de paris » vous le confirment, vous êtes devant une ancienne charcuterie. Celle-ci est installée en rez-de-chaussée d’un immeuble construit en 1903. Le coffrage de bois de la devanture est orné de peintures fixées sous verre signées de l’atelier de Benoist et Fils, spécialisé dans le décor des magasins d’alimentation (1885-1936). L’enseigne et la devanture sont toutes deux inscrites aux Monuments Historiques par arrêté du 23 mai 1984. Consultez la notice de la Base Mérimée (patrimoine architectural) du ministère de la Culture.

 

 

 

 

 

 

Une devanture rouge bordeaux sur laquelle sont peintes des scènes de chasse aux sangliers : nul doute que cette devanture d’ancienne charcuterie attirera votre oeil depuis l’extérieur. Située au 4 bis rue Parrot, vous remarquerez aussi son coffrage en bois accompagné de peintures sous verres signée l’atelier de Benoist et Fils, spécialiste dans le décor des magasins à l’époque. Cet immeuble a été construit en 1903 mais c’est en 1984 qu’il rejoint les nombreuses autres boutiques parisiennes inscrites aux monuments historiques.

Une ancienne librairie – 14ème arrondissement de Paris

 

Des plumes (pour écrire un mot) : 10 bis, rue Roger (14e)

 

 

 

 

Depuis la place Denfert-Rochereau, empruntez la rue Froidevaux et longez le cimetière du Montparnasse jusqu’à la rue Roger, sur votre gauche. Dans cette rue tranquille et pavée qui mène à la rue Daguerre, vous trouverez une jolie surprise au 10 bis.

 

 

 

 

Le rez-de-chaussée de cet immeuble comporte encore la devanture d’une ancienne librairie, installée à la fin du XIXe siècle, vers 1880. Sur le fronton, au-dessus de la porte de gauche, un homme barbu et à chapeau semblait accueillir les clients. En bas du fronton, on peut apercevoir deux plumes, ancêtres de nos stylos. Approchez vous du bas de la devanture : on peut y lire « livres manuscrits ». Cette devanture a été inscrite aux Monuments Historiques par arrêté du 23 mai 1984. Consultez la notice de la Base Mérimée (patrimoine architectural) du ministère de la Culture)

Pour l’anecdote, le voisin de cette librairie fut longtemps le sculpteur César (1921-1998) qui avait son atelier parisien au 10, rue Roger.

C’est au 10 bis rue Roger, près du cimetière Montparnasse, que vous découvrirez la devanture de cette ancienne librairie inscrite aux monuments historiques depuis 1984. Au rez-de-chaussée, l’immeuble est habillé d’une devanture unique datant du 19ème siècle. Sur le fronton de la devanture, on peut y distinguer un homme à chapeau barbu ainsi que deux plumes, outil servant à l’écriture à l’époque.

Bistrot Le Flaubert, ancienne épicerie fine dans le 17e

 

 

 

Au 10, rue Gustave Flaubert, le bistrot de Michel Rostang s’appelait encore il y a quelques années « Le bistrot d’à côté », du fait de sa proximité avec le restaurant gastronomique qui lui appartient aussi. Pour la petite histoire, c’est le premier bistrot de chef de Paris, ouvert il y a une trentaine d’années.

Bien des années encore avant, s’élevait ici une épicerie fine dont la devanture garde le souvenir. L’intérieur conserve le charme de l’ancien. On peut y admirer une collection de pichets en Barbotine et les premières éditions des guides rouges Michelin.

La devanture a été inscrite aux monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984.

   

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