Nous avons tous en tête une chanson qui évoque Paris, quels que soient notre génération et nos goûts musicaux. Selon George Gershwin, « il n’y a que deux sujets de chansons possibles : Paris et l’amour », deux sujets d’ailleurs souvent associés… Du XVIe au XXIe siècle, les chansons sur Paris forment un corpus considérable, de plusieurs milliers de titres. Quelles images de Paris nous renvoient-elles, quelle réalité, quel imaginaire, quelle vision poétique de la Ville véhiculent-elles ?
Sans l’argot gouailleur trop distant d’Aristide Bruant, sans les mélodies rabâchées à coups d’accordéons dans la ligne 2, mais avec Noir Désir, Gainsbourg, Expression Direckt, Métal Urbain, The Stranglers, Miles Davis, Doc Gynéco et aussi Jean Ferrat posé sur un roof-top.
Si le thème parisien s’exprime déjà dans la chanson de Clément Janequin, Les cris de Paris (vers 1520), il connaît un essor considérable et multiforme à partir du XIXe siècle et demeure, encore aujourd’hui, un sujet de prédilection pour des artistes très divers. Certaines chansons se font l’expression de l’amour porté à la ville, patrie d’origine ou d’adoption –J’ai deux amours… -, ou de la nostalgie d’un Paris perdu – Où est-il donc ? – voire disparu. On célèbre le ciel de Paris, ses saisons, ses heures, de l’aube à la nuit. Paris est d’évidence la ville des amours, naissantes, meurtries ou défuntes.
La Seine, les quais et les ponts sont chantés pour leur beauté, leur histoire, leur romantisme, tour à tour lieux sentimentaux par excellence et lieux de la misère humaine. Il n’est pas un quartier de Paris qui ne soit le sujet ou le cadre d’une chanson, selon une tradition mise en place à la fin du XIXe siècle par Aristide Bruant – À Grenelle, À Batignolles, À la Bastille, etc.-. Les chansons dressent une véritable cartographie des rues de la capitale, qu’il s’agisse d’exprimer l’esprit d’un lieu ou simplement de localiser une aventure.
L’omniprésence des quartiers à forte identité culturelle ou sociale, Montmartre, Pigalle, la Bastille , Saint-Germain-des-Prés , n’exclut pas les rues moins typiques, du coeur de la cité à sa périphérie. Et parfois, par une imprégnation durable de la mémoire collective, la chanson contribue à entretenir l’image mythique de certains quartiers de Paris, rue de Lappe ou Pigalle par exemple, en décalage avec leurs évolutions actuelles.
Paris, ville lumière, ville d’amour, ville de la mode. La plus belle ville du monde a inspiré énormément d’artistes, peintres, chanteurs, cinéastes.
De Joséphine Baker, à Charles Aznavour en passant par Brigitte ou Zaz, toutes les facettes de la Ville Lumière inspirent depuis des centaines d’années. Aznavour est l’un des artistes à avoir rendu le plus hommage à Paris dans sa carrière.
Voici ma sélection des chansons sur Paris que j’aime , à découvrir:
Ça, c’est Paris
1926
Mistinguett
Paris, reine du monde Paris, c’est une blonde Le nez retroussé, l’air moqueur Des yeux toujours rieurs Tous ceux qui te connaissent Grisés par tes caresses S’en vont mais reviennent toujours Paris, à tes amours ! … Paroles de Lucien Boyer et Jacques-Charles. Musique de José Padilla.
Un Paris mythique, s’inscrivant dans une tradition littéraire du XIXe siècle, la chanson nous propose une physiologie des Parisiens, souvent moqueuse, parfois contestataire : le gamin de Paris, la Parisienne, mais aussi les filles perdues, les marginaux ou les exclus. Enfin, la vie quotidienne à Paris, des moyens de transport, en particulier le métro, aux plaisirs nocturnes, est une source d’inspiration privilégiée.
On ne pourra qu’être frappé par la permanence ou la récurrence de certains de ces thèmes, comme par exemple la filiation qui relie Paris à cinq heures du matin, écrit par Marc-Antoine Désaugiers en 1802, à Il est cinq heures, Paris s’éveille chanté par Jacques Dutronc en 1968. La variété des types de chansons – romances sentimentales, chansons réalistes, poétiques, engagées ou chansons comiques, parfois très drôles -, comme leurs qualités littéraires et mélodiques, sont à la mesure de ce thème parisien qui a inspiré, à toutes les époques, les plus grandes personnalités.
Paroles de la chanson
Paris… c’est une blonde
Le nez retroussé, l’air moqueur
Les yeux toujours rieurs
Tous ceux qui te connaissent
Grisés par tes caresses
S’en vont mais revienn’nt toujours
Paris… à tes amours !
La p’tit’ femme de Paris
Malgré ce qu’on en dit
A les mêmes attraits
Que les autres oui, mais
Ell’ possède à ravir
La manière d’ s’en servir
Elle a perfectionné
La façon de s’ donner
Ça, c’est Paris !
Ça, c’est Paris !
Paris… reine du monde
Paris… c’est une blonde
Le nez retroussé, l’air moqueur
Les yeux toujours rieurs
Tous ceux qui te connaissent
Grisés par tes caresses
S’en vont mais revienn’nt toujours
Paris… à tes amours !
Ce n’est pas la beauté
Dans un peplum drapé
Ell’ s’habille d’un rien
Mais ce rien lui va bien.
Quand elle a dix-sept ans,
C’est un bouton d’printemps,
Mais l’bouton s’ouvrira
Et tout l’monde s’écriera…
Paris… reine du monde
Paris… c’est une blonde
Le nez retroussé, l’air moqueur
Les yeux toujours rieurs
Tous ceux qui te connaissent
Grisés par tes caresses
S’en vont mais revienn’nt toujours
Paris… à tes amours !
Elle a des boniments
Tout à fait surprenants:
Vous lui dit’s: Ma mignonn’
Viens danser l’charleston.
Quand elle est dans vos bras,
Ell’ vous murmur’ tout bas:
Qu’est-c’qu’y a sous ton veston?
Dis-le moi, Charles, est-c’t’on.
Paris… reine du monde
Paris… c’est une blonde
Le nez retroussé, l’air moqueur
Les yeux toujours rieurs
Tous ceux qui te connaissent
Grisés par tes caresses
S’en vont mais revienn’nt toujours
Paris… à tes amours !
Mesdam’s, quand vos maris
Vienn’nt visiter Paris,
Laissez les venir seuls,
Vous tromper tant qu’ils veul’nt
Lorsqu’ils vous reviendront,
J’vous promets qu’ils sauront
Ce qu’un homm’ doit savoir
Pour bien faire son devoir
Paris… reine du monde
Paris… c’est une blonde
Le nez retroussé, l’air moqueur
Les yeux toujours rieurs
Tous ceux qui te connaissent
Grisés par tes caresses
S’en vont mais revienn’nt toujours
Paris… à tes amours !
