Curiosités parisiennes Guide de Paris

LES PORTAILS LES PLUS INSOLITES DE PARIS

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Dotés d’une architecture atypique, riches d’une histoire incongrue ou simplement dignes d’un coup d’œil, certains portails, disséminés aux quatre coins de la capitale, ont de quoi susciter l’intérêt !

 

Voici, en un tour d’horizon, une sélection de portes et portails parisiens qui valent assurément le détour ! Á découvrir

 

 

 

 

 

 Portail de la Cité Bauer

 

 

 

Le numéro 19 de la charmante Cité Bauer abrite un atypique portail en fer forgé et bois ornée. Cette double-porte est l’œuvre d’Alexandre Mezei, sculpteur sur bois d’origine hongroise qui a vécu là dans les années 1950. On peut d’ailleurs y lire “Isten Hozott”, comprenez “soyez les bienvenus” !

La Cité Bauer, dans le 14e arrondissement, fait partie de ces petites rues bucoliques et tranquilles si caractéristiques du quartier Pernety. Cette voie voisine de la rue des Thermopyles nous offre une balade ponctuée de charmantes façades colorées et de jardinets fleurissant dès les premiers jours du printemps.

En s’approchant, on remarque d’abord les deux coeurs coupés dans le bois, puis on découvre les nombreux détails au charme slave qui ornent les deux portes : des ferrures en forme de tulipes, un tableau représentant un berger jouant de la flûte accompagné de son chien, une petite cloche là pour nous rappeler l’époque où les sonnettes n’étaient pas encore nées, et une sublime frise qui court le long du portail.

Portail du  Castel Béranger, 14 rue La Fontaine

 

 

 

 

 

Vous remarquerez sur les façades un mélange de briques, de meulière, de métal et de pierres qui forme un ensemble homogène et harmonieux de tonalités claires. À noter que ce mélange de matières et de couleurs, et l’abolition des frontières entre matériaux (traditionnellement divisés en deux catégories : nobles et non-nobles) est l’une des principales caractéristiques de l’Art Nouveau, qui prônait un « art total »  – ou plutôt une synthèse de tous les arts – qui n’imitait plus l’art de la cour ou de la noblesse.

vue du portail d’entrée du Castel Beranger situé au 14, rue de la Fontaine dans le 16e arrondissement de Paris (photo)

Les plus belles pièces restent sans aucun doute les ferronneries des balcons ornées de masques somptueusement ouvragés, les hippocampes qui grimpent le long de l’immeuble et l’improbable porte d’entrée, qui rappelle beaucoup un autre maitre de l’Art Nouveau, l’espagnol Gaudi.

Portail du Ceramic Hotel, 34 avenue de Wagram 

 

 

 

La façade de grès flammé Alexandre Bigot fascine par l’opulence des motifs végétaux, glycine, pommier, magnolia, coings. Le programme ornemental en relief valorise les lignes courbes inspirées par la nature de l’architecture. Les lianes des pieds de glycine s’élancent depuis des amphores ornant le soubassement. Elles rampent sur la façade, encadrent les fenêtres et la porte, puis grimpent jusqu’aux fenêtres du premier étage. Plus haut le balcon de pierre au troisième étage est colonisé par des coléoptères.

Primée au concours de façades de la Ville de Paris, édition 1905, le jury note à son sujet : « Le principal intérêt de cette maison est dans l’emploi de la brique et de la faïence émaillée qui revêt la construction depuis son soubassement jusqu’à son sommet. L’architecte expose aux yeux des passants un ensemble dont la couleur est harmonieuse mais dont l’ossature moins agréable, semble faite pour défier la plus libre esthétique … »

 

Portail du Square Félix Desruelles

 

 

 

Au cœur de Saint-Germain-des-Prés, le square Félix Desruelles abrite l’un des plus majestueux vestiges de l’Exposition Universelle de 1900.

