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Ballade dans la nouvelle Athènes à Paris

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Tirant son nom de l’architecture de ses manoirs majestueux inspirés de la Grèce antique, le quartier branché de la Nouvelle Athènes comprend des rues vallonnées bordées de bâtiments haussmanniens.

 

 

 

 

 

Le musée Gustave-Moreau expose des œuvres d’art du peintre symboliste dans son ancienne maison. Le musée de la Vie romantique, consacré au mouvement éponyme, abrite quant à lui des objets de collection ayant appartenu à George Sand et Frédéric Chopin. Les rues paisibles du quartier sont également parsemées d’hôtels et de cafés à l’ambiance détendue.

 

 

 

 

Au début du 19e siècle alors que les terres qui s’étendent entre Notre-Dame de Lorette et Pigalle ne sont pas encore bâties, le receveur des finances Laferrière et l’architecte Constantin s’associent pour y édifier villas et hôtels particuliers au style italien et grec.

 

 

 

 

Le quartier, nouvellement construit, va s’attirer les faveurs de bons nombres d’artistes qui souhaitent y élire domicile. Ces écrivains, comédiens, musiciens et peintres parmi lesquels on peut citer Ary Scheffer, Eugène Delacroix, Gustave Moreau, George Sand, Victor Hugo, Claude Monet et bien d’autres noms illustres forment l’élite du mouvement romantique à Paris et ne cachent pas leur goût pour l’hellénisme ambiant alors que la Grèce est en conflit avec l’empire ottoman. La Nouvelle Athènes est née !

 

 

 

 

Aujourd’hui c’est un quartier branché de la capitale que l’on appelle par son acronyme SoPi pour South Pigalle. Partez à la découverte du berceau du romantisme parisien au cœur du 9e arrondissement de Pigalle à Notre-Dame de Lorette, à découvrir  et à admirer : 

 

 

 

Place Jean-Baptiste Pigalle

 

 

 

 

La balade débute place Jean-Baptiste Pigalle. Au numéro 9 se tenait le café de la Nouvelle Athènes (aujourd’hui Bio c’ Bon) où se réunissent vers 1870 les plus grands peintres tels que Toulouse-Lautrec, Manet, Renoir, Pissarro, Willette mais aussi les écrivains Guy de Maupassant, Émile Zola, Stéphane Mallarmé… C’est dans ce café qu’Edgar Degas peint sa fameuse toile « Dans un café » dite aussi « L’absinthe » dans laquelle il fait poser deux amis à lui afin d’illustrer les ravages de l’alcoolisme.

Le saviez-vous ? Ce 1er étage de ce lieu mythique a vu passer de nombreux cabarets et le club de rock Le New Moon. Manu Chao et son premier groupe La Mano Negra s’y sont produits à la fin des années 80.

 

Café de la Nouvelle  Athènes 

 

 

 

 

Sur le trottoir d’en face, à la place du Crédit Lyonnais c’était le Rat Mort, où on pouvait trouver l’écrivain Jules Vallès et l’homme politique Léon Gambetta, Rimbaud y a blessé son ami Verlaine.

 Autour de la fontaine de la place Pigalle se tenait le lundi le marché aux modèles où les femmes se proposaient comme modèles aux peintres.

 Engouffrez-vous dans la rue Frochot où les anciens bars à hôtesses sont devenus désormais des bars à cocktails tendance.

 

Rue Victor Massé

 

 

 

 

 

Prenez la rue Victor Massé et admirez les superbes façades des immeubles situés aux 23, 25 et 27. au style néo-Renaissance très en vogue sous Louis Philippe (1830-1848).

 

 

23

 

 

25 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

27

 

 

 

 


 

 

 

 

C’est au numéro 25 que Théo Van Gogh habite lorsque Vincent le rejoint. L’appartement étant trop petit alors ils déménagent au 54 rue Lepic de l’autre côté de la place Pigalle.

C’est aussi ici que Berthe Weill a ouvert la toute première galerie d’art parisienne tenue par une femme. C’est à cette formidable découvreuse de talents qu’on doit la présentation avant-gardiste des toiles cubistes mais aussi les premières ventes de Pablo Picasso avec lequel elle noue une amitié de toute une vie et la seule exposition de son vivant du peintre Modigliani.

C’est également au rez-de-chaussée de cet immeuble que se tient le Cotton Club petit frère du mythique club de jazz d’Harlem tenu par la pègre. Edith Piaf et Simone de Beauvoir sont venues y faire la fête et s’y encanailler !

La rue Victor Massé est LA rue de Paris dans laquelle trouver un instrument de musique : batterie, guitare, basse, synthétiseur, tout est là !

