Curiosités parisiennes Guide de Paris

Les plus belles portes d’immeubles de Paris

Spread the love

Les rues de Paris n’auraient sans doute pas le même visage sans les pépites architecturales que nous a laissé cette figure emblématique du mouvement Art nouveau en France. Le travail de cet architecte qui a remporté trois concours de façades de la ville de Paris, et qui a fait du 7e arrondissement son terrain d’expression favori, ravira les amateurs de portes richement décorées, mêlant lignes sinueuses, travail de ferronnerie inspiré du monde végétal et motifs floraux minutieusement sculptés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu’elles soient en bois, en pierre, en fer forgé, les portes des immeubles de la capitale ont souvent bien du charme. Et on adore en croiser une, plus atypique que les autres, au détour d’une balade.

Voici une sélection, non exhaustive, des plus belles portes de Paris situées dans divers arrondissements de la capitale, à découvrir : 

 

 75004 PARIS

51-53 Rue Saint-Louis en l’Île

 

 

 

 

Les travaux d’urbanisation de l’île Saint-Louis sont entrepris sous le règne de Louis XIII entre 1614 et 1646. Dès ce moment-là, l’axe principal de l’île, la rue Saint-Louis en l’île se dessine. On y édifie nombreux hôtels particuliers au XVIème et XVIIème siècle dont le splendide hôtel de Chenizot. La décoration de ses façades et son balcon situé au-dessus de la porte datent de 1719 !

 Si vous avez un peu de chance, la porte sera ouverte, pouvant vous donner l’occasion d’apercevoir la magnifique cour intérieure de l’hôtel. Toute la rue est dotée de magnifiques portes de bois parmi les plus belles portes de Paris alors, gardez les yeux ouverts !

2 Quai des Célestins

Entre le Village Saint-Paul et la Seine se trouvait auparavant l’hôtel royal de Saint-Pol, résidence royale jusqu’au XVIème siècle. C’est à l’emplacement d’une partie de cette résidence qu’en 1587, un premier hôtel est édifié. En 1676 le chancelier de la reine Marie-Thérèse, Gaspard Fieubet, l’achète, d’où son nom actuel. Il le fait alors rénover et décorer par Le Sueur et Vicotte selon les plans de Jules Hardouin-Mansart.

 En 1857, le comte de Lavalette le rachète et confie sa transformation à Jules Gros selon le style néo-baroque italo-espagnol dont témoignent les moulures attenant aux portes de bois rouges donnant sur la rue. Ce style chargé et riche de détails fait de l’Hôtel Fieubet un des bâtiments détenant les plus belles portes de Paris !

 

75006 PARIS

29 rue de Sèvres

 

 

 

 

Une très belle porte Art Nouveau, signée de l’architecte Sorel en 1912.

Louis Sorel (1867-1933) accomplit ses études d’architecture à Paris auprès de Vaudemer, puis travailla avec Lecoeur. Sorel partie du groupe « l’Art dans tout », qui entre 1896 et 1901 se proposait – comme son nom l’indique -, de faire entrer l’art dans tous les domaines de la décoration intérieure.

Louis Sorel, Hector Guimard ou Théo Petit étaient des architectes prolifiques, donnant à leurs édifices des détails magnifiques : portes ciselées, descentes de gouttière historiées etc…. Ces architectes cherchaient à faire ressortir les volumes des façades par leurs motifs originaux. Ils devaient libérer les ouvertures, les baies vitrées, afin de leur donner une indépendance par rapport au reste de l’élévation. C’est déjà l’annonce des préoccupations de l’architecture moderne, essentiellement volumétrique.

En 1912, Sorel conçut le programme décoratif de la Société auxiliaire de l’Alimentation à l’angle du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres, à Paris, en collaboration avec son ami l’architecte Félix Aubert.

82 rue Notre-Dame des Champs

 

 

 

 

 

 

 

Ces élégantes cariatides sont du sculpteur Louis Hollweck. Elles soutiennent les fenêtres d’un très bel immeuble réalisé par Constant Lemaire en 1904.

