Florilège gourmand Spécialités culinaires

Traditions culinaires dans le Monde pour la Toussaint

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Même si pour nous Toussaint rime souvent avec premières vacances de l’année, la fête de tous les Saints, comme son nom l’indique, est initialement une fête religieuse célébrée le 1er novembre en l’honneur de tous les saints du panthéon catholique. À ne pas confondre avec la fête des morts le 2 novembre, jour pendant lequel il est de coutume d’aller fleurir les tombes de nos proches au cimetière. Cette période de l’année est riche en traditions diverses et variées partout dans le monde.

 

 

 

 

 La Toussaint est une fête chrétienne qui est célébrée depuis le début du Moyen Âge, bien que sa forme actuelle ait été établie plus tard. L’origine de la Toussaint remonte au VIIe siècle lorsque le pape Boniface IV a consacré le Panthéon de Rome en tant qu’église dédiée à la Vierge Marie et à tous les martyrs chrétiens le 13 mai. Mais c’est un siècle plus tard que le pape Grégoire III a déplacé la fête de la Toussaint au 1er novembre, coïncidant avec une ancienne fête celtique, Samhain. Le but de cette modification était de christianiser ces fêtes païennes et de commémorer non seulement les martyrs mais aussi tous les saints, connus et inconnus.

 

 

 

 

 

 

 

La Toussaint est aujourd’hui célébrée dans de nombreuses traditions chrétiennes à travers le monde pour honorer la mémoire de tous les saints et pour prier les âmes des défunts.

 

 

 

 

 

Elle est suivie du Jour des Morts le 2 novembre, qui est consacré à la prière pour les âmes des défunts et est souvent associé à des coutumes et des traditions liées à la mémoire des proches décédés.

 

 

 

 

 

 De nos jours, la Toussaint est surtout une fête qui rappelle aux familles à travers le monde de célébrer leurs proches décédés. Les traditions qui l’entourent varient d’un pays à l’autre, mais la nourriture reste un aspect universel de cette célébration.

 

 

 

Les habitudes et traditions culinaires qui accompagnent la Toussaint sont riches et diverses, reflétant la manière dont différentes cultures commémorent leurs êtres chers disparus.

 

 

 

 

 

 

Chaque pays a ses propres traditions et spécialités culinaires pour célébrer la Toussaint. Cependant, l’élément commun dans toutes ces célébrations est le respect et l’amour envers les défunts.

 

 

 

 

Ces habitudes culinaires sont un moyen de se souvenir de ceux qui nous ont quittés et de perpétuer leur mémoire à travers la nourriture et la tradition. Voici les traditions culinaires dans le Monde pour la Toussaint, à découvrir : 

 

 

 

 

 

 

 

 

Allemagne

Allerheiligen

 

 

 

 

 

La Toussaint allemande, également appelée Allerheiligen, est une fête annuelle qui a lieu le 1er novembre. Ce jour-là, les Allemands honorent et se souviennent de leurs proches décédés : ils visitent les cimetières, apportent des fleurs, assistent à la messe…

En Allemagne, comme dans d’autres pays, c’est un jour de fête où les gens ne vont pas travailler et les enfants ne vont pas à l’école.  

La Toussaint, c’est la fête de tous les saints, en France le 1er novembre est férié, ce n’est pas le cas dans toute l’Allemagne. Les Lands, catholiques sont les seuls à fêter la Toussaint, donc les seuls à avoir ce jour férié.

 

 

Belgique

Rouyo ou “gâteau d’enterrement”

 

 

 

 

 

Enfin, la Belgique aussi a ses traditions de la Toussaint. Et c’est plutôt les betteraves que l’on évidait pour en faire des lanternes! Dans la région liégeoise, on prépare encore traditionnellement des gaufres au saindoux garnies généreusement d’un mélange de cassonade et de beurre. En Ardenne, c’est le goseau aux pommes, un chausson dont la pâte est dorée à l’œuf.

Mais aussi le rouyo ou “gâteau d’enterrement”, sorte de brioche torsadée aux raisins et au sucre perlé un peu comme un cramique dont la forme rappelle une couronne mortuaire. Anciennement, il pesait de 2 à 3 kg et on le servait en tranches avec du bon beurre ardennais.

 Ce gâteau est une sorte de brioche aux raisins secs traditionnellement préparée et servie lors des funérailles ou de la Toussaint en Belgique. Ce plat prend la forme d’une couronne pour rappeler les couronnes mortuaires de fleurs déposées en hommage aux défunts.

 

 

  

Bolivie

Maicillos

 

 

 

 

 

 

En Bolivie et au Pérou également, les Maicillos, des petits biscuits préparés à base de farine de maïs sont préparés traditionnellement pour commémorer le jour des morts. On peut les trouver dans les cimetières sous forme d’offrandes pour honorer les ancêtres.