J’ai deux amours
1930
Joséphine Baker
Quand ? J’ai deux amours a vu le jour en 1930, grâce aux paroliers Géo Koger et Henri Varna.
Pourquoi ? Joséphine Baker rend hommage à sa ville adoptive, Paris. La musique J’ai deux amours, joue sur son statut d’étrangère (originaire des États-Unis) ainsi que son coup de coeur pour la capitale. Quelques années plus tard, Joséphine Baker modifia la phrase du refrain « j’ai deux amours, mon Pays et Paris » pour « mon pays c’est Paris » pour marquer les distances prises avec son pays natal.
J’ai deux amours est une chanson interprétée en 1930 par Joséphine Baker (accompagnée par Adrien Lamy), avec des paroles de Géo Koger et d’Henri Varna sur une musique de Vincent Scotto. L’enregistrement de 1930 est accompagné par le Mélodie Jazz du Casino de Paris sous la direction de M. Edmond Mahieux.
La revue Paris qui remue du Casino de Paris ayant lieu en même temps que l’Exposition coloniale, célébration grandiloquente de l’empire colonial français, le thème du spectacle fut tout trouvé.
Outre La Petite Tonkinoise, ressortie pour l’occasion, Vincent Scotto écrivit pour Joséphine Baker J’ai deux amours, jouant à la fois sur son statut exotique d’étrangère et sur son attachement profond à sa ville adoptive. C’était la première fois que Joséphine chantait en public et le succès fut immédiat. J’ai deux amours devint par la suite sa chanson fétiche.
Après-guerre, Joséphine Baker, qui avait pris ses distances, au propre et au figuré, avec les États-Unis, modifia légèrement le deuxième vers du refrain : « J’ai deux amours, mon pays c’est Paris… ».
Joséphine Baker réenregistre la chanson en 1953 avec l’orchestre de Jo Bouillon.
Paris sera toujours Paris
1939
Maurice Chevalier
Quand ? La date de sortie initiale de cette musique date de 1939, par l’artiste Maurice Chevalier, elle est réadaptée par Zaz en 2014.
Paris sera toujours Paris est une chanson française de music-hall, composée par Casimir Oberfeld, avec des paroles d’Albert Willemetz. Interprétée et enregistrée par Maurice Chevalier en 1939, en disque 78 tours chez le label La voix de son maître1,2, elle est un des succès de son important répertoire, un classique de la chanson française, et des chansons sur Paris3,4.
Alors que Charles Trenet (idole zazou de la jeunesse parisienne d’alors, surnommé « le Fou chantant ») chante avec succès Ménilmontant (1938), ou La Romance de Paris (1941)…, Maurice Chevalier triomphe sur la scène parisienne de music-hall des Années folles, avec ses chansons humoristiques, et son parler parisien de chansonnier comique, au moment de la mobilisation française de 1939, de la drôle de guerre, puis de Paris sous l’occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, avec entre autres Ah ! Si vous connaissiez ma poule (1938), Ça fait d’excellents Français (1939), ou Paris sera toujours Paris… « Paris sera toujours Paris !, la plus belle ville du monde, même quand au loin le canon gronde, sa tenue est encore plus jolie… ».
Paroles de la chanson
Par précaution,
On a beau mettre
Des croisillons
A nos fenêtres
Passer au bleu
Nos devantures
Et jusqu’aux pneus
De nos voitures
Désentoiler
Nos musées
Chambouler les
Champs-Elysées
Emmailloter
De terre battue
Toutes les beautés
De nos statues
Voiler le soir
Les réverbères
Plonger dans l’noir
La ville lumière…
Paris sera toujours Paris
La plus belle ville du monde
Malgré l’obscurité profonde
Son éclat ne peut être assombri
Paris sera toujours Paris !
Plus on réduit son éclairage
Plus on voir briller son courage
Plus on voit briller son esprit
Paris sera toujours Paris !
Pour qu’à ce bruit
Chacun s’entraîne
On peut la nuit
Jouer de la sirène
Nous contraindre de faire le zouave
En pyjama
Dans notre cave
On aura beau
Par des ukases
Nous couper le veau
Et même le jazz
Des mots croisés
A quatre cases
Nous obliger
Dans nos demeures
A nous coucher
Tous à onze heures…
Paris sera toujours Paris
La plus belle ville du monde
Et quand les restrictions abondent
Gentiment il prend son parti
Paris sera toujours Paris !
On a beau réduire son essence
On n’réduira pas sa confiance
Sa bonne humeur et son esprit
Paris sera toujours Paris !
Bien que ma foi
Depuis octobre
Les robes soient
Beaucoup plus sobres
Qu’il y ait moins de fleurs
Et moins d’aigrette
Que les couleurs
Soient plus discrètes
Bien qu’aux galas
On élimine
Les chinchillas
Et les hermines
Que les bijoux
Pleins de décence
Brillent surtout
Par leur absence
Que la beauté
Soit moins voyante
Moins effrontée
Moins provocante…
Paris sera toujours Paris
La plus belle ville du monde
Même quand au loin le canon gronde
Sa tenue est encore plus jolie
Paris sera toujours Paris !
On peut limiter ses défenses
Sa distinction, son élégance
N’en ont alors que plus de prix
Paris sera toujours Paris !
La romance de Paris
1941
Charles Trenet
La Romance de Paris est une chanson française d’amour, de l’auteur-compositeur-interprète Charles Trenet. Chanson du film Romance de Paris, de Jean Boyer de 1941 (composée avec Léo Chauliac), elle est l’un des plus importants succès de son important répertoire, ainsi que l’un des classiques de la chanson française, des valses musette et des chansons sur Paris.
Paroles de la chanson
Ils s’aimaient depuis deux jours à peine
Y a parfois du bonheur dans la peine
Mais depuis qu’ils étaient amoureux
Leur destin n’était plus malheureux
Ils vivaient avec un rêve étrange
Et ce rêve était bleu comme les anges
Leur amour était un vrai printemps, oui
Aussi pur que leurs tendres vingt ans
C’est la romance de Paris
Au coin des rues, elle fleurit
Ça met au cœur des amoureux
Un peu de rêve et de ciel bleu
Ce doux refrain de nos faubourgs
Parle si gentiment d’amour
Que tout le monde en est épris
C’est la romance de Paris
Que tout le monde en est épris
C’est la romance de Paris
La banlieue était leur vrai domaine
Ils partaient à la fin de la semaine
Dans les bois pour cueillir le muguet
Ou sur un bateau pour naviguer
Ils buvaient aussi dans les guinguettes
Le vin blanc qui fait tourner la tête
Et quand il lui prenait un baiser, oui
Tous les couples en dansant se disaient
C’est la romance de Paris
Au coin des rues, elle fleurit
Ça met au cœur des amoureux
Un peu de rêve et de ciel bleu
Ce doux refrain de nos faubourgs
Parle si gentiment d’amour
Que tout le monde en est épris
C’est la romance de Paris
Que tout le monde en est épris
C’est la romance de Paris
C’est la romance de Paris
Au coin des rues, elle fleurit
Ça met au cœur des amoureux
Un peu de rêve et de ciel bleu
Ce doux refrain de nos faubourgs
Parle si gentiment d’amour
Que tout le monde en est épris
C’est la romance de Paris
Que tout le monde en est épris
C’est la romance de Paris
Sous le ciel de Paris
1954
Édith Piaf
Sous le ciel de Paris est une chanson d’amour, et un hymne romantique allégorique à Paris, composée par Hubert Giraud, écrite par Jean Dréjac, et originellement interprétée et enregistré par Jean Bretonnière pour la musique du film Sous le ciel de Paris, de Julien Duvivier de 1951. Sa reprise en particulier par Édith Piaf (1954) et Yves Montand (1964), en font un des classiques emblématiques de leurs répertoires, de la chanson française, et des chansons sur Paris.