Situé à l’angle de trois rues, l’immeuble élevé par l’architecte Constant Lemaire en 1905 reste bien en retrait des recherches sur l’immeuble post haussmannien alors réalisées dans l’euphorie du règlement d’urbanisme de 1902 Avec ses retours sur la rue de Chevreuse et la rue Paul Séjourné et ses deux pans coupés, il pourrait constituer un repère dans son quartier. Ce n’est pas le cas, en dépit d’une bonne composition de façade sur la rue de notre Dame des Champs et une ornementation sculptée assez opulente de Louis Holweck. L’élévation est partagée entre soubassement, rez de chaussée et premier étage avec des refends, limité par un bandeau saillant, trois étages carrés et un étage en léger retrait; au dessous du portail d’entrée, deux cariatides supportent un bow window de pierre en légère avancée, au dessus duquel se dessine un plafond arrondi. Cependant, ni les façades latérales, ni les parties hautes ne partagent cette volonté d’ostentation.

67 boulevard Raspail

 

 

 

Pour pénétrer dans cet impressionnant édifice Art déco conçu par Léon Tissier en 1913, il faudra convaincre les imposants gardiens placés de part et d’autre d’une porte d’entrée digne d’un film de Baz Luhrmann. Ces bas-reliefs sont l’œuvre du sculpteur Louis Henri Bouchard. L’un représente une femme dénudée avec un chien et deux enfants quand l’autre reprend les mêmes protagonistes, en remplaçant la demoiselle par un homme. On peut lire en dessous “Bon courage”. Bon, ça donne moyen envie de rentrer. Il faut dire que la porte en fer forgée est beaucoup plus austère que celles, plus fleuries, de la même époque. Durant la nuit, lorsque le hall s’allume, les formes géométriques du portail laissent apparaître, en transparence, un vitrail éclairé au fond du vestibule, dans des tons bleus et or beaucoup plus doux.

 

 75007 PARIS

5 rue Vaneau

 

 

 

 

Cet immeuble de style art-nouveau tardif a été construit par Charles Letrosne en 1915 avec l’aide du sculpteur Camille Garnier.
On y retrouve les principales caractéristiques du style. L’avancée, la loggia soutenue par des colonnes ouvragées, de délicats ornements sculptés inspirés par la nature(ici, la vigne et le raisin), les portes voutées.
En revanche, les ferronneries sont typiquement art-déco. Pourquoi ? Est-ce le début de la transition ? On peut aussi penser que l’immeuble ayant été construit en 1915, en pleine guerre, le métal était difficile à trouver. Il est donc possible que les ferronneries aient été ajoutées plus tard, en pleine période art-déco.
Signalons que l’architecte Letrosne n’était pas le premier venu. Il avait participé à la construction du Grand Palais. Plus tard, il sera le concepteur du rocher du zoo de Vincennes.

29 avenue Rapp

 

 

 

 

 

Conçu par Jules Lavirotte entre 1900 et 1901, cet immeuble est une véritable ode à l’Art nouveau. Formes organiques, éléments végétaux, architecture irrégulière… Toute la liberté du mouvement s’exprime sur la façade (primée en 1901). La porte est évidemment au diapason. Cernée d’une arcade sculptée par Jean-Baptiste Larrivé, cette merveille en bois et verre mériterait un article à elle seule, rien que pour lister toutes les allusions coquines qu’elle renferme. Oui, vous avez bien lu. En regardant bien, une forme phallique se dessine grâce au verre et aux tiges de ferronnerie au centre de la porte XXL. Il paraît que l’archi, un poil obsédé, a aussi ponctué le hall d’entrée et la cour de symboles olé olé. Pour les voir, il ne reste plus qu’à espérer croiser un résident sympa qui acceptera de vous ouvrir.

12 rue Sedillot

 

 

 

 

 

L’huis, c’est lui, Jules Lavirotte ! Symbolique de l’architecture Art nouveau, cet édifice est une nouvelle fois caractérisé par une porte majestueuse aux verreries et ferronneries sombres contrastant avec la pierre claire. Cette fois-ci cependant, pas de décor phallique, mais des grilles au décor abstrait dessiné par l’architecte lui même et réalisé par le ferronnier Dondelinger. On retrouve d’ailleurs les mêmes motifs tout en courbes sur les balcons et les tirants métalliques qui encadrent le bow-window. Ces ouvrages sont mis en valeur par un porche monumental là aussi typique de l’Art nouveau – les arches sont rythmées par la présence de deux colonnes, probablement inspirées du Castel Béranger d’Hector Guimard. On vous laisse chercher les ressemblances !

 3 square Rapp

 

 

 

 

 

L’immeuble est construit en 1899 par l’architecte Jules Lavirotte.

