Á Paris on peut y trouver plusieurs singularités, je vous propose d’en décrire quelques unes, à découvrir :
Arènes de Lutèce
Les arènes de Lutèce, construites au Ier siècle, sont un amphithéâtre gallo-romain situé au 49 Rue Monge 75005 Paris. Il s’agit d’un complexe hybride, de type « amphithéâtre à scène » ou encore « amphithéâtre-théâtre », comportant à la fois une scène pour les représentations théâtrales et une arène pour les combats de gladiateurs et autres jeux de l’amphithéâtre. Cet amphithéâtre à scène, d’un type courant en Gaule, pouvait accueillir 17 000 spectateurs. La scène de théâtre, dressée sur le podium, est de taille considérable (41,20 m de longueur). Les combats d’hommes et d’animaux se déroulaient sur la piste centrale elliptique de grand axe 52,50 m et de petit axe 46,8 m.
Le plus ancien texte faisant référence à ces arènes est dû au moine anglais Alexandre Neckham (1157-1217) qui décrit dans un poème latin ce qu’il a vu à Paris vers 1180. Il cite l’amphithéâtre romain. Un acte de 1284 rapporté par l’Université Du Boulay parle d’un lieu-dit Les Arènes devant Saint-Victor.
Adrien de Valois publie un texte en 1675 qui mentionne l’amphithéâtre. Cependant, les arènes sont alors ensevelies et leur emplacement exact est alors ignoré. Le site aura été peu à peu effacé, en particulier par les terres de remblai lors du creusement des fossés de l’enceinte de Philippe-Auguste au XIVe siècle.
Cirque d’hiver de Paris
Le Cirque d’hiver de Paris est situé 110 rue Amelot 75011. Construit en 1852 par l’architecte Jacques Hittorff, il était appelé autrefois Cirque Napoléon.
Le Cirque d’hiver de Paris fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 10 février 1975.
Grâce au Duc de Morny, le demi-frère du Prince Louis-Napoléon (futur empereur Napoléon III), l’autorisation de construire est accordée le 17 décembre 1851 à Louis Dejean, déjà propriétaire du Cirque d’été (devenu Cirque de l’Impératrice) situé dans le carré Marigny des Champs-Élysées.
C’est à Jacques Hittorf, architecte du Cirque d’été et de la gare du Nord, que fait appel Dejean pour concevoir le nouvel édifice. Son plan est un polygone à vingt côtés percés de 40 fenêtres, d’un diamètre de 42 mètres, avec une charpente en bois sans point intermédiaire. Sa salle, éclairée de 21 lustres à gaz, conçue à l’origine pour accueillir 5 900 personnes, verra sa capacité actuelle ramenée à 1 650 places suivant les normes de sécurité incendie contemporaines. Le Cirque Napoléon se dessine sur des décorations intérieure et extérieure confiées aux grands sculpteurs et peintres de l’époque : James Pradier pour le bas-relief des amazones : Francisque Duret et Astyanax-Scévola Bosio pour les guerriers à cheval ; Gosse ; Barrias.
Les Bouglione ont donné au Cirque d’hiver des spectacles de cirque régulièrement jusqu’en 1984. L’écurie et la ménagerie sont depuis moquettées et servent de salle de réception.
En 1999, la nouvelle génération Bouglione reprend le flambeau et insuffle au Cirque d’Hiver un vent de renouveau, renouant avec les succès. Le Cirque d’hiver accueille à nouveau une saison de cirque, produisant chaque hiver et pour plusieurs mois un spectacle de cirque traditionnel : ce sont « Salto » (1999), « Piste » (2000), « Trapèze » (2001), « Le Cirque » (qui célébrait en 2002 l’anniversaire des 150 ans du monument), « Voltige » (2003), « Bravo » (2004), « Audace » (2005), « Artistes » (2006), « Vertige » (2007), « Étoiles » (2008), « Festif » (2009), « Prestige » (2010), « Virtuose » (2011) « Éclat » (2012), « Phénoménal » (2013) et » Géant » ( 2014) .
Mètre étalon
36, rue de Vaugirard, Paris, 6e (marbre et laiton, hélas le marbre et le laiton ont disparus)
Le mètre fut défini officiellement le 26 mars 1791 par l’Académie française des sciences comme étant la dix-millionième partie de la moitié de méridien terrestre (ou d’un quart de grand cercle passant par les pôles), ou encore le dix-millionième de la distance pour aller par le plus court chemin d’un pôle à un point donné de l’équateur.
Il s’avère que cette grandeur est quasiment identique au mètre du pendule défini à une latitude de 45° et au niveau de la mer, puisque celui-ci valait 0,993977 m de la nouvelle unité.
C’est finalement la mesure de Delambre qui fut adoptée par la France le 7 avril 1795 comme mesure de longueur officielle.
De février 1796 à décembre 1797, seize mètres-étalons gravés dans du marbre furent placés dans Paris et ses alentours, pour familiariser la population avec la nouvelle mesure.
Voici celui implanté au 36 de la rue de Vaugirard, à droite de l’entrée conçu par Chalgrin
La plus courte rue de Paris
La rue des Degrés est une rue située dans le quartier de Bonne-Nouvelle du 2e arrondissement de Paris.