En 1950, le scénariste Henri Jeanson (qui collabore au film Sous le ciel de Paris de 1951, de Julien Duvivier) remarque dans l’émission de télévision Télé-Paris, l’interprétation du titre « La Chanson de Paris » de l’auteur-compositeur-interprète Jean Dréjac. Le réalisateur convoque alors ce dernier avec le compositeur Hubert Giraud, pour la chanson-thème de son film. Ils lui apportent dès le lendemain cette chanson Sous le ciel de Paris (immédiatement acceptée par le réalisateur), au jardin des Tuileries, où Julien Duvivier tourne avec Brigitte Auber et Jacques Clancy. L’acteur-chanteur Jean Bretonnière créé la chanson dans le film, sur un air de parler parisien, de valse musette, d’accordéon, de flonflons de guinguette et de bal musette parisien, avec des références à Paname, à la cathédrale Notre-Dame de Paris, au pont de Bercy, à la Seine, à l’île Saint-Louis, aux badauds, aux amoureux, et au romantisme parisien… « Sous le ciel de Paris, marchent des amoureux, hmmm hmmm, leur bonheur se construit, sur un air fait pour eux… ».
Pourquoi ? La musique est popularisée à l’échelle internationale par Juliette Gréco en 1951, aujourd’hui c’est l’artiste Zaz qui lui redonne ses lettres de noblesse en sortant son album Paris en 2014.
Paroles de la chanson
S’envole une chanson
Hum Hum
Elle est née d’aujourd’hui
Dans le coeur d’un garcon
Sous le ciel de Paris
Marchent des amoureux
Hum Hum
Leur bonheur se construit
Sur un air fait pour eux
Sous le pont de Bercy
Un philosophe assis
Deux musiciens quelques badauds
Puis les gens par milliers
Sous le ciel de Paris
Jusqu’au soir vont chanter
Hum Hum
L’hymne d’un peuple épris
De sa vieille cité
Près de Notre Dame
Parfois couve un drame
Oui mais à Paname
Tout peut s’arranger
Quelques rayons
Du ciel d’été
L’accordéon
D’un marinier
L’espoir fleurit
Au ciel de Paris
Sous le ciel de Paris
Coule un fleuve joyeux
Hum Hum
Il endort dans la nuit
Les clochards et les gueux
Sous le ciel de Paris
Les oiseaux du Bon Dieu
Hum Hum
Viennent du monde entier
Pour bavarder entre eux
Et le ciel de Paris
A son secret pour lui
Depuis vingt siècles il est épris
De notre Ile Saint Louis
Quand elle lui sourit
Il met son habit bleu
Hum Hum
Quand il pleut sur Paris
C’est qu’il est malheureux
Quand il est trop jaloux
De ses millions d’amants
Hum Hum
Il fait gronder sur eux
Son tonnerr’ éclatant
Mais le ciel de Paris
N’est pas longtemps cruel
Hum Hum
Pour se fair’ pardonner
Il offre un arc en ciel
J’aime Paris au mois de mai
1956
Charles Aznavour
Quand ? J’aime Paris au mois de mai est une musique interprétée en 1956 à l’occasion de la sortie de son album Charles Aznavour chante Charles Aznavour.
En ce premier jour de mai, une chanson flotte dans l’air : “J’aime Paris au mois de mai“. Le titre est sorti en 1956 sur la face B du LP Charles Aznavour chante Charles Aznavour, vol. 3. Le même album qui lui offrira avec “Sur ma Vie” son premier succès populaire. Retour sur cette chanson printanière écrite par Charles Aznavour et Pierre Roche.
Dans cette chanson, Aznavour se promène dans les rues de Paris, se laissant aller à la contemplation.
On assiste au renouveau de la capitale, “les bourgeons renaissent” et “le soleil caresse“. Libérée de l’hiver, la ville se réveille peu a peu pour laisser entrevoir les toits cachés par la neige.
Paris se dégourdit progressivement, laissant ses habitants se faufiler et fourmiller ” A travers toute la ville“. Le tout sublimé par un parfum de muguet dans l’air.
Puis le chanteur nous offre une balade en bord de Seine, où l’on peut contempler les aquarellistes et les bouquinistes à l’œuvre sur les quais. Un sentiment de légèreté nous emporte au cours de la chanson. On s’imagine flânant dans les rues parisiennes, sous un beau soleil et admirant la vie qui reprend dans la Ville Lumière.
Quand le soir tombe, l’effervescence redescend et apporte à la capitale “la paix sur terre“. Alors, Aznavour nous propose une balade nocturne, rues et vitrines éclairées.
Le chanteur décrit ainsi une journée de déambulation dans la capitale. De quoi aimer Paris au mois de Mai !
Ainsi, fort de son succès, la chanson est présente sur deux albums live Olympia 1972 et Palais Des Congrès 2000
Il la reprend en 2014 avec l’artiste Zaz, qui sortait son album intitulé « Paris ».
Paroles de la chanson
J’aime Paris au mois de Mai
Quand les bourgeons renaissent
Qu’une nouvelle jeunesse
S’empare de la vieille cité
Qui se met à rayonner
J’aime Paris au mois de Mai
Quand l’hiver le délaisse
Quand le soleil caresse
Ses vieux toits à peine éveillés
J’aime sentir sur les places
Dans les rues ou je passe
Ce parfum de muguet que chasse
Le vent qui passe
Il me plait à me promener
Par les rues qui s’faufilent
A travers toute la ville
J’aime! J’aime Paris au mois de Mai!
J’aime Paris au mois de Mai
Lorsque le jour se lève
Les rues sortant du rêve
Après un sommeil très léger
Coquettes se r’font une beauté
J’aime Paris au mois de Mai
Quand soudain tout s’anime
Par un monde anonyme
Heureux d’voir le soleil briller
J’aime quand le vent m’apporte
Des bruits de toutes sortes
Et les potins qui se colportent
De porte en porte
Il me plaît à me promener
En souriant aux filles
Dans les rues qui fourmillent
J’aime, j’aime Paris au mois de Mai.