Les façades et les toitures de l’édifice sont inscrites au titre des monuments historiques en 1975. Les escaliers le sont en 2005.

Lancé en 1899 et fini en 1900, l’immeuble du 3 square Rapp est également une oeuvre de Jules Lavirotte, l’autre grand nom de l’Art nouveau parisien.

Situé non loin dans le même pâté de maison que l’Hôtel Monttessuy, cet immeuble marqua une nouvelle étape dans le style Art nouveau de cet architecte.

Nous ne sommes pas encore dans les grandes fantaisies du célèbre immeuble Lavirotte, à proximité. Mais de nombreux signes y sont déjà.

Alors que pour l’Hôtel Monttessuy, Jules Lavirotte avait choisi la pierre de taille, il retient ici un mélange entre pierre mais aussi brique et tuiles.

La pierre se retrouve uniquement au rez de chaussée, autour des portes et pour soutenir le premier balcon à droite.

Ensuite, la brique prend la place pour les 3 premiers étages. Au niveau du premier étage, sous les principaux balcons, différentes couleurs de briques se superposent. Elle devint plus unie sur le dessus.

Pour les 4e et 5e étages, la façade est recouverte de tuiles. Ici, encore ce n’est pas le choix habituel des façades parisiennes qui est fait. En effet, les tuiles alternent les couleurs d’ocres et du bordeaux.

Enfin, le dernier étage se caractérise par un fantastique balcon, dominant le square Rapp.

Tout d’abord, les céramiques et les grès flammés d’Alexandre Bigot sont davantage présents. On les retrouve en effet dans les décors entourant les fenêtres, situées au dessus de la porte d’une part mais aussi entre les briques du premier étage.

Les mascarons ici aussi sont intégrés dans les céramiques d’Alexandre Bigot, donnant une caractéristique particulière à l’ensemble.

75008 PARIS

3 rue de Tilsitt

 

 

 

 

 

Dans les années 1930, l’écrivain Maurice Rostand vivait ici dans un appartement loué à la baronne de Rothschild. Il abrite aujourd’hui l’ambassade du Kazakhstan en France.

51 rue de Miromesnil

 

 

 

 

 

Érigé en 1881 par l’architecte Charles Bury, cet immeuble brille par sa façade richement décorée et ses magnifiques cariatides. Cariatide, quèsaco ? Il s’agit d’une statue de femme qui sert à remplacer de façon beaucoup plus stylée une colonne ou un pilastre. Très discrètement signées Pierre Granet sur le revers du balcon (le mec est modeste alors qu’il a décoré le pont Alexandre III aka le plus beau pont de Paris), ces silhouettes soutiennent ici le balcon du deuxième étage et encerclent l’immense porte d’entrée en bois de l’immeuble. Sur sculpté, le passage cocher multiplie les motifs en pointe de diamant et autres décors. Le style Second Empire ne fait pas dans la demi-mesure.

 34 avenue de Wagram

 

 

 

 

 

 L’hôtel est construit en 1904 par l’architecte Jules Lavirotte. Les céramiques sont réalisées par le céramiste Alexandre Bigot, les sculptures par Camille Alaphilippe. L’immeuble est lauréat de l’édition 1905 du concours de façades de la ville de Paris.

75009 PARIS

Angle Rue Godot de Mauroy et Boulevard de la Madeleine

 

 

 

 

 

 

 

 

Une porte comme une invitation au voyage, vers Trouville ou vers Marseille, en tout cas le nez au vent dans les embruns.

Il s’agit de la porte de l’ancien hôtel de la Compagnie des messageries maritimes, d’inspiration classique, construit en 1916. On la doit à l’architecte de Saint-Maurice.

Le siège des Messageries maritimes a été transféré en 1975 à La Défense.

75012 PARIS

187-189 avenue Daumesnil

 

 

 

 

 

Ce central téléphonique date de 1927. L’architecte Paul Guadet a orné les façades par de jolies pastilles en grès émaillé de couleurs, jaune, rouge, et verte.

Paul Guadet (1873-1931) est l’architecte officiel des Postes et Télécommunications; il sera en charge de la construction de plusieurs centraux téléphoniques. Guadet est considéré comme l’un des précurseurs de l’architecture moderne notamment pour l’emploi du béton armé.