Les divers ingrédients nécessaires pour réaliser cette recette sont: farine, sucre, beurre, œufs, levure chimique… 

 

 

 

Brésil

Zombies

 

 

 

 

 

À l’occasion de la traditionnelle fête des morts, au Brésil, des centaines de zombies ont envahi les rues de Sao Paulo et de Rio de Janeiro.

La Fête des Morts, célébrée le 2 novembre, est une date dédiée à la mémoire et à l’honneur des morts. Au Brésil et dans de nombreux autres pays, c’est une fête qui a des racines religieuses et culturelles.

La célébration de La Toussaint implique diverses activités, comme visiter les tombes de ses proches, décorer les tombes avec des fleurs et des bougies, dire des prières pour les morts et participer à des messes ou à des services religieux. C’est un moment de réflexion et d’hommage aux personnes décédées.

Le gouvernement brésilien a reconnu l’importance culturelle et religieuse de La Toussaint pour la population et l’a donc établi comme fête nationale. Cela permet aux gens de rendre hommage et de participer à des activités liées à la date sans les obligations du travail ou de l’école.

 

 

Chine

Qing Ming

 

 

 

 

 

En Chine, on ne fête pas la Toussaint mais le Qing Ming. Début avril, ce jour qui signifie “clair et lumineux” est celui pendant lequel les Chinois vont sur les tombes des défunts pour les balayer, et ainsi honorer leur mémoire.

 

 

 

Espagne

Huesos de Santo

 

 

 

 

 

 

En Espagne, et particulièrement en Aragon, on mange des châtaignes produit de saison que l’on retrouve dans toutes les traditions méditerranéennes des fêtes de la Toussaint bouillies avec des graines d’anis. Sur l’île de Minorque, aux Baléares, la veille de la Toussaint, on mange des bunyols de tots sants, beignets à base de fromage de Maó jeune. Il s’agit d’un fromage à pâte dure d’Appellation d’origine protégée élaboré avec du lait cru de vache. Au centre de l’Espagne, en Castille, on mange des huesos de santo (os de saint), des délicieux bonbons en forme d’os fourrés de pâte de marron glacé, massepain farcis d’un mélange de jaunes d’œufs et de sucre.

Catalogne

 Castanyada

 

 

 

 

 

La nuit du 31 octobre les catalans à Barcelone et ailleurs ont pour tradition de déguster des produits de saison, notamment des châtaignes et marrons chauds. Cette coutume gastronomique remonte à l’époque médiévale où les familles se recueillaient et savouraient panellets, patates douces et marrons chauds en sirotant du moscatelle pour rendre hommage aux proches disparus. La consommation de ces produits super énergétiques et de saison s’explique par le fait que toute la nuit de la Toussaint et jusqu’au levé du jour les parents et amis sonnaient le glas aux côtés des sonneurs de cloches et avaient donc besoin d’assez d’énergie pour résister jusqu’à l’aube.

 

 

Etats-Unis

  Pumpkin

 

 

 

 

 

 

Aux Etats-Unis, les spécialités d’Halloween tournent surtout autour de la citrouille, des bonbons et des pommes d’amour. Ces dernières que l’on retrouve également dans les préparations fétiches de l’Halloween des Britanniques et des Irlandais.

D’ailleurs, savez-vous quelle est l’origine exacte de cette fameuse sucrerie ? Ennemies jurées des dentistes, les pommes d’amours sont nées au début du XXe siècle dans le New Jersey, aux États-Unis. Son origine est, comme de nombreuses sucreries, le fruit d’un beau hasard. Il se trouve que son inventeur, le confiseur William Kolb, a eu un jour l’idée de tremper une belle pomme dans les bonbons qu’il préparait.

Le nom anglais de notre fameuse pomme d’amour est plus banal : la pomme-bonbon. Le terme français de pomme d’amour jusqu’ici associé à la tomate a été transféré à la confiserie, qui lui ressemble par la forme et la couleur, et qui se trouve être tout particulièrement délicieuse.

La pomme d’amour est, comme vous le savez, constituée d’une pomme fraîche entourée de sucre cuit, souvent coloré en rouge et qui est piquée sur un bâton en bois afin de pouvoir les tenir. On la trouve plus particulièrement dans les fêtes foraines ou les foires.

Les divers ingrédients nécessaires pour réaliser cette recette sont:  pommes de petit calibre, sucre en poudre, eau, sirop de glucose, colorant alimentaire orange, huile type tournesol ou colza, bâtonnets en bois, pâte d’amande pour la décoration… 

 

  

France

 

 

 

 

En France, la Toussaint est née grâce à Louis le Pieux en 835, sur les conseils du pape Grégoire IV. L’église voulait alors que le rite de la Toussaint devienne une fête chrétienne et non plus celtique et les saints mis à l’honneur à la place des morts. Cependant, au Xe siècle, l’église se plia à la superstition populaire en introduisant une fête des morts, le 2 novembre. On prie ce jour-là pour qu’ils rejoignent les saints fêtés la veille et qu’ils sortent ainsi du purgatoire, où ils sont peut-être encore en transit.