J’aime Paris au mois de Mai
Avec ses bouquinistes
Et ses aquarellistes
Que le printemps a ramenés
Comme chaque année le long les quais
J’aime Paris au mois de Mai
La Seine qui l’arrose
Mille petites choses
Que je ne pourrais expliquer
J’aime quand la nuit sévère
Étend la paix sur terre
Et que la ville soudain s’éclaire
De mille lumières
Il me plaît à me promener
Contemplant les vitrines
La nuit qui me fascine
J’aime, j’aime Paris au mois de Mai.
Poinçonneur des Lilas
1958
Serge Gainsbourg
Le Poinçonneur des Lilas est une chanson française écrite, composée et interprétée par Serge Gainsbourg, enregistrée en juin 1958 et sortie en 1958 sur l’album Du chant à la une !
Elle figure sur un single comportant quatre titres, sorti en septembre 1958. Cette chanson fut son premier succès. Un scopitone a été réalisé par Jean Bacqué produit par Pathé et montrant notamment Gainsbourg dans le métro parisien, à la station Porte des Lilas.
Un préposé du métro de Paris, affecté à poinçonner les billets des voyageurs, se plaint de la monotonie de son emploi.nheur se construit, sur un air fait pour eux… ».
Des petits trous pour une grande carrière. Il y a soixante ans, le poinçonneur a révélé un chanteur. Car avec cette mélodie, Gainsbourg, qui à l’époque est peintre, a définitivement lâché ses pinceaux pour le micro. En 1958, Serge Gainsbourg étudie les beaux-arts dans une école de Pigalle, à Paris, mais pour gagner sa vie, il accompagne à la guitare des artistes dans un cabaret de travestis. Il est aussi le pianiste d’une chanteuse de succès. Michèle Arnaud, qui chante du Gainsbourg, le persuade alors d’interpréter lui-même ce qu’il a écrit.
Paroles de la chanson
Je suis le poinçonneur des Lilas
Le gars qu’on croise et qu’on n’regarde pas
Y a pas de soleil sous la terre
Drôle de croisière
Pour tuer l’ennui j’ai dans ma veste
Les extraits du Reader Digest
Et dans c’bouquin y a ecrit
Que des gars s’la coulent douce à Miami
Pendant c’temps que j’fais le zouave
Au fond de la cave
Parait qu’il y a pas de sots métiers
Moi j’fais des trous dans les billets
J’fais des trous des p’tits trous encore des p’tits trous
Des p’tits trous des p’tits trous toujours des p’tits trous
Des trous de seconde classe
Des trous d’premiere classe.
J’fais des trous des p’tits trous encore des p’tits
Des p’tits trous des p’tits trous toujours des p’tits trous
Des petits trous des petits trous des petits trous des petits trous.
Je suis le poinçonneur des Lilas
Pour Invalides changer à Opéra
Je vis au coeur d’la planète
J’ai dans la tête
Un carnaval de confettis
J’en amène jusque dans mon lit
Et sous mon ciel de faïence
Je n’vois briller que les correspondances
Parfois je rêve je divague
Je vois des vagues
Et dans la brume au bout du quai
Je vois un bateau qui vient m’chercher
Pour sortir de ce trou où j’fais des p’tits trous
Des p’tits trous des p’tits trous toujours des p’tits trous
Mais le bateau se taille
Et j’vois que j’déraille
Et je reste dans mon trou à faire des p’tits trous
Des p’tits trous des p’tits trous toujours des p’tits trous
Des petits trous des petits trous des petits trous des petits trous.
Je suis le poinçonneur des Lilas
Arts et Métiers direct par Levallois
J’en ai marre j’en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l’air
Laisser ma casquette au vestiaire
Un jour viendra j’en suis sûr
Où j’pourrai m’évader dans la nature
J’partirai sur la grande route
Et coûte que coûte
Et si pour moi il est plus temps
Je partirai les pieds devant
J’fais des trous des p’tits trous encore des p’tits trous
Des p’tits trous des p’tits trous toujours des p’tits trous
Y a d’quoi d’venir dingue
De quoi prendre un flingue
S’faire un trou un p’tit trou un dernier p’tit trou
Un p’tit trou un p’tit trou un dernier p’tit trou
Et on m’mettra dans un grand trou et j’n’entendrais plus parler d’trous
Plus jamais d’trous de petits trous des petits trous, des petits trous
Paname
1960
Léo Ferré
Paname est une chanson de Léo Ferré, parue sur l’album éponyme publié par Barclay, en 1960, puis en 45 tours en janvier 1961. Elle est considérée comme un classique des chansons sur Paris.
Paroles de la chanson
On t’a chanté sur tous les tons
Y’a plein de paroles dans tes chansons
Qui parlent de qui de quoi de quoi donc
Paname
Paname
Moi c’est tes yeux moi c’est ta peau
Que je veux baiser comme il faut
Comme savent baiser les gigolos
Paname
Le soleil a mis son pyjama
Toi tu t’allumes et dans tes bas
Y’a messieur Haussmann qui te fait du plat
Paname
Et viens m’aimer comme autrefois
La nuit surtout quand toi et moi
On marchait vers on ne savait quoi
Paname
Y’a des noms de rues que l’on oublie
C’est dans ces rues qu’après minuit
Tu me faisais voir ton petit Paris
Paname
Quand tu chialais dans tes klaxons
Perdue là-bas parmi les hommes
Tu venais vers moi comme une vraie môme
Paname
Ce soir j’ai envie de danser
De danser avec tes pavés
Que le monde regarde avec ses pieds
Paname
T’es belle tu sais sous tes lampions
Des fois quand tu pars en saison
Dans les bras d’un accordéon
Paname
Quand tu t’habilles avec du bleu
Ça fais sortir les amoureux
Qui disent « à Paris tous les deux »
Paname
Quand tu t’habilles avec du gris
Les couturiers n’ont qu’un souci
C’est de foute en gris toutes les souris
Paname
Quand tu t’ennuies tu fais les quais
Tu fais la Seine et les noyés
Ça fait prendre l’air et ça distrait
Paname
C’est fou ce que tu peux faire causer
Mais les gens savent pas qui tu es
Ils vivent chez toi mais te voient jamais
Paname
Si tu souriais j’aurais ton charme
Si tu pleurais j’aurais tes larmes
Si on te frappait je prendrais les armes
Paname
Tu n’es pas pour moi qu’un frisson
Qu’une idée qu’une fille à chansons
Et c’est pour ça que je crie ton nom
Paname, Paname, Paname, Paname…
Les prénoms de Paris
1961
Jacques Brel
Quand ? Composé et interprété en 1961, Les Prénoms de Paris est la chanson avec laquelle il ouvre son spectacle à Olympia.
Pourquoi ? Dans ce texte de Jacques Brel, c’est une histoire d’amour au rythme d’une journée parisienne qui est décrite. Chaque étape de la journée un état d’esprit, une émotion. Paris est décrit comme la ville qui l’anime, le fait vivre. C’est le Paris que Brel avait rejoint pour lancer sa carrière et échapper à la cartonnerie familiale.