Le central téléphonique de l’avenue Daumesnil est bâti en 1927. C’est son 3e central téléphonique construit après le central téléphonique Auteuil et le central téléphonique Monceau-Carnot. Le rationalisme du bâtiment s’exprime par l’ossature en béton armé laissée apparente et le remplissage en brique claire de Dizy. Le bâtiment est monumental par ses grandes portées, ses verrières et son entrée. À son habitude, Guadet embellit les façades par des pastilles en grès émaillé de couleur jaune, rouge, et verte.

9 Rue Fabre d’Eglantine

 

 

 

 

 

Une porte sur les couloirs du temps

À l’entrée de cet immeuble construit par G. Lobbée en 1896 dans un style éclectique mi- néogothique, mi-néo-Louis XIII, on se sent quelque peu perdu dans les couloirs du temps.

Sur le tympan de cette porte extraordinaire, un alchimiste médite, un chien à ses pieds, devant une cornue en train de chauffer.

17 Avenue du Bel air

Pas moins de 12 bambins d’humeurs inégales sont rassemblés au-dessus de l’entrée du numéro 17 de l’avenue du Bel air, dans le 12ème arrondissement de Paris, non loin de la Place de la Nation. Mais que fait la police ?

On doit ces étonnants bas-reliefs, en rupture avec le style plus foral de l’époque, au sculpteur Georges Hardouin, missionné par l’architecte Jean Falp de décorer la façade de l’immeuble qu’il construisit ici en 1904.

Je vous invite à vous rendre sur place pour constater que la sobriété n’est pas de mise à cette adresse.

Pour un petit jeu de « Cherche et trouve », prenez le temps de découvrir les chats et souris cachés parmi les fioritures de cette incroyable façade.

75013 PARIS

173 Rue du Château des Rentiers

 

 

 

Une porte pour jeunes filles en fleurs, belle entrée pour une école élémentaire , n’est ce pas mon cher Watson.

75014 PARIS

31 rue Campagne-Première

 

 

 

 

 

Ce splendide immeuble a bien mérité sa médaille d’argent au concours de façades de la ville de Paris de 1912. Ses appartements-ateliers ont été prisés par de grands artistes du quartier Montparnasse.

L’immeuble du 31 – 31 bis rue Campagne Première dans le quartier Montparnasse à Paris, oeuvre d’André Arfvidson (1870-1935) affirme des partis pris esthétiques forts en lien avec sa vocation initiale, un ensemble d’ateliers d’artiste haut de gamme. Edifié en 1911, le bâtiment, béton armé et remplissage de briques, illustre la modernité des nouvelles techniques de construction. La façade sur rue se déploie sur quatre niveaux d’ateliers scandés d’imposants bow-windows rendus possibles grâce à la structure de ciment armé, niveaux auxquels répondent huit sur cour intérieure correspondant aux espaces d’habitation. La façade sur rue en grès flammé, décor atypique du grand céramiste Alexandre Bigot, témoigne des évolutions stylistiques des années 1910. Le revêtement d’inspiration Art Nouveau inscrit l’immeuble dans un programme décoratif plus Otto Wagner et Jugendstil viennois que Guimard. Son ordonnance classique souligne la sobriété d’un agencement géométrique des motifs qui préfigure l’Art Déco. Les cabochons aux motifs végétaux évoquent les expérimentations esthétiques de Charles Rennie Mackintosh et de la Glasgow School of Art. La discrète polychromie de la façade, camaïeu de brun, d’ocre, de blanc, accroche subtilement la lumière du jour, développant des variations chromatiques au fil de la journée. La production en série des carreaux issus du catalogue de la maison Alexandre Bigot a réduit les coûts généraux sans restreindre l’effet. L’immeuble primé au concours de façade de la Ville de Paris en 1912, a été distingué par les Monuments historiques. Façades et toitures sont inscrites par arrêté du 12 juin 1986.

 19 cité Bauer

 

 

 

 

 

Une superbe forte en bois sculptée par l’artiste hongrois Alexandre Mezei, qui a habité ici dans les années 1950.

On voit les tatillons d’ici : “Il ne s’agit pas d’une porte, mais d’un portail.” Certes. Mais ne pas inscrire ce charmant ouvrage de la cité Bauer dans ce top aurait été criminel ! Élaborée par le sculpteur d’origine hongroise Alexandre Mezei en 1959, cette double porte en bois est percée de deux cœurs en fer forgé. Décorées de tulipes, ces ouvertures sont ornées de deux inscriptions ultra-mignonnes. Sur celle de gauche, on peut lire “Isten Hozott”, soit “Bienvenue” en hongrois, tandis que sur l’entrée de droite, c’est en français que l’on déchiffre “Soyez les bienvenus” dans le métal.