 

Place Gustave Kaspereit

 

 

 

 

Observez place Gustave Kaspereit une superbe verrière Art déco qui s’inspire des estampes du peintre japonais Hokusaï. Il s’agit au départ d’un hôtel particulier construit en 1837 puis transformé en cabaret en 1920 sous le nom de « Shangaï ». Le lieu ne s’embarrasse pas à l’époque des subtilités culturelles et associe avec simplicité l’influence japonaise et chinoise.

 

Portail de la magnifique avenue Frochot

 

 

 

 

Juste à côté se dresse le portail de la magnifique avenue Frochot. Alexandre Dumas, Victor Hugo, Toulouse-Lautrec, Edgar Degas, le guitariste de jazz manouche Django Reinhardt et le réalisateur de cinéma Jean Renoir, fils du peintre Auguste Renoir vécurent dans cette allée cossue non accessible au public.

Continuez votre promenade par la rue Jean-Baptiste Pigalle. Le sculpteur français du 18e siècle Jean-Baptiste Pigalle y installe son atelier au numéro 4. La rue prend son nom après la mort de l’artiste.

 67  rue Jean-Baptiste Pigalle

 

 

 

 

Au numéro 67, on aperçoit depuis la rue une statue de cheval dans le hall de l’immeuble. C’est qu’ici s’est tenue une annexe de la Poste à Chevaux de Paris. La statue originale est celle que vous voyez, une réplique a été installée dans la cour là où se trouvait l’abreuvoir.

 Chez Moune

 

 

 

 

Le club de nuit chez Moune, au numéro 54, a conservé son panneau indiquant Cabaret Féminin. Ici se trouvait le plus célèbre club lesbien de la capitale tenu par un personnage hors norme, Monique Carton, qui se faisait appeler Moune. C’est aujourd’hui un club branché.

Ancien Hôtel Rousseau

 

 

 

 

Bifurquez rue Catherine de la Rochefoucauld. Au numéro 66 se tient le splendide hôtel Rousseau construit en 1780. Victor Hugo y vit après la mort de sa femme et se console dans les bras de Sarah Bernhardt qui habite à côté, rue La Bruyère. Puis revenez sur vos pas pour poursuive dans la rue Chaptal.

 

 Musée de la Vie romantique

 

 

 

 

 

Au numéro 16 de la rue Chaptal, l’adorable musée de la Vie romantique est à lui seul l’incarnation parfaite d’un hôtel particulier de la Nouvelle Athènes. Demeure d’Ary Scheffer peintre d’origine néerlandaise, le lieu accueille les salons artistiques, les plus importants du quartier, organisés par son propriétaire. Franz Liszt, Eugène Delacroix, George Sand ou Frédéric Chopin viennent s’y rencontrer.

 

 

 

 

 

Le rez-de-chaussée du musée est aujourd’hui consacré à George Sand tandis que le premier étage est dédié aux œuvres de l’artiste hollandais.

11 bis rue Chaptal

 

 

 

 

 

 

Le saviez-vous ? La rue Chaptal recèle bien d’autres surprises ! Au début de la rue se tenait un cabaret dans lequel s’est produit, parfois des nuits entières, l’acteur Louis de Funès lorsqu’il était encore pianiste de jazz. Au 11 bis une plaque commémorative révèle la présence en ces lieux du chanteur-compositeur Serge Gainsbourg pendant ses jeunes années.

 

49  rue Notre-Dame de Lorette

 

 

 

 

 

Revenez sur vos pas pour rejoindre la rue Notre-Dame de Lorette et admirer la façade du 49 et sa porte d’entrée ornée des visages d’Héloïse et Abelard. On retrouve les mêmes visages sur les grilles de la porte de l’immeuble du numéro 54.

 

 

 

 

 

 

Musée Gustave Moreau

 

 

 

 

 

Descendez la rue de la Rochefoucauld pour découvrir le musée Gustave Moreau au 14 rue Catherine de la Rochefoucauld,. Le peintre a décidé de léguer à l’état sa demeure familiale pour en faire un musée abritant une collection extrêmement riche (1300 peintures, aquarelles et cartons et 5000 dessins) de ce peintre symboliste qui fût très productif.

 

 

 

 

 

 

Le musée vaut aussi une visite pour le bâtiment lui-même : la façade mais aussi les salles très hautes de plafond et l’escalier en colimaçon sont inoubliables.

  

3 Rue de la Tour-des-Dames

 

 

 

 

 

 

 

Á quelques pas du musée Gustave Moreau la rue de la Tour-des-Dames mérite le détour ! Les plus grands comédiens de la première moitié du 19e siècle acquièrent, dans cette rue, des hôtels particuliers qui rivalisent alors d’élégance les uns avec les autres.