Paroles de la chanson
Le soleil qui se lève
Et caresse les toits
Et c’est Paris le jour
La Seine qui se promène
Et me guide du doigt
Et c’est Paris toujours
Et mon cœur qui s’arrête
Sur ton cœur qui sourit
Et c’est Paris bonjour
Et ta main dans ma main
Qui me dit déjà oui
Et c’est Paris l’amour
Le premier rendez-vous
À l’Île Saint-Louis
C’est Paris qui commence
Et le premier baiser
Volé aux Tuileries
Et c’est Paris la chance
Et le premier baiser
Reçu sous un portail
Et c’est Paris romance
Et deux têtes qui tournent
En regardant Versailles
Et c’est Paris la France
Des jours que l’on oublie
Qui oublient de nous voir
Et c’est Paris l’espoir
Des heures où nos regards
Ne sont qu’un seul regard
Et c’est Paris miroir
Rien que des nuits encore
Qui séparent nos chansons
Et c’est Paris bonsoir
Et ce jour-là enfin
Où tu ne dis plus non
Et c’est Paris ce soir
Une chambre un peu triste
Où s’arrête la ronde
Et c’est Paris nous deux
Un regard qui reçoit
La tendresse du monde
Et c’est Paris tes yeux
Ce serment que je pleure
Plutôt que ne le dis
C’est Paris si tu veux
Et savoir que demain
Sera comme aujourd’hui
C’est Paris merveilleux
Mais la fin du voyage
La fin de la chanson
Et c’est Paris tout gris
Dernier jour dernière heure
Première larme aussi
Et c’est Paris la pluie
Ces jardins remontés
Qui n’ont plus leur parure
Et c’est Paris l’ennui
La gare où s’accomplit
La dernière déchirure
Et c’est Paris fini
Loin des yeux loin du cœur
Chassé du Paradis
Et c’est Paris chagrin
Mais une lettre de toi
Une lettre qui dit oui
Et c’est Paris demain
Des villes et des villages
Les roues tremblent de chance
C’est Paris en chemin
Et toi qui m’attends là
Et tout qui recommence
Et c’est Paris je reviens
Paris en colère
1966
Mireille Mathieu
Paris en colère est une chanson dont les paroles sont de Maurice Vidalin et la musique de Maurice Jarre, interprétée par Mireille Mathieu et sortie en 1966. Elle se trouve sur son troisième 45 tours. Cette chanson est la B.O. du film Paris brûle-t-il ?. On retrouve la chanson dans le générique de fin du film La vie est un long fleuve tranquille d’Étienne Chatiliez. Le disque s’est écoulé à plus de 400 000 exemplaires.
Elle a également été interprétée le 14 juillet 2013 et 2014 par le ténor Florian Laconi, accompagné par la musique de la Garde républicaine, lors de la fête nationale.
Paroles de la chanson
Que l’on touche à la liberté
Et Paris se met en colère
Et Paris commence à gronder
Et le lendemain, c’est la guerre.
Paris se réveille
Et il ouvre ses prisons
Paris a la fièvre
Il la soigne à sa façon.
Il faut voir les pavés sauter
Quand Paris se met en colère
Faut les voir, ces fusils rouillés
Qui clignent de l’oeil aux fenêtres
Sur les barricades
Qui jaillissent dans les rues
Chacun sa grenade
Son couteau ou ses mains nues.
La vie, la mort ne comptent plus
On a gagné on a perdu
Mais on pourra se présenter là-haut
Une fleur au chapeau.
On veut être libres
A n’importe quel prix
On veut vivre, vivre, vivre
Vivre libre à Paris.
Attention, ça va toujours loin
Quand Paris se met en colère
Quand Paris sonne le tocsin
Ça s’entend au bout de la terre
Et le monde tremble
Quand Paris est en danger
Et le monde chante
Quand Paris s’est libéré.
C’est la fête à la liberté
Et Paris n’est plus en colère
Et Paris peut aller danser
Il a retrouvé la lumière.
Après la tempête
Après la peur et le froid
Paris est en fête
Et Paris pleure de joie.
Paris au mois d’août
1965
Charles Aznavour
Quand ? Sorti en 1965 à l’occasion de la sortie du film « Paris au mois d’août ».
Pourquoi ? Charles Aznavour qui tenait le rôle principal du film, sous le nom d’Henri Plantin, écrivit également la bande originale qui raconte l’histoire d’un homme qui reste seul à Paris durant l’été.
Paroles de la chanson
La bohème
1965
Charles Aznavour
La Bohème est une chanson d’amour française, composée par Charles Aznavour et écrite par Jacques Plante, sur le thème de la vie de bohème, pour l’opérette Monsieur Carnaval de Charles Aznavour de 1965. Ce single extrait de son 17e album La bohème (album) (en) de 1966, est un des nombreux tubes internationaux emblématiques de son important répertoire, de sa carrière, et un des classiques de la chanson française, et des chansons sur Paris2.
Quand ? Écrite en 1965 par Charles Aznavour et Jacques Plante, la Bohème devait être initialement chantée par Georges Guétary. Cependant Aznavour, l’enregistre Guétary, ce qui crée de nombreux conflits entre leurs maisons d’éditions.
Pourquoi ? Cette musique retrace l’histoire d’un peintre, qui se remémore avec nostalgie sa jeunesse dans le beau quartier de Montmartre.
Paroles de la chanson
Je vous parle d’un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l’humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C’est là qu’on s’est connu
Moi qui criais famine
Et toi qui posais nue
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu’un jour sur deux.
Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d’y croire
Et quand quelques bistrots
Contre un bon repas chaud
Nous prenaient une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poële
En oubliant l’hiver
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
Tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie.
Souvent il m’arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d’un sein
Du galbe d’une hanche
Et ce n’est qu’au matin
Qu’on s’asseyait enfin
Devant un café crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l’on s’aime
Et qu’on aime la vie
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l’air du temps.
Quand au hasard des jours
Je m’en vais faire un tour
A mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d’un escalier
Je cherche l’atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts
La bohème, la bohème
On était jeunes
On était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout.
Il est cinq heures, Paris s’éveille
1968
Jacques Dutronc
Il est cinq heures, Paris s’éveille est une chanson et le sixième EP de Jacques Dutronc, sorti en 1968. La chanson apparaît aussi sur l’album Il est cinq heures auquel elle donne son titre.
Le titre s’est écoulé à plus de 100 000 exemplaires en France.
Jacques Wolfsohn, du label Vogue, propose, après un repas avec Jacques Lanzmann et Jacques Dutronc, de faire une chanson sur le thème de « Paris le matin »2. Lanzmann et Dutronc commencent à l’écrire le soir même et l’achèvent aux aurores. Anne Segalen, à l’époque épouse de Lanzmann, a également participé à la rédaction des paroles.