L’ensemble est complété d’un petit panneau en bois peint où une composition pastorale met en scène un berger joueur de flûte et son petit chien, d’une jolie cloche vintage et de frises sculptées sur l’encadrement. Un magnifique portail très  cottagecore (La mode cottagecore se caractérise par des robes amples, des robes fluides, des jupes fluides et des manches bouffantes. Les pantalons amples en lin, les cardigans en tricot, les pulls en tricot torsadé, les chemises à fleurs, etc. sont également populaires.)qui s’accorde à merveille avec l’ambiance de la cité Bauer, petit coin de verdure en plein Paname situé à proximité de la rue des Thermopyles et ses jolies façades colorées.

5 Rue Victor Schœlcher

 

 

 

 

 

La porte Art Déco décorée de céramique de Paul Follot à l’Institut Giacometti.

Aujourd’hui, l’adresse accueille l’Institut Giacometti, mais elle était autrefois celle de la demeure de Paul Follot.

Paul Follot, né en 1877 et décédé en 1941, était à la fois ébéniste, architecte et décorateur, élève d’Eugène Grasset.

En pleine époque Art Nouveau, Paul Follot revient à des lignes épurées et élégantes, participant à la naissance de l’Art Déco.

Son hôtel particulier, édifié Rue Victor Schœlcher, sera l’occasion pour lui de présenter un véritable manifeste de ce nouveau style.

Entièrement dessiné et conçu par l’artiste sur une parcelle achetée en 1911, le 5 rue Victor Schœlcher est inauguré en juin 1914.

75015 PARIS

63-65 rue de l’Amiral Roussin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cet imposant portail sculpté est l’entrée d’un des immeubles de la Fondation d’Amicie Lebaudy

Un peu partout dans les quartiers populaires de Paris vont voir le jour des groupes d’immeubles : l’hôtel pour hommes célibataires, les HBM de l’avenue Daumesnil, les HBM de la rue d’Annam,  les HBM de la rue de la Saïda,  les HBM de la rue de Cronstadt, Les HBM de la rue de l’amiral Roussin.

Les HBM de la rue de l’amiral Roussin sont construits en 1906 par l’architecte hygiéniste Auguste Labussière, en charge de tous les projets pour le Groupe des maisons Ouvrières. L’entrée du groupe d’immeuble est signalée par un porche sur rue. Au sommet, le sculpteur Camille Garnier a sculpté une femme tendant un rameau d’olivier à une famille ouvrière. Autour d’une grande cour ouverte sur la rue s’organisent les immeubles formant un quadrilatère. Ils sont construits en armature béton et remplissage de brique ocre. Les façades sont traitées avec élégance, agrémentées de balcons, loggias et de de motifs sculptés.

50 avenue Ségur

 

 

 

 

 

Immeuble construit par Gabriel Ruprich-Robert en 1899.  

Voici une porte en fer forgé, aux motifs de fleurs, bien intéressante et originale. Entourée par un décor sculpté en spirales, évoquant de manière très stylisée un décor végétal. L’architecte, Gabriel Ruprich-Robert s’est en fait largement inspiré de l’oeuvre de son père Victor Ruprich-Robert, professeur d’architecture et commissaire des Monuments Historiques, « Flore ornementale. Eléments tirés de la nature et principes de leur application », publié entre 1866 et 1876. Le motif ressemble beaucoup au dessin « Etudes de bourgeons, frênes », publié sur le site du Musée d’Orsay.

 76 Rue Mademoiselle

 

 

 

 

 

Aux deux entrées de cet immeuble Art Nouveau décoré par Alexandre Bigot, on trouve toute une ménagerie en céramique pour un résultat totalement surprenant.

Des lions et des chevaux, ça, oui, on a l’habitude. Mais alors un petit chat farouche et un cocker trop mignon, là, on croit rêver !

Si vous vous rendez sur place, approchez pour admirer en détail la frise verte de jolies salamandres, un animal que l’on retrouve pour le coup plus régulièrement dans Paris.

Parce que, déjà au Moyen Âge, la salamandre acquit la réputation d’un animal magique et légendaire (en plus de pouvoir vivre aussi bien sur terre que dans l’eau, on lui prêtait le super pouvoir de résister aux flammes) ?

