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Le Parler du Bistrot

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Les cafés ou bistrots sont des lieux de sociabilité : on s’y reconnaît entre habitués, sans forcément approfondir les liens. On peut même y festoyer, y plaisanter, y jouer un rôle...

 Mais le brassage de population des cafés d’hier n’est plus vraiment celui d’aujourd’hui ; on s’y fréquente entre gens de même appartenance sociale, professionnelle, culturelle…

Et il faut parfois « montrer patte blanche » avant de pouvoir commander : « Garçon !… ».

Les Français s’expriment au bistrot. C’est pas nouveau. On y refait le monde quand il se défait et quand font défaut les faux-semblants qu’on pose sur le comptoir.

Un parler bistrot existe, il est utilisé par les garçons, les clients pour désigner les lieux, les divers ustensiles, les boissons, les personnes, ces mots sont fort imagés, poétiques, insolites…je vous propose un petit inventaire du parler bistrot, à découvrir :

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Quelques termes généraux

Le café: radebistrobistral,  bistre,  bistroquettroquet,  caberlot,  caboulotestanco,  bougnatboui-boui,

Le comptoir: zinc ou rade, piano, le zinc en question n’était autre que de l’étain qui coiffait le meuble.

Nombre de comptoirs étaient en bois, voire en marbre, avant la glorieuse arrivée du formica

Le tiroir-caisse:  radin

Le flipper: babasse

Les toilettes: cabinces,  chiottes,  petit coin, gogues,  goguenots, pipi-room, tartisses, tartissoires, vécés,

Le patron : il est  dans la limonade, bistrote, auverpin, taulier,

Le garçon= loufiat, origine possible de ce sobriquet : loufiat était le patronyme d’un assassin exerçât cette profession. A l’époque de ce fait divers, de nombreuses campagnes contre les méfaits de l’alcool considéré comme un poison firent assimiler, par association d’idée, le garçon de café qui le servait, à un pourvoyeur de la mort donc à un assassin. Le nom qui a perdu son sens péjoratif est resté.

Boire: étrangler un perroquet, lever le coude, basculer un godet, s’en jeter un derrière la cravate, se rincer la dalle, écluser une tesse, effacer un guindol, s’envoyer un gorgeon, relever une sentinelle, prendre un glasse, s’humecter le gosier, prendre un pot, s’enfiler un canon, picoler, picter, pinter, pitancher, pomper, siffler, téter…

Offrir à boire une tournée: arroser ça, rincer

Prendre une nouvelle consommation : recharger les accus, remettre ça, rhabiller les gamins,

Dernier verre: la der des der,

S’enivrer: se piquer le nez, se noircir, se péter, se pistacher, se poivrer,

Les ivrognes  ils ont la dalle en pente, une bonne descente, ce sont des bidards, des éponges, des licheurs, des picoleurs, des pionnards, des pitancheurs, des pochards, des pochetrons , des poivrots, des sacs à vin, des soiffards, des soûlards, des soûlauds.

Ivresse :  beurrée, biture, charge, cuite,gobette, muffée, pétée...

Payer : les aligner, les allonger, les lâcher, y aller de ses sous, banquer, béquiller, billancher, carmer, casquer, cracher au bassinet, douiller, éclairer, envoyer la soudure, se fendre, raquer,

Pourboire : pourliche, bonjour d’Alfred (c’est à partir de 1925 que le dessinateur Alain Saint-Ogan fait apparaître le pingouin Alfred dans sa bande dessinée Zig et Puce, cet animal étant adopté par les deux héros.Or, il se trouve que, lorsque Zig et Puce réussissaient à se débarrasser d’un adversaire ou à lui donner une leçon, ils ponctuaient généralement la victoire par un « t’as le bonjour d’Alfred ! ».C’est donc grâce à l’engouement de l’époque pour ces histoires illustrées et leurs personnages, que l’expression s’est rapidement répandue dans le langage courant.)

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Quelques boissons 

Allongé: café avec un peu d’eau chaude, café expresso préparé avec deux fois plus d’eau et la même dose de café qu’un expresso classique de façon à diminuer son intensité.

Amer-Picon: la mère Picon  boisson à 21° à base de gentiane, d’orange et de quinquina. On la boit avec de l’eau gazeuse, de la bière et du sirop.