Les paroles sont inspirées de la chanson Tableau de Paris à cinq heures du matin écrite en 1802 par Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers.
L’enregistrement a lieu le 28 janvier 1968, avec Jean-Pierre Alarcen à la guitare, Christian Padovan à la basse, et Lucien Bonetto aux percussions.
Durant l’enregistrement, ils ne sont pas satisfaits du résultat, trouvant les arrangements un peu plats. Jusqu’à ce que, à la demande du directeur artistique de Dutronc du studio Vogue, le flûtiste classique et improvisateur Roger Bourdin qui enregistre du Bach dans le studio à côté du leur, improvise un solo de flûte en une seule prise de 10 minutes, qui donnera la version finale de la chanson.
Paroles de la chanson
Je suis le dauphin de la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins de balais
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les travestis vont se raser
Les strip-teaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n’est plus qu’une carcasse
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
La Tour Eiffel a froid aux pieds
L’Arc de Triomphe est ranimé
Et l’Obélisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les banlieusards sont dans les gares
À la Villette, on tranche le lard
Paris by night, regagne les cars
Les boulangers font des bâtards
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C’est l’heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Il est cinq heures
Je n’ai pas sommeil
Paris mai
1968
Claude Nougaro
Paris Mai est une chanson de l’auteur-compositeur-interprète français Claude Nougaro sortie initialement en 1968 sur un 45 tours édité par le label Philips, puis la même année sur l’album éponyme, qui évoque les importantes manifestations et grèves qui ont lieu au printemps 1968 en France.
C’est une des œuvres les plus connues du chanteur, mais aussi une des plus controversées : la chanson fut censurée et interdite de diffusion à sa sortie.
Nougaro, qui vivait à Paris à cette époque, a été profondément marqué par les événements de Mai 68 dans la capitale française et a rapidement écrit un texte, encore sous le coup de l’émotion.
Mis à part le très engagé Les Anarchistes de Ferré, les célébrités de l’époque laisseront un peu de distance avant d’écrire sur les évènements (Ferrat en 1969, Le Forestier en 1971). Seul Nougaro réagit dans l’immédiateté, sans pour autant tomber dans le militantisme politique qu’il n’aime pas. Sa chanson n’est pas une incitation à la révolte, mais simplement un cri du cœur dans lequel il pose ses mots de poète sur le malaise de la jeunesse.
Nougaro veut avant tout apporter son regard d’artiste sur les événements dont il vient d’être témoin. Son texte, parfois lyrique, toujours poétique, transmet ses émotions. Il est tour à tour choqué, résigné, amer, mais aussi enthousiaste, utopique et plein d’espoir. Mais par-dessus tout, il veut exprimer les questionnements et le mal être de la jeunesse de l’époque, à la recherche de liberté mais toujours enfermée dans le carcan d’une société qui peine à évoluer :
Paroles de la chanson :
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Le casque des pavés ne bouge plus d’un cil
La Seine de nouveau ruisselle d’eau bénite
Le vent a dispersé les cendres de Bendit
Et chacun est rentré chez son automobile
J’ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume
Mon pas d’oiseau-forçat, enchaîné à sa plume
Et piochant l’évasion d’un rossignol titan
Capable d’assurer le Sacre du Printemps
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Ces temps-ci, je l’avoue, j’ai la gorge un peu âcre
Le Sacre du Printemps sonne comme un massacre
Mais chaque jour qui vient embellira mon cri
Il se peut que je couve un Igor Stravinsky
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Et je te prends Paris dans mes bras pleins de zèle
Sur ma poitrine je presse tes pierreries
Je dépose l’aurore sur tes Tuileries
Comme roses sur le lit d’une demoiselle
Je survole à midi tes six millions de types
Ta vie à ras le bol me file au ras des tripes
J’avale tes quartiers aux couleurs de pigeon
Intelligence blanche et grise religion
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Je repère en passant Hugo dans la Sorbonne
Et l’odeur d’eau-de-vie de la vieille bombonne
Aux lisières du soir, mi- manne, mi- mendiant
Je plonge vers un pont où penche un étudiant
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai
Paris
Le jeune homme harassé déchirait ses cheveux
Le jeune homme hérissé arrachait sa chemise
« Camarade, ma peau est-elle encore de mise »
« Et dedans mon cœur seul ne fait-il pas vieux jeu »
« Avec ma belle amie quand nous dansons ensemble »
« Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble »
« Je ne veux plus cracher dans la gueule à papa »
« Je voudrais savoir si l’homme a raison ou pas »
« Si je dois endosser cette guérite étroite »
« Avec sa manche gauche, avec sa manche droite »
« Ses pâles oraisons, ses hymnes cramoisis »
« Sa passion du futur, sa chronique amnésie »
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai
Paris
C’est ainsi que parlait sans un mot ce jeune homme
Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau
Où les hommes noyés nagent dans leurs autos
C’est ainsi, sans un mot, que parlait ce jeune homme
Et moi l’oiseau-forçat, casseur d’amère croûte
Vers mon ciel du dedans j’ai replongé ma route
Le long tunnel grondant sur le dos de ses murs
Aspiré tout au bout par un goulot d’azur
Là-bas brillent la paix, la rencontre des pôles
Et l’épée du printemps qui sacre notre épaule
Gazouillez les pinsons à soulever le jour
Et nous autres grinçons, pont-levis de l’amour
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Mai, mai, mai, Paris mai
Mai, mai, mai Paris
Les loups sont entrés dans Paris
1968
Serge Reggiani
Les loups sont entrés dans Paris est une chanson française écrite par Albert Vidalie, sur une musique de Louis Bessières, interprétée par Serge Reggiani.
La chanson, écrite en 1967 par Albert Vidalie et produite par Jacques Canetti, est incluse dans le second 33 tours de Serge Reggiani, qui l’interprète la même année sur la scène de Bobino, rencontrant un fort succès.
En 1968, le titre sort en super 45 tours vendu à 50 000 exemplaires.
De l’aveu de Serge Reggiani en 1976, c’est une chanson qui « écrase » le reste de son répertoire et ne peut pas être chantée en milieu de tour de chant.
La chanson est communément considérée comme une allégorie de l’avancée de l’armée allemande vers Paris en 1940, et une ode à la Résistance. Toutefois, au cours d’un entretien radiophonique, Serge Reggiani a déclaré : « La chanson a été écrite à la suite d’un fait divers entendu à la radio, l’entrée de loups à Madrid » et le texte serait ainsi à prendre littéralement.
Grâce à cette chanson, Serge Reggiani est populaire auprès des jeunes de Mai 68 : on joue Les loups sont entrés dans Paris dans les juke-boxes à proximité des lycées parisiens ; des anonymes la chantent dans les universités occupées… Elle est perçue comme une « chanson prophétique dans laquelle beaucoup de jeunes Français voient l’annonce du retour du fascisme ».
Paroles de la chanson
Et si c’était une nuit
Comme on n’en connut pas depuis,
Depuis cent mille nuits.