Parce qu’elle fut le symbole de François 1er, certes, mais aussi d’autres souverains ?

En tout cas, ce trio de bestioles me plaît beaucoup et apporte une note d’originalité à un quartier que l’on imagine un peu trop sage.

 75016 PARIS

2 rue Eugène Manuel

 

 

 

 

 

 Immeuble construit par Charles Klein en 1902.

Décidément, à Paris, ce ne sont pas les ouvrages Art nouveau qui manquent ! La preuve avec Les Chardons, un magnifique immeuble signé Charles Klein datant de 1903. Éléments végétaux, bleu turquoise caractéristique, volutes et arabesques et bow-windows… Tous les éléments du début du XIXe siècle sont là. Chef-d’œuvre à elle seule, la porte d’entrée est le fruit d’une collaboration entre le céramiste Emile Muller, chargé du sublimissime contour sculpté, et de Dondelinger, à qui l’on doit la ferronnerie. A la manière d’un portail d’église gothique, le décor en céramique décline différentes figures de chardons bleu-vert dont les tiges poussent sur les bords de la porte. Côté métal, le travail des courbes et de la géométrie est à saluer et les motifs fleuris renvoient à la fameuse unité de l’Art nouveau. La boucle est bouclée.

122 avenue Mozart

 

 

 

 

 

Hôtel Guimard, immeuble construit en 1909 par Hector Guimard.

Construit entre 1909 et 1912, l’hôtel Guimard se rattache à cette période extrêmement féconde. Marié en 1909 à la peintre américaine Adeline Oppenheim, fille d’un riche banquier juif, l’architecte décide de construire cet hôtel particulier pour son propre compte. Il servira à la fois de cadre à son agence d’architecture, à sa résidence privée et à l’atelier de son épouse. Très exigüe, la parcelle de 90 m2 a la forme d’un triangle. Pour y placer son programme, Hector Guimard conçoit un bâtiment sur six niveaux doté d’un ascenseur et d’un escalier intérieur. Et pour augmenter la surface habitable, il a recours à des fenêtres ventrues, à des bow-windows et à un encorbellement des façades à partir du 2e étage.

Le volume se présente comme une seule masse sculptée dans deux matériaux : la pierre et la brique. Une grande liberté formelle s’illustre dans la répartition très libre des fenêtres et grandes baies aux différents étages, le balcon d’angle du 3e étage et l’aspect monumental de la porte d’entrée.

Inspirés de la nature, les motifs de fleurs envahissent les encadrements en pierre des ouvertures et les ferronneries des balcons. Des auvents animent également les lucarnes de la toiture. A l’intérieur, Guimard fait de sa maison une œuvre d’art total en dessinant lui-même toute la décoration, des meubles jusqu’aux radiateurs.

Après le décès de Guimard, sa veuve propose à l’Etat français de lui céder leur hôtel particulier pour y aménager un musée Guimard. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les autorités françaises refusent, l’Art nouveau étant passé aux oubliettes. Le mobilier et les archives Guimard sont alors vendus. L’hôtel est aujourd’hui séparé en appartements.

14 Rue La Fontaine

 

 

 

 

 

  Immeuble Castel-Béranger construit entre 1895 et 1898 par Hector Guimard.

Chef-d’œuvre absolu de l’Art nouveau, le Castel Béranger est un immeuble d’habitation… à loyer modéré. Premier HLM du genre, il a été entièrement conçu par la star Hector Guimard entre 1895 et 1898, d’après les principes rationalistes d’Eugène Viollet-le-Duc et le style fleuri du baron belge Victor Horta. Un mélange des genres qui a non seulement séduit les habitants mais également quelques artistes, venus squatter les quatre ateliers du 6e étage comme Paul Signac ou l’architecte-décorateur Tony Selmersheim. Du beau monde est donc passé par l’impressionnant portail d’entrée en métal turquoise et en cuivre poli. Calé dans un arc de cercle et encadré par deux colonnes sculptées, l’ouverture tout en arabesques laisse entrevoir un vestibule tapissé de panneaux de grès dont les couleurs rappellent celles de l’entrée. C’est d’ailleurs l’une des règles d’or de l’Art nouveau : l’unité de l’œuvre doit être complète. Et petit tip : si l’histoire de cet immeuble iconique de Paname vous intéresse, des archives d’Hector Guimard sont précieusement conservées au musée d’Orsay.

3 rue Alfred Dehodencq

 

 

 

 

 

Hôtel Baconnier  6. Immeuble construit en 1905.

L’architecte Maurice Du Bois d’Auberville a réalisé en 1911 ce charmant hôtel particulier de style Belle Epoque. Les lignes du bâtiment sont simples et mettent en valeur la décoration du sculpteur Pierre Seguin : un décor naturaliste, des motifs floraux mais surtout un très élégant tympan surmontant les deux portes d’entrée ; il représente une jeune femme saisissant un bouquet de fleurs et de gerbes de blés.

75017 PARIS

92 Boulevard de Courcelles

 

 

 

 

 

Une porte faussement sage pour reprendre son souffle

À passer derrière ce festival de couleurs, de coquillages et de notes orientales, la porte de cet immeuble construit par les architectes Masson et Paloque en 1880 pourrait, certainement, paraître un peu fade.

Ce serait sans compter sur l’aversion de l’époque pour la sobriété en matière d’ornements.

Ici, le sculpteur Leleu donne vie à des angelots qui se voudraient pudiques, à un lion qui se voudrait sévère, et même à quelques sphinx ailés.

75018 PARIS

185 rue Belliard

 

 

 

 

 

Immeuble Deneux  construit entre 1910 et 1913 par Henri Deneux.  

Aux abords de la Petite Ceinture, cet immeuble triangulaire recouvert de céramiques colorées est l’œuvre de l’architecte Henri Deneux. Créé en 1910 pour son propre usage, l’ensemble de quatre étages situé à l’angle de la rue Belliard et de la rue des Tennis oscille entre Game of Thrones et le riad marocain. Évidemment, la porte de cet édifice est à la hauteur. Son tympan est surplombé d’un décor s’inspirant de l’iconographie médiévale avec une représentation d’architecte à sa planche de travail (compas et équerre en main) sur un panneau de céramique. L’encadrement circulaire aux carreaux bleu vif à la vibe orientale entoure une double porte métallique – bleue également – dont les entrelacs dévoilent une baie en verre fumé. Résultat ? Eh bien c’est magnifique, pardi.

1 place du Calvaire

 

 

 

 

 

 

C’est une des maisons les plus haut-perchées de Montmartre et une des plus originales.

Son entrée est au 1 Place du Calvaire… sous cette tête de chouette art- déco qui regarde vers l’est, de l’autre côté de la rue du Calvaire, vers la Maison Borde.

L’étrange maison fut conçue par Louis Brachet pour le peintre Maurice Neumont (1868-1930) qui demanda à son ami de transformer un modeste pavillon dont la situation au sommet de la Butte l’avait séduit.

La porte d’entrée est de style art nouveau mais annonce déjà la géométrisation des années 20.

75020 PARIS

5-7 rue d’Annam

 

 

 

 

 

Le magnifique porche en mosaïque du Groupe des maisons ouvrières. Il est lui, lui aussi, dû à Amicie Lebaudy.

Ce porche monumental, appartenant à un ensemble d’Habitation Bon Marché (HBM) : Le Groupe des Maisons Ouvrières. C’est une fondation, financée par Madame Amicie Lebaudy (dont la famille a fait fortune dans le raffinage du sucre), qui a œuvré à la création de ces logements, destinés aux familles modestes. Une décennie avant que la Ville de Paris ne se lance à son tour dans le logement social.

Construits en 1913 par l’architecte Auguste Labussière, ces immeubles en briques “présentent toutes garanties au point de vue de l’hygiène”, précise une inscription à l’entrée. Alors que les familles ouvrières s’entassent dans des taudis, une certaine élite prend, en effet, conscience de l’importance de l’hygiène et des conditions de vie pour le développement d’une société plus juste. Et ces immeubles se voient donc appliquer les théories du mouvement hygiéniste : ils s‘organisent autour de vastes cours aérées afin d’apporter de l’air sain et de la lumière. Certaines travées bénéficient de loggias, certains étages sont dotés de balcons.

Mais il est aussi question de créer du lien social, en gardant une grande place aux espaces communs (laverie, salle de lecture, fumoir…), et un donnant un rôle de suivi aux gardiens, qui agissent presque comme des assistants sociaux, “afin que les familles arrivantes soient sensibilisées à l’hygiène, à l’entretien de leur logement et même à l’éducation de leurs enfants”.  

Laisser un commentaire