Elle est intégralement constituée d’un escalier qui mesure en tout et pour tout 3,30 mètres de largeur, et part de la rue de Cléry pour remonter vers la rue Beauregard à quelques mètres de la porte Saint-Denis. Avec seulement 5,75 m de long, la rue des Degrés est la plus courte de Paris.
La rue des Degrés est une des rues parallèles qui font le lien entre le chemin de ronde devant le fossé de l’enceinte de Charles V (ce chemin est aujourd’hui la rue de Cléry ), et le sixième bastion de l’enceinte des Fossés Jaunes (aujourd’hui la butte Bonne-Nouvelle).
Aucune habitation ne possède un accès sur la rue des Degrés, puisque les murs qui la bordent ne possèdent aucune porte ni même de fenêtres (elles ont été murées).
Deux hautes façades aveugles cernent donc un petit escalier de quatorze marches, qui a donné son nom à la rue dans les années 1650.
Le point zéro des routes de France
Le point zéro des routes de France est le point zéro de Paris, c’est-à-dire le point kilométrique 0 des routes quittant la capitale, dont on se sert comme référence pour le calcul des distances avec les autres villes de France.
Il est situé devant la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Le point zéro est situé à une cinquantaine de mètres devant l’entrée de Notre-Dame, sur l’Île de la Cité 75004.
La borne routière qui matérialise ce point dans les pavés du parvis de la cathédrale prend la forme d’une rose des vents gravée au centre d’un médaillon octogonal en bronze ; celui-ci est entouré d’une dalle circulaire en pierre divisée en quatre quartiers, chacun d’eux portant l’une des inscriptions en lettres capitales : « POINT », « ZÉRO », « DES ROUTES » et « DE FRANCE ».
Une curieuse librairie Shakespeare and Company
Shakespeare and Company 37 Rue de la Bûcherie, 75005 Paris est une librairie indépendante située dans le 5 e arrondissement de Paris.
Shakespeare and Company sert à la fois de librairie et de bibliothèque spécialisée dans la littérature anglophone.
L’étage sert aussi de refuge à des voyageurs, connus comme « tumbleweeds », hébergés en échange de quelques heures de travail dans la librairie chaque jour.
Ce nom vient d’une autre librairie, du même nom, tenue autrefois par l’américaine Sylvia Beach, située au 8 rue Dupuytren (de 1919 à 1921), puis au 12 rue de l’Odéon (de mai 1921 à 1941).
Cette librairie fut considérée, pendant l’entre-deux-guerres comme le centre de la culture anglo-américaine à Paris. Elle était souvent visitée par des auteurs appartenant à la « Génération perdue », tels qu‘Ernest Hemingway, Ezra Pound, F. Scott Fitzgerald, Gertrude Stein et James Joyce.
Considéré comme étant de haute qualité, le contenu de la librairie reflétait les goûts littéraires de Sylvia Beach. Shakespeare and Company, tout comme ses habitués littéraires, sont continuellement mentionnés dans Paris est une fête d’Hemingway.
Les clients pouvaient acheter ou emprunter des livres comme le controversé L‘Amant de lady Chatterley de D. H. Lawrence, interdit en Angleterre et aux États-Unis.
C’est Sylvia Beach qui a publié, en 1922, la première édition du livre de James Joyce, Ulysse, qui a par la suite été interdit aux Etats-Unis et en Angleterre. Shakespeare and Company publia plusieurs autres éditions d’Ulysse. La première « Shakespeare and Company » fut fermée en décembre 1941 à cause de l’occupation de la France par les puissances de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. Le magasin aurait été fermé parce que Sylvia Beach avait refusé de vendre le dernier exemplaire de Finnegans Wake de Joyce à un officier allemand.
Thermes de Cluny
Les thermes de Cluny, à Paris, ont une superficie de plusieurs hectares et comprennent une vaste palestre au sud dédiée aux jeux de balle et les bains, construction sur trois niveaux d’une superficie d’environ un hectare.
Le complexe thermal s’étendait du boulevard Saint-Germain à la rue des Écoles et se trouve englobé dans le Musée de Cluny.
Les thermes du Nord, dits de Cluny, ont été construits à la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle sur la rive gauche de la Seine à l’angle du cardo et du décumanus de Lutèce.
La première destruction probable lors de l’invasion de Paris par les Francs et les Alamans en 275.
Au VIe siècle, Venance Fortunat , décrit les thermes en les désignant par « vaste palais » ou habite le roi Childebert Ier, roi de Paris de 511 à 558. Sa veuve la reine Ultrogothe y résidera également avec ses filles.
Probables destructions pendant les nombreux sièges et incendie des vikings. Il y eut les sièges de Paris en 845, 856, 861 et celui de 885-887.
Le domaine correspondant à la Montagne Sainte-Geneviève et comprenant les thermes est réuni à la cité par la construction de l’enceinte de Philippe Auguste, qui utilise d’ailleurs pour sa construction certaines parties des thermes.
Le palais des Thermes et ses dépendances est acheté en 1340 par Pierre de Châtelus, abbé de Cluny au nom de son ordre. Les abbés de Cluny construisent alors leur hôtel contre les thermes, dont une partie des salles leur sert de granges. Puis ils construisent l’hôtel de Cluny actuel entre 1485 et 1510.
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