Bière : une mousse, une huit, une seize, une kro,

Blanc-cass: vin blanc-sirop de cassis, kir

Blanc gommé: vin blanc avec du sirop de sucre,

Blanc-limé : vin blanc avec de la limonade,mélange vin & eau de Seltz 

Blanco : vin blanc

Bouteille de champagne :une roteuse de champ,

Café: cafeton, caoua,  jus, noir, crème, déca, nès,

Café arrosé : bistouille (avec marc, calva ou rhum), alcool bu dans la tasse de café vide encore chaude: une rincette,

Café électrique : mélange  de café  et de pastis

Casquette: c’est un Dubonnet car à une certaine époque sur le Tour de France la caravane publicitaire distribuait des casquettes aux spectateurs,

Cercueil : mélange bière & picon & grenadine,

Communard : est l’une des variantes du kir, dont il conserve les proportions (1/5 de crème de cassis, 4/5 de vin rouge). C’est un short drink sec, servi sans glace, qui se déguste à tout moment,

Demi : surprise quand on commande un demi de bière pour la première fois, on se dit d’abord naïvement qu’il doit s’agir d’un demi-litre. Or, quand on nous apporte le verre, on s’aperçoit qu’il ne contient que 25 cL  Á l’origine le  verre à bière avait pour contenance un demi-litre  mais de nos jours, la contenance varie de 250 à 350 ml.ainsi si on demande un demi-verre de bière, on en obtient donc logiquement la moitié, soit 25 cL,

Eau: bouillon de canard , jus de grenouille, flotte, fraîche, sirop de pébroque, Château-Lapompe

Eau à pédale et à ressort: siphon d’eau de Seltz…

Eau-de-vie : de l’antigel, de la blanche, un casse-poitrine, un coupe-la-soif, de la gnôle, du raide, du schnaps, un tord-boyaux?

Feuille Morte: à base de pastis et de sirop de menthe et de sirop de grenadine,

Fond de culotte: apéritif ainsi dénommé, lors de la venue d’un slogan d’une célèbre marque de gentiane Suze :  » Il ne s’use qu’assis !…  »  (Suze-cassis).

Galopin: petite chope de bière de petite taille variant de 7 à 20 cl,

Mauresque : mélange courant dans le sud de la France. Il est réalisé à base de pastis et de sirop d’orgeat,

Mandoline : bière et sirop de menthe,

Marie-salope : mélange vodka & jus de tomate,

Mazout ou Gas-oil ou Goudron : boisson à base de pastis et soda au cola,

Mélé-cass : eau-de-vie additionnée de cassis,

Môminette : petit verre de pastis bien allongé, c’est aussi une « demi-dose . Dans le sud, c’est abrégé en « Momie » en faisant le parallèle avec l’antiquité égyptienne grâce à la couleur similaire des deux produits.

Monaco: mélange à base de bière et de limonade auquel on ajoute du sirop de grenadine,

Noisette:  express avec une goutte de lait.

Panaché : mélange de bière et de limonade,

Pastis: un lait de tigre, une petite, une momie, un pastaga, un pernaga, un pernifle, un perniflard, un 51, un 102 (=2)

Perroquet:  mélange à base de pastis et de sirop de menthe,

Radeau : limonade avec du citron,

Sabler le champagne:  au XVIIe et XVIIIe siècle, sabler signifiait boire cul sec, avaler d’un trait. On jetait ainsi littéralement le liquide au fond de la gorge. Au XIXe , sabler se traduit souvent par boire du champagne en abondance.

Sabrer le champagne: ouvrir la bouteille à l’aide d’un revers de lame, autrefois, un sabre. L’origine remonte aux célèbres hussards de la garde napoléonienne.

Singe à l’eau: prenant l’apéritif; le taulier propose pour  faire rire  un un singe à l’eau pour un Cinzano,

Soupe de pois: pastis à peine troublé d’eau,

Tango: mélange bière-grenadine,

Tilleulmélange vin blanc et vin rouge,

Tomate: mélange pastis avec un trait de sirop de grenadine,

Vin rougejaja,  jinjin, pitchegorne,  picolo,  picrate,  picton, pif, pive, pivois, rouquin, pinard, …si c’est mauvais :bibine,

Vol de nuit: Suze au sirop de menthe…

Pour un  petit creux

Américain : sandwich américain ; œuf, tomate, crudités, frites, jambon ou poulet ou saucisses,

Avoir faim: avoir la dalle, avoir la dent, un creux,

Sandwich:  casse-dalle, sec-beurre,  Paris-beurre, mixte…

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