Même si en France on ne fête pas les morts de la même façon que chez les Anglo-Saxons, on peut tout de même y déguster des spécialités liées à la Toussaint et à la Fête des morts. Dans plusieurs régions, on confectionne ainsi des gâteaux anthropomorphes, un rituel un peu cannibale. En Corse, on mange des châtaignes, chaque fruit avalé symbolisant une âme que l’on délivre du purgatoire. Autre tradition datant de l’Antiquité, les habitants de l’île déposent sur le rebord des fenêtres des châtaignes et du lait pour les morts qui reviennent chaque année là où ils ont vécu. Tandis qu’à Bastia, on confectionne également des salviata, des gâteaux sucrés en forme de “S” parfumés à la sauge.

 Dans le Roussillon, en pays catalan (et donc aussi en Catalogne espagnole), on consomme également des châtaignes grillées, la castanyada, mais on offre aussi des pannelets, des petits pains de massepain recouverts de pignons. En Bretagne, on dégustait autrefois les “” à base de lait caillé et de cidre. Et en Normandie, dans la région de Dieppe, on trouve toujours des pâtés aux poires préparés avec la récolte saisonnière de poires de Fisée. Soit un feuilleté sucré, confectionné avec cette variété de poires dures que l’on ne consomme que cuites

 

Bretagne

Crêpes des trépassés

 

 

 

 

 

En Bretagne une tradition a existé du 15ème au 20ème siècle. Les enfants, essentiellement en Finistère et dans le Pays de Vannes, avaient pour coutume de sculpter des betteraves : yeux, nez et bouches effrayantes voyaient le jour sur le légume creusé…Une petite bougie y était installée pour éclairer les talus en terrifiant ainsi les passants.

Autres traditions : les enfants portaient une tête betterave sur leur tête représentant l’Ankou, célèbre serviteur de la mort de Basse Bretagne. Et pour chasser les mauvais esprits, à la veillée de cette fête, on pouvait balayer le seuil de sa porte avec un balai de genêt.

Dans chaque région de Bretagne existaient différentes traditions qui ont de nos jours plus ou moins disparues. Mais aujourd’hui, pour contrer Halloween, quelques irréductibles bretons réaniment ces traditions comme du côté de Brocéliande ou de Plougastel-Daoulas !

 

Niflettes de Provins

 

 

 

 

 

 

Il existe aussi des traditions culinaires à la Toussaint. Elles ne sont pas uniquement réservées à Noël et Pâques. Aussi, voici quelques idées gourmandes qui raviront petits et grands.

La niflette est une pâtisserie originaire de la ville de Provins, en Seine-et-Marne composée de crème pâtissière à la fleur d’oranger. Elle se consomme froide ou tiède, comme dessert… ou à n’importe quel autre moment de la journée.

Au Moyen Âge, la niflette était préparée pour le 1er novembre. La pâtisserie était offerte aux orphelins qui pleuraient et reniflaient devant la tombe de leurs parents.

Les divers ingrédients nécessaires pour réaliser cette recette sont: pâtes feuilletées maison ou achetées (mais pur beurre dans ce dernier cas), lait entier, sucre glace, jaunes d’oeufs, farine, poudre à flan, fleur d’oranger, beurre fondu…

Pour le dorage : jaune d’oeuf, eau…

 

Salviata

Corse

 

 

 

 

En Haute-Corse, ces pâtisseries traditionnelles sont confectionnées pour honorer les défunts et sont offertes aux voisins, aux amis et membres de la famille ayant perdu un proche. Elles s’apprécient avec un café ou un thé.

 La salviata est un gâteau plat en forme de « S », traditionnellement aromatisé à la sauge (la « salvia » qui signifie guérir). Aujourd’hui, les salviatas sont presque toutes au citron, à la vanille, à la fleur d’oranger ou à l’anis et demeurent une tradition bien ancrée sur l’île de Beauté.

Les divers ingrédients nécessaires pour réaliser cette recette sont:  farine, levure de boulanger, sucre, beurre, feuilles de sauge…

 

Rommelbootzennaat

 Lorraine

 

 

 

 

 

 

En France, bien avant que la fête d’Halloween n’atteigne le continent européen, les enfants en Bretagne avaient pour coutume de creuser des betteraves et d’y introduire une petite bougie à l’intérieur, tout comme l’on fait aujourd’hui avec les citrouilles, afin d’effrayer les gens qui passaient devant. Cette tradition est encore perpétuée en Lorraine et porte le nom de Rommelbootzennaat, « la nuit des betteraves grimaçantes ». Elle est célébrée chaque année le 31 octobre. En France la commémoration des morts se substitue souvent au jour de la Toussaint. En effet, étant donné que le 2 novembre n’est pas férié, les français ont pris l’habitude de commémorer leurs morts le 1er du mois. Des chrysanthèmes d’automne, qui remplacent les bougies depuis la moitié du XIXème siècle seulement, sont déposées pour fleurir les tombes.