Haut de 12 mètres et large de près de 10 mètres, un sublime portail, à l’architecture typique de l’Art Nouveau, trône fièrement au niveau du jardin.

 

Portail  de l’ancien hôtel Jean Louis Raoul

 

 

 

En plein cœur du Marais se dresse un portail majestueux et pourtant discret, gardant un moins prestigieux immeuble des années 60. C’est un peu le dernier souvenir visible de l’hôtel Jean Louis Raoul, comme on peut encore le déchiffrer sur le fronton. Malheureusement, l‘édifice construit en 1604 a bel et bien été rasé au profit de projets immobiliers dans les années 60 et il n’en reste aujourd’hui qu’un portail décrépi et taggué.

C’est dans le Marais que se dresse un étonnant portail du XVIIe siècle, dont la survie ne tient plus qu’à un seul homme, passionné et entêté… à juste titre.

La rue Beautreillis, dans le 4e arrondissement, est une de ces petites rues charmantes que l’on croise un peu partout dans le Marais. Étroite, calme, bordée de petits commerces et d’immeubles élégants, elle conserve depuis 1965 une curiosité, qui attire l’oeil de tous les passants : un portail abandonné d’un hôtel particulier du 17e siècle.

Seul indice donné aux passants, l’inscription « Hôtel de Jean-Louis Raoul » que l’on peut difficilement déchiffrer sur le fronton. Industriel fabricant de limes, Jean-Louis Raoul acheta cet hôtel particulier en 1810, construit au début du 17e siècle pour Paul Ardier, conseiller du roi Henri IV après avoir servi son prédécesseur Henri III.

 Modifié à plusieurs reprises, cet hôtel particulier ne résista pas aux grandes transformations que connut le Marais au 19e siècle.

 En 1959, un permis de construire est déposé, prévoyant la construction de 78 logements à la place de l’Hôtel Raoul. L’Hôtel particulier est détruit, mais le portail subsiste. Albert Laprade, architecte des bâtiments de France et chargé de l’aménagement du Marais, demande la protection du portail. Le projet immobilier, achevé en 1965, conserve en bordure du trottoir ce vestige, sans le protéger au titre des monuments historiques,

 Propriété des descendants de Monsieur Raoul, il est depuis cette date sujet à de multiples tensions, qui témoignent d’ailleurs de la difficile question de la préservation du patrimoine…

 En effet, les héritiers ne souhaitent pas prendre en charge les travaux de rénovation que nécessite ce porche, et ont proposé de le vendre pour 1€ symbolique à la copropriété du 6, rue Beautreillis, laquelle a refusé… à cause des coûts d’entretien ! La Mairie de Paris ne souhaite pas non plus l’acquérir, arguant, une fois encore, des frais trop importants.

 Pour résumer, personne, ni la mairie, ni la famille, ne souhaite entretenir ce vestige… Reste à savoir, dans ces conditions, combien de temps encore pourra-t-on voir cette curiosité au coeur du Marais ?

  Portail de l’avenue de Flandre

 

 

 

Ce portail en pierre ne passe pas inaperçu dans ce quartier où les hauts-immeubles des années 1970 et les constructions postmodernes sont légion. C’est en se baladant le long de l’avenue de Flandre, dans le 19e arrondissement, que l’on peut découvrir cette porte qui paraît minuscule, coincée là entre deux grands édifices modernes.

Portail remarquable du 91 rue Quincampoix 

 Dans cette voie étroite, non loin de l’entrée du passage Molière, la porte d’entrée avec sa voûte « en anse de panier » et imposte ouvragée du 91 rue Quincampoix (IIIe) arrête le regard.

Sous l’imposte, les 2 grilles sont séparées par une guirlande de fleurs surmontée d’une coquille,  sont représentés deux trophées figurant une couronne et des feuilles de palmier. Au centre deux magnifiques lions sculptés tiennent dans leur gueule l’anneau du heurtoir. Le lion est souvent utilisé sur les marteaux de porte. Ici sa physionomie a pris une allure presque humaine, regard farouche et chevelure folle, les deux têtes sont particulièrement expressives.

 Portail de l’hôtel de Fougères

 

 

 

  Cet hôtel particulier est édifié vers 1630 par l’architecte Charles Chamois (vers 1610-1684) pour le compte de Nicolas Moret. Chamois fera une belle carrière puisqu’il sera successivement architecte des bâtiments du roi puis intendant des places frontières et contrôleur des fortifications. Plus tard, l’hôtel appartient à la comtesse de Fougères qui lui laisse son nom. Celle-ci l’offre à son avocat maître Lavau. Il échoit ensuite au Conseil de l’Ordre des Avocats.

 L’hôtel subsiste dans la cour mais ses façades ne présentent pas grand intérêt. Son éblouissant portail retient surtout l’attention car c’est un rare exemple parisien de portail maniériste. Les vantaux du portail sont surmontés d’un cadre sculpté orné de végétaux encadrant un cartouche aujourd’hui vide. Au-dessus, un oculus est encadré de chutes de fruits, de rosaces et de draperies. La corniche est soutenue par des consoles sculptées de têtes masculines barbues et cornues. Le centre de la corniche présente une clef sculptée en forme de tête masculine.

Le portail de l’hôtel de Fougères est l’un des plus remarquables sculptés à Paris au cours du XVIIe siècle avec ceux de l’hôtel de Châlon-Luxembourg et de l’hôtel d’Alméras.

Pour l’architecte Charles Chamois, voir également l’hôtel de Lauzun.

Portail de l’immeuble Lavirotte au 29 avenue Rapp

 

 

 

Une liberté créative parfaitement illustrée par la porte principale de l’Immeuble. Une pièce insolite et… très suggestive…

En la regardant bien, vous vous apercevrez rapidement que son dessin central représente en effet une forme phallique !

 

Portail de la Maison Belhomme

 

 

 

 

Nous avions déjà visité la Maison Belhomme. A quelques rues de celle-ci, au fond d’un petit passage industrieux, un majestueux portail se dresse devant nous… Bizarre, non ?

 Plusieurs pensionnaires n’échappent pourtant pas à la guillotine comme la duchesse de Gramont, la duchesse du Châtelet ou le fermier-général Magon de la Balue. En 1794, Belhomme est confondu et arrêté. Grâce à la chute de la Terreur le 9 Thermidor, il est acquitté et reprend son activité. Son fils Jacques-Etienne lui succède. La maison de santé fonctionne jusqu’en 1972. L’hôtel de Chabanais est rasé en 1972 et remplacé par un immeuble moderne. De la pension Belhomme il subsiste le charmant pavillon Colbert. Datant du XVIIIe siècle, l’édifice en pierre de taille est encadré de deux ailes. Son portail a été remonté impasse Courtois. Pour accéder au pavillon Colbert, il suffit de traverser l’immeuble du n°159 de la rue de Charonne. La Mairie de Paris y a installé un centre d’action sociale destiné aux séniors.

Je suis donc passé la semaine dernière devant le 157 rue de Charonne (XI°) à l’emplacement de la « Maison Belhomme », chargée d’histoire : une histoire extraordinaire et scandaleuse.

 La-dite « Maison » était à l’origine une Maison de santé destinée aux malades mentaux, fondée par Jacques Belhomme (1737-1824), ancien menuisier.

 Sous la Révolution des gens fortunés y cherchèrent refuge pour échapper à la Terreur et à la guillotine, dont la duchesse d’Orléans, la duchesse de Choiseul, l’actrice mademoiselle Lange,..moyennant des sommes exorbitantes.

 Il s’agit du portail de la Maison Belhomme, construit en 1724 et remonté ici en 1972 après la destruction du domaine. Il n’a plus qu’un rôle décoratif…

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