Une nuit de fer, une nuit de sang,
Une nuit, un chien hurle.
Regardez bien, gens de Denfert, regardez le.
Sous son manteau de bronze vert
Le lion tremble.
Les hommes avaient perdu le goût
De vivre, et se foutaient de tout
Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas
Pour eux c´était qu´du cinéma
Le ciel redevenait sauvage,
Le béton bouffait l´paysage… d’alors
Les loups, ououh! ououououh!
Les loups étaient loin de Paris
En Croatie, en Germanie
Les loups étaient loin de Paris
J´aimais ton rire, charmante Elvire
Les loups étaient loin de Paris.
Mais ça fait ces cinquante lieues
Dans une nuit à queue leu leu
Dès que ça flaire une ripaille
De morts sur un champ de bataille
Dès que la peur hante les rues
Les loups s´en viennent la nuit venue… alors
Les loups, ououh! ououououh!
Les loups ont regardé vers Paris
De Croatie, de Germanie
Les loups ont regardé vers Paris
Oh tu peux rire, charmante Elvire
Les loups regardent vers Paris.
Et v´là qu´il fit un rude hiver
Cent congestions en fait divers
Volets clos, on claquait des dents
Même dans les beaux arrondissements
Et personne n’osait plus le soir
Affronter la neige des boulevards… alors
Deux loups ououh! ouououh!
Deux loups sont entrés dans Paris
L’un par Issy, l’autre par Ivry
Deux loups sont entrés dans Paris
Oh tu peux rire charmante Elvire
Deux loups sont entrés dans Paris.
Le premier n´avait plus qu´un œil
C´était un vieux mâle de Krivoï
Il installa ses dix femelles
Dans le maigre square de Grenelle
Et nourrit ses deux cents petits
Avec les enfants de Passy… alors
Cent loups, ououh! ououououh!
Cent loups sont entrés dans Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Cent loups sont entrés dans Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Cent loups sont entrés dans Paris.
Le deuxième n´avait que trois pattes
C´était un loup gris des Carpates
Qu´on appelait Carêm´-Prenant
Il fit faire gras à ses enfants
Et leur offrit six ministères
Et tous les gardiens des fourrières… alors
Les loups ououh! ououououh!
Les loups ont envahi Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Les loups ont envahi Paris
Tu peux sourire charmante Elvire
Les loups ont envahi Paris.
Attirés par l´odeur du sang
Il en vint des mille et des cents
Faire carouss´, liesse et bombance
Dans ce foutu pays de France
Jusqu´à c´que les hommes aient retrouvé
L´amour et la fraternité…. alors
Les loups ououh! ououououh!
Les loups sont sortis de Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Les loups sont sortis de Paris
J’aime ton rire, charmante Elvire
Les loups sont sortis de Paris
J´aime ton rire, charmante Elvire
Les loups sont sortis de Paris…
Les Champs-Élysées
1969
Joe Dassin
Quand ? Sortie en 1969, la musique Champs-Élysées de Joe Dassin est sans doute la plus connue de sa carrière.
L’album Joe Dassin sorti en 1969 est le 3e album studio français du chanteur Joe Dassin. Il est communément appelé Les Champs-Élysées bien que le nom original était le titre de la première chanson Le chemin de papa. Le nom Les Champs-Élysées a été donné à la réédition en CD en 1995.
Pourquoi ? Cette chanson à la renommée planétaire est en réalité l’adaptation de Waterloo Road écrite par Michael Deighan. Elle fait référence une balade insouciante sur la plus belle avenue du monde.
Paroles de la chanson
J’avais envie de dire bonjour à n’importe qui
N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi
Il suffisait de te parler, pour t’apprivoiserAux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-ElyséesTu m’as dit « J’ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous
Qui vivent la guitare à la main, du soir au matin »
Et l’on n’a même pas pensé à s’embrasserAux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-ElyséesHier soir deux inconnus et ce matin sur l’avenue
Deux amoureux tout étourdis par la longue nuit
Et de l’Étoile à la Concorde, un orchestre à mille cordes
Tous les oiseaux du point du jour chantent l’amourAux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Amoureux de Paname
1975
Renaud
Amoureux de Paname est le titre sous lequel est connu le premier album de Renaud sorti en 1975 sous le label Polydor et non officiellement baptisé.
Présentation de l’album
Même si ses ventes n’ont pas atteint des sommets, certaines chansons comme Hexagone ou Société, tu m’auras pas reçoivent un vif succès. On retiendra que Camarade bourgeois est la première chanson que Renaud a chantée à la télévision, dans une émission de Danièle Gilbert.
Moi j’suis amoureux de Paname Du béton et du macadam Sous les pavés, ouais, c’est la plage, Le bitume c’est mon paysage. Renaud
Paris 75
1975
Yves Simon
Yves Simon décrit la ville de Paris, une ville multiculturelle et riche de son histoire.
Malgré ces atouts, Paris est frappée de nombreux maux: la prise de pouvoir de l’argent, d’une part, qui tend à effacer (déjà) le Paris populaire.
Mais Yves dénonce surtout un racisme institutionnel: bavures, collusion de la police avec l’extrême-droite, exploitation de travailleurs étrangers…
Le “75” du titre et du refrain fait référence à l’année (la chanson a été écrite en 1975) et au département (Paris est, depuis 1968, un département à elle toute seule).
Paroles de la chanson
Il est tard ou il est tôt
Paris c’est beau
Des Maliens, au petit matin
Changeant sa peau
Premiers juke-box, premiers bistrots
Paris métro
Des hommes endormis rêvent sous les néons
Paris
Paris 75
Aux vieux angles des avenues, des boutiques
Ont été flinguées par des banquiers
Paris le fric
Place Saint-Michel, un vendeur de bagues gabonais
A été pourchassé par des types en civil qu’on avait vus, avant
Parler avec des policiers
Paris
Paris 75
Place de la Sorbonne, quelques touristes, hommes et femmes
Regardent le vieux pavé de Paris
Recouvert de macadam
Dans un bistrot du boulevard Saint-Germain
Un avocat algérien
A été victime de ce qu’on appelle une bavure
À la préfecture
Paris
Paris 75
Sur un trottoir place des Abbesses, ta tendresse
Reflète les oiseaux gris de Paris sous la pluie
Il est tard ou il est tôt
Paris c’est beau
Des Maliens au petit matin
Changent sa peau
Paris
Paris 75
Dans le bar tabac de la rue des Martyrs
1990
Pigalle
Incontournable réussite artistique de la scène alternative française des années 80-90, l’album Pigalle est le chef d’œuvre de François Hadji Lazaro.
Dans la salle du bar tabac de la rue des martyrs, titre phare issu du magnifique album intitulé « Pigalle 2 », ou plus simplement « Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant », à vous de choisir…
Rien à jeter, une véritable merveille littéraire et musicale, même la pochette de l’album réalisée par Tardi nous laisse entrer dans cet univers si particulier qui mêle chanson réaliste, ballade folk, rock, électro punk minimaliste aux sonorités très parisiennes.
