Haaaaaaa Paris ! La Tour Eiffel, Montmartre, Le Louvre, les bistrots typiques…les Parisiens, les expressions plus ou moins oubliées de l’argot parisien.

Un langage hautement imagé (parfois même un peu trop) que l’on aimerait quand même bien remettre au goût du jour.

Voici un florilège des expressions populaires nées dans la capitale française, à découvrir :
Aller au diable Vauvert

Ou, comme on l’entend souvent, aller «à Pétaouchnock». Mais d’où vient cette étrange formule? D’après Georges Planelles, auteur des 1001 expressions préférées des Français, «vauvert» date du début du XIXe siècle. Cependant, son origine n’est pas certaine. «Au départ, ce mot banal ne désigne qu’un vert vallon ou val vert, le vau se retrouvant toujours actuellement, non pas à l’étable, mais dans ‘‘à vau-l’eau’’ et dans ‘‘par monts et par vaux’’.» Au XVe siècle, la formule «faire le diable de Vauvert» signifie «s’agiter comme un beau diable». On n’y lit pas encore la notion de distance…
L’auteur précise qu’il existe une abbaye de Chartreux située au sud de Paris portant le nom de «Vauvert». «Elle aurait été le théâtre de manifestations plus ou moins diaboliques, peut-être orchestrées par les moines eux-mêmes pour que le roi Louis IX leur fasse donation du domaine.» À Gentilly, il existe le château Vauvert qui aurait servi de repaire à des bandits. À Nîmes, «il y avait aussi un Vauvert près de Nîmes, où les protestants ont détruit un sanctuaire dédié à la Vierge». Doit-on alors considérer que ces «Vauvert», éloignés de la capitale, et dans lesquels eurent lieu des événements «peu catholiques», sont à l’origine de notre expression?
Ça se bouscule au portillon

Autrefois, des poinçonneurs validant les titres de transport se trouvaient au niveau des portillons des quais du métro parisien ce qui formait une file d’attente. Cette expression est donc utilisée pour désigner une affluence forte et soudaine, que ce soit pour entrer dans un lieu ou pour obtenir un poste, une promotion, un service…
C’est la fête à Neu-Neu

De par sa confusion avec le terme «neuneu», qui désigne le sot ou le niais, l’expression «tend de plus en plus à désigner toute manifestation manquant d’intérêt», analyse l’auteur. Revenons, cependant, sur l’origine de la locution née à… Neuilly-sur-Seine. Là où, en 1815, sous le règne de Napoléon, se tenait une ancienne fête foraine. L’abréviation «Neu-Neu» fut «sollicitée par l’abbé Delabordère, maire en fonction à l’époque». L’événement fut abandonné en 1925 pour raisons de travaux de voirie avant d’être de nouveau organisé en 2008 sous le patronyme «Fête au Bois». En 2010, à la demande des citoyens, la fête reprit son ancien nom, «Fête à Neu-Neu».
Entrer à l’œil

Entrer, généralement dans un bar ou une boite, sans raquer (puis s’en vanter auprès de tous les moribonds qui ont payé pour être là).
Origine : Créée en 1901, la brigade de la Mondaine s’occupait de surveiller les maisons closes parisiennes. Or les inspecteurs de cette brigade portaient comme insigne un petit oeil sur le revers de leur manteau. Petit oeil qui leur permettait de rentrer sans payer dans tous les bars à putes de la capitale. Et bien sûr, ils n’en profitaient pas du tout pour tremper leur nouille.
Être charrette

L’expression s’emploie pour traduire le fait d’être en retard ou, comme on dit, «limite limite». La formule est née au XIXe siècle dans le VIe arrondissement. En effet, elle sort tout droit de la bouche des architectes de l’École des beaux-arts de Paris. Cependant, il existe deux hypothèses: la première qui suggère qu’au matin de la présentation au jury, «l’administration faisait envoyer une charrette pour récolter les travaux lourds, fragiles et volumineux, qui devaient arriver achevés». Certains étudiants n’hésitaient pas à apporter une dernière touche à leur travail alors même que la charrette était en route.
La seconde affirme que les étudiants en architecture «qui avaient un travail urgent à faire en matière de dessins, cartons et maquettes» demandaient aux livreurs d’emprunter leurs charrettes, installées près de la gare Montparnasse, non loin de l’école.
Faire la tournée des Grands-Ducs