 

Hôtel de Mademoiselle Mars

 

 

 

 

 

Admirez la façade néo-classique de l’hôtel de Mademoiselle Mars situé au numéro 1 de la rue. On vient de partout admirer celui qui est considéré alors comme le plus beau de la Nouvelle Athènes. Au numéro 3, on trouve l’hôtel de Mademoiselle Duchesnois qui appartient à la troupe de François-Joseph Talma qui lui habite au 9 dans un hôtel dont les décors sont peints par Eugène Delacroix en personne.

 

 

Square d’Orléans

 

 

 

Il ne s’agit pas d’un espace vert mais bel et bien d’une discrète résidence privée construite autour d’une fontaine centrale, inspirée des squares à l’anglaise au 80 rue Taitbout . Elle est composée d’appartements habités, début 19e, par des personnalités telles que George Sand, Frédéric Chopin ou bien encore Alexandre Dumas qui y organise même une fête légendaire pour 700 invités dans des décors peints par Delacroix.

 Rue d’Aumale

 

 

 

Dirigez-vous vers la place Saint-Georges en prenant soin de passer par la rue d’Aumale qui garde la trace du passage de Richard Wagner en 1860 au numéro 3. Il se plaint alors du bruit de la fabrique de saxophones de Monsieur Sax, inventeur de ce dernier, qui se trouve au 50 rue Saint-Georges.

 

Place Saint-Georges

 

 

 

 

Rejoignez la place Saint-Georges qui est un concentré de ce qui fait l’identité de la Nouvelle Athènes. Au centre de cette place restée quasiment en l’état trône la statue de Paul Gavarni, caricaturiste aux 1300 conquêtes supposées qui fût notamment célèbre pour avoir dessiné les Lorettes. C’est par ce terme qu’on nomme les jeunes élégantes entretenues par des amants généreux.

Fondation Dosne Thiers 

 

 

 

 

 

 

La place est entourée d’élégants hôtels particuliers. Au numéro 27 l’hôtel Dosne-Thiers propriété de l’Institut de France abrite une la fondation Dosne Thiers et sa bibliothèque spécialisée sur le Premier Empire.

 

 

Hôtel de la Païva

 

 

 

 

Au numéro 28 se dresse l’ancien hôtel particulier occupé, seulement un an, par la mondaine et courtisane Esther Lachman connue sous le nom de la Marquise de Païva. Elle épouse le marquis portugais Araujo Y Paiva en 1851 qui va lui offrir cette demeure construite en 1840 par Edouard Renaud. La façade néo-renaissance de l’édifice, critiquée en son temps pour son abondance, est néanmoins tout à fait caractéristique du style qui prévaut dans la Nouvelle Athènes.

Théâtre Saint-Georges

 

 

 

 

 

 

Le théâtre Saint-Georges 51 rue Saint Georges jouxte la place. Outre ses spectacles, son hall d’entrée Art déco vaut le coup d’œil. C’est ici que François Truffaut, enfant du quartier, y tourne en partie « le Dernier Métro ».

 

 

 

Église Notre-Dame-de-Lorette

 

 

 

 

 

 

 

Prenez la rue Notre-Dame de Lorette et la rue Fléchier pour atteindre l’entrée de l’église Notre-Dame-de-Lorette 18 bis rue de Châteaudun. Construite de 1823 à 1836 et classée au titre des Monuments Historiques, l’église est considérée comme le chef-d’œuvre de l’architecte néoclassique Hippolyte Lebas. Elle répond à un cahier des charges de l’époque, propre au quartier : la façade de style grec et l’intérieur italien. Elle reprend ainsi l’architecture des basiliques romaines ; son plafond plat sans voûte est orné de caissons.

 

Rue des Martyrs

 

 

 

Pour finir votre balade, remontez la longue rue des Martyrs. Très animée, elle vit au rythme des nombreux commerces de bouche, boutique de mode, artisans, bars, cafés et cabarets qui la bordent.

 

Deux grandes réclames Ripolin et Bénédictine 

 

 

 

 

 

A l’angle de la rue Hippolyte Lebas au niveau du numéro 10 de la rue des Martyrs, levez les yeux pour apercevoir deux grandes réclames Ripolin et Bénédictine datant du début du 20e siècle. Retrouvées quasiment intactes lors de travaux du pignon de l’immeuble, ces publicités signées Defoly sont désormais inscrites au titre des monuments historiques.

 

23 rue des Martyrs

 

 

 

 

 

Au numéro 23, le célèbre peintre romantique Théodore Géricault y installe son atelier en 1812 tandis qu’il demeure au numéro 49 de la même rue.

 

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