Ce concept album nous parle de la vie du maintenant célèbre Benjamin Tremblay. Il traîne se guêtres de Lorrain dans un « Paris le soir » avant d’aborder « Le chaland » pour boire un coup dans « Un petit paradis ». Mais dans ce Paris dépressif, il y a au tréfonds des rades infâmes « en bas, en haut » des personnages attachants comme « Marie la rouquine », « Sophie de Nantes », « Angèle » et il arrive parfois que l’on passe « une nuit » avec l’une d’entre elle.
Mais avant de « renaître », il faut se confesser dans « les lettres de l’autoroute » et dire pourquoi on est un « éternel salaud » sinon on risque de tomber « dans la prison ». Et puis François nous parle aussi de la scène alternative française dans « chez Rascal et Ronan » pour nous annoncer la fin d’une période bénie pour le rock Français avec la fermeture de nombreux lieux alternatifs et la signature de certains groupes chez les majors plutôt qu’à Boucherie…
Originaire de Paris comme son nom l’indique, Pigalle est un groupe de rock français formé en 1982 par François Hadji-Lazaro et le bassiste Daniel Hennion.
Paroles de la chanson
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
Y a des filles de nuit qu’attendent le jour en vendant du plaisir
Y a des ivrognes qui s’épanchent au bar
Qui glissent lentement le long du comptoir par terre
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
Le patron a un flingue pour l’ingénu qu’en voudrait à la tirelire
Dans les chiottes les mots gravés sur les murs
Parlent de sexes géants d’amours et d’ordures ensemble
Ici chacun douc’ment oublie l’ombre d’une vie passée d’une femme de décombres
Dans ce cliché funèbre on cherche l’oubli d’un parfum d’une voix
On éteint l’impact encore brûlant de lèvres entrouvertes humides et douces
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
Certains soirs tout à coup dans un coin on s’arrête de rire
Et quand brusquement les lames sortent tout l’monde dégage
Se jette sur la porte en verre
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
Y a des seringues vidées goulûment dans des bras sans av’nir
Ici la dope c’est à la poignée
Les p’tites cuillères servent que rar’ment pour le café
Ici chacun douc’ment oublie l’ombre d’une vie passée d’une femme de décombres
Dans ce cliché funèbre on cherche l’oubli d’un parfum d’une voix
On éteint l’impact encore brûlant de lèvres entrouvertes humides et douces
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
Y a des vieux gars tatoués partout qui racontent leurs souvenirs
Y a des voyageurs tristes pardessus et valises
Y a des bookmakers qui ramassent les mises la nuit
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs
On peut tout ach’ter tout vendre le meilleur et le pire
Une vieille clocharde la gueule défoncée
Rentre avec sa poussette et se met à gueuler à boire
Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs …
Ici Paris
1993
Noir Désir
*
Ici Paris est une chanson du groupe français Noir Désir, sortie en 1993 sous le label Barclay à l’occasion de l’album Tostaky1. C’est la troisième chanson de l’album éditée en single après Tostaky (le continent) et Lolita nie en bloc.
Les paroles, écrites par Bertrand Cantat, seulement trois ans après la chute du mur de Berlin et un an après la dislocation de l’URSS, ne traitent pas uniquement de la ville de Paris, mais des grandes métropoles en général et d’autres sujets politiques. Elles évoquent tout à la fois le pluriculturalisme de la capitale (« Marianne, rebelle, me disait qu’elle est plus jolie métissée, ici Paris »), la difficulté de vivre en milieu urbain (citant notamment « Syd Barrett »), l’uniformité et la déshumanisation des villes, en dénonçant le libéralisme (« ici New York, ici Moscou, chacun pour soi, tous pour les sous, solidaires »). Le narrateur caresse l’espoir d’échapper à tout ça (« ici Paris, épargne-moi »).
Paroles de la chanson
Marianne rebelle me disait
Qu’elle est plus jolie métissé
Ici Paris
Caravanes, vent du désert
Mais nous n’irons plus à la guerre
A l’attaque
Ici New York, ici Moscou
Chacun pour soi, tous pour les sous
Solidaires
Ici Paris
Épargne-moi
Ici Paris (x3)
Adonis et bulldozer
S’accouplent à la volontaire
Ici Paris
Hola Madonne tu m’étonnes
Enlève ce col qui te donne
L’air emprunté
A l’amour et à la vie
A Syd Barret et c’est fini
Ici Londres
Ici Paris
Épargne-moi
Ici Paris (x3)
J’aime plus Paris
2007
Thomas Dutronc
Un ciel et une ambiance parisienne aux couleurs de la guitare manouche. Amour, haine ? Qu’en est-il donc la plus belle ville du monde? On l’adore, on la déteste. On y accourt pour mieux s’enfuir. Dutronc père chantait déjà Paris en 1968. Dutronc fils fait la nique à Jacques en chantant la ville des Lumières quarante ans plus tard sur un mode pessimiste mais avec quelques calembours bien sentis. Et ça ressemble fort à une réponse à la chanson de son père “Il est cinq heures, Paris s’éveille”.
Paroles de la chanson
Je fais l’plein d’essence
Je pense aux vacances
Je fais la gueule
Et j’suis pas l’seul
Le ciel est gris
Les gens, aigris
Je suis pressé
Je suis stressé
J’aime plus Paris
On court partout, ça m’ennuie
J’vois trop de gens
Je me fous de leur vie
J’ai pas le temps
Je suis si bien dans mon lit
Prépare une arche, Delanoë
Tu vois bien qu’on veut s’barrer
Même plaqué or, Paris est mort
Il est 5 or, Paris s’endort
Je sens qu’j’étouffe
Je manque de souffle
Je suis tout pâle
Sur un petit pouf
J’aime plus Paris,
Non mais, on s’prend pour qui,
J’veux voir personne,
Couper mon téléphone
Vivre comme les nonnes
J’parle pas de John
J’aime plus Paris
Passé le périph,
Les pauvres hères
N’ont pas l’bon goût
D’être millionnaire
Pour ces parias, la ville lumière
C’est tout au bout, du RER
Y a plus d’Titi, mais des minets
Paris sous cloche, ça me gavroche
Il est fini, l’Paris d’Audiard
Mais aujourd’hui, voir celui d’Hédiard
J’aime plus Paris
Non mais, on s’prend pour qui
J’vois trop de gens
Je me fous de leur vie
J’ai pas le temps
Je suis si bien dans mon lit
J’irais bien, voir la mer
Écouter les gens se taire
J’irais bien boire une bière
Faire le tour de la terre
J’aime plus Paris
Non mais on s’prend pour qui
J’vois trop de gens
Je me fous de leur vie
J’ai pas le temps
Je suis si bien dans mon lit
Pourtant Paris
C’est toute ma vie
C’est la plus belle
J’en fais l’pari
Il n’y a qu’elle
C’est bien l’ennui
J’aime plus Paris…