Faire la fête, passer de bars en bars, dépenser sans compter … c’est ce que faisaient les Grands-Ducs russes à la fin du XIXe / début du XXe siècle lorsqu’ils étaient de passage à Paris pour des voyages d’agréments.
Faire un bœuf

Organiser un petit concert improvisé avec des copains musiciens. Oui, comme le mec au lycée qui se sentait toujours obligé de prendre sa gratte en soirée pour nous jouer du Tryo.
Cette expression vient du cabaret parisien Le Bœuf sur le Toit, haut lieu du jazz dans l’entre-deux-guerres où se réunissaient toutes les plus grandes stars de l’époque. Stars qui, une fois alcoolisées, n’hésitaient pas à offrir un petit « boeuf » aux autres clients du lieu. Une initiative bien sympatoche !
La fin des haricots

L’histoire de cette expression est particulièrement savoureuse. Ainsi que le raconte Amédée de Ponthieu dans ses Légendes du vieux Paris (1867), il exista, au sommet de la montagne Sainte Geneviève située dans le Ve arrondissement, une école célèbre pour «sa rude discipline, ses fortes études et ses maigres repas». Les écoliers baptisèrent le lieu «Hôtel des Haricots, à cause de l’usage immodéré de cette piètre nourriture». Puis il y eut la Révolution. Elle supprima la caserne universitaire pour en faire une prison militaire «pour les gardes nationaux récalcitrants». Le lieu ne changea pas pour autant de surnom. Et l’on sait que, rappelle Anne Camberlin, «pour beaucoup de prisonniers, l’internement se terminait sur l’échafaud: la fin des haricots».
Un marronnier

Il s’agit d’un sujet qui revient chaque année dans la presse – et tout particulièrement dans le JT de Jean-Pierre Pernaut – comme les baïnes de la côte landaise, la rentrée des classes ou la revente des cadeaux de Noël. Merci Jean-Pierre.
Autrefois, un grand marronnier fleurissait chaque année sur la tombe des Gardes Suisses au Jardin des Tuileries. Et chaque année, les journalistes consacraient à cet événement assez peu important beaucoup plus d’articles qu’il ne le méritait. L’expression est ensuite assez logiquement rentrée dans le langage courant.
Métro, boulot, dodo

On utilise partout cette expression pour parler de la routine à un rythme effréné, mais c’est bien à Paris que son origine (et son sens) remonte. Ce jeu de mots fut inventé par le créateur de la librairie du Zodiaque occupant la rue Monsieur-le-Prince dans les années 1950-1960.
Midi pétante

“Sois là à midi pétante”, c’est-à-dire à midi exactement. En 1786, un petit canon solaire fut installé dans le jardin du Palais-Royal de la capitale. Une loupe permettait de concentrer les rayons du soleil pour enflammer la poudre du canon et produire une détonation à la mi-journée. Depuis, cette expression s’est étendue à toutes les heures de la journée.
On ne va pas attendre cent-sept ans

On emploie cette expression lorsqu’on trouve le temps trop lent, qu’une action prend trop de temps. Son origine est liée à la durée du chantier de Notre-Dame de Paris. Les Parisiens ont retenu 107 ans, même si en réalité le chantier dura plutôt entre 130 et 180 ans selon les phases d’avancement.
Payer en monnaie de singe

Autrefois, l’expression voulait dire que l’on payait en nature, c’est-à-dire avec son cul. Elle sert aujourd’hui à désigner un acheteur qui cherche à vous blouser.
Origine : Au XIIIe siècle, Saint Louis avait décidé d’instaurer un droit de passage pour les commerçants qui souhaitaient installer leur échoppe sur l’Ile de la Cité. Seuls les saltimbanques parvenaient à passer gratuitement en faisait faire à leur singe un petit tour de passe-passe devant les douaniers du Petit-Pont.
Se faire arrêter par les poulets

En 1871, la Préfecture de Police de Paris s’installe dans la caserne sur l’île de la Cité, construite sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de la capitale. Dès lors, le sobriquet “poulet” pour désigner les agents de Police ne tarda pas à entrer dans le vocabulaire parisien. C’est la version officielle du Ministère de l’Intérieur
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