Voici quelques petits trésors architecturaux étranges, insolites, peu communs que l’on trouve dans Paris à l’occasion de mes promenades en musardant au gré du vent dans les rues parisiennes, à découvrir :
Un paquebot dans le 15ème
arrondissement
L’architecte Pierre Patout (décorateur en autre du paquebot « Normandie ») a édifié en 1934 un immeuble en forme de paquebot au 3 boulevard Victor 75015.
Pour ériger cette bâtisse, il a dû respecter plusieurs contraintes: le respect des normes strictes de construction imposées par la ville de Paris ( hauteur, style des retraits) et, la forme du terrain.
Le concepteur de ce « paquebot » a transcendé les obstacles pour créer un chef d’œuvre.
La maison la plus petite, du côté de République
La maison la plus étroite de Paris ne mesure pas plus de 1,20 mètre de large sur à peine 5 mètres de haut, elle est située au 39 rue du Château-d’Eau 75010, à deux pas de la Place de la République .
La maigre bâtisse coincée entre deux hauts immeubles est constituée d’une échoppe au rez de chaussée et d’une pièce en étage.
Elle aurait été érigée suite à une querelle familiale, avant sa construction, il existait un passage entre les rues du Château d’Eau et du Faubourg Saint Martin, mais les héritiers n’ayant pas réussi à s’entendre , le propriétaire fit obstruer ce petit chemin en bâtissant cette maisonnette pour clore ce litige.
Un chalet de montagne à Paris dans le 19ème
arrondissement
C’est bel et bien un petit chalet de bois, digne d’un paysage de montagne, qui se tient au beau milieu du 19 ème arrondissement, au 103 rue de Meaux 75019.
Produisant un effet des plus insolites au cœur d’un environnement urbain, le petit habitat est très apprécié du voisinage, qui s’est battu récemment pour le sauver d’une fin tragique. En effet, le Plan local d’urbanisme prévoyait sa démolition, et son remplacement par un immeuble haut de presque vingt mètres.
Grâce à la persévérance de ces passionnés du patrimoine parisien, le PLU a finalement été modifié , et le chalet a pu être préservé.
Une pagode dans le 8ème
arrondissement
Un immeuble surprenant et insolite, que l’on ne s’attend pas à voir en plein Paris !
Derrière le parc Monceau, la Pagode à Paris est le fruit d’un rêve un peu fou d’un jeune marchand d’Art Chinois, Ching Tsai Loo, à la réussite fulgurante. Tout juste arrivé à Paris au début du 20 ème siècle, il racheta en 1922 un hôtel particulier de pur style classique, construit en 1880, pour en faire une somptueuse pagode Chinoise dans laquelle exercer sa profession.
La maison Loo 48 rue de Courcelles 75008 est aujourd’hui un musée privé.
Un immeuble en décor de cinéma dans le 10ème
arrondissement
La RATP possède de ci de là dans Paris des grandes bouches d’aération pour son métro. Et forcément parfois dans une configuration de rue, avoir un gros tube ce n’est pas forcément esthétique, ce qui devait être le cas dans la rue La Fayette.
Aussi pour cacher une gigantesque bouche de métro sise au 145 rue La Fayette 75010, la RATP a fait construire un pan de mur avec des fenêtres et une porte. Cet immeuble est donc factice, personne n’y habite.
Aucune poignée, aucune sonnette, aucun nom, aucune boite aux lettres : rien.
La maison la plus ancienne de Paris dans le 3ème
arrondissement
La maison la plus vénérable de Paris date de 1407 , elle est située au 51 rue de Montmorency 75003, elle a été construite pour l’écrivain-juré de l’Université de Paris et aussi, célèbre alchimiste Nicolas Flamel et sa femme Pernelle.
Sur la façade de la bâtisse, à côté d’une plaque commémorative, on peut encore voir un « N » et un « F » gravés dans la pierre en souvenir des deux époux.
En 1929,des bas reliefs furent dégagés mais sont aujourd’hui très altérés.
La légende veut que le couple ait fait fortune grâce aux pratiques ésotériques de Nicolas Flamel, qui aurait découvert la pierre philosophale.
Cette substance alchimique permettant non seulement de transformer les métaux en argent ou en or; à ce jour, cette maison est la plus vieille de Paris !
La vraie-fausse maison médiévale de Paris dans le 4ème
arrondissement
A l’angle du 1 rue des Chantres & du 1-3 rue des Ursins 75004, notre attention est attirée par une maison d’apparence médiévale.
C’est l’une des rares maisons rescapées des travaux d’Haussmann qui, à l’exception de la place Dauphine et de quelques rues près de Notre-Dame, détruisit beaucoup de l’île de la Cité.
Cette maison biscornue est restée et a été restaurée en 1958 par l’architecte Fernand Pouillon, il en fit une copie curieuse d’une bâtisse médiévale, en incorporant lors de la reconstruction divers éléments architecturaux volontairement disparates provenant de différents endroits mais choses étonnante l’ensemble en devient des plus original.
Des maisons Médiévales du XVIème Siècle
11-13 rue François Miron 75004 Paris
Il s’agit en fait d’un pastiche de maison médiévale bâtie par un bourgeois au XVII ème
Jusqu’en 1644, le terrain est vierge de toute construction. Benjamin Dally maître menuisier et sa femme y font édifier l’immeuble actuel. Devenu veuf, il revend son bien. L’acte notarié de vente datant du 12 février 1654 reprend clairement l’historique de la bâtisse érigée à partir de 1644.
Bien étrange vision que ces grandes battisses étroites, faites de saillies et d’encorbellement, un peu tordues et de guingois au milieu de cette rue commerçante. C’est que ces maisons se tiennent là depuis le début 16 ème siècle.
Une petite précision historique : au Moyen-Age, les maisons n’étaient pas désignées par des numéros, mais par des enseignes évoquant l’activité du commerce ou la personnalité de l’habitant.
L’usage a été remis au goût du jour avec ces deux maisons médiévales car elle sont respectivement estampillées : à l’enseigne au Faucheur» et « à l’enseigne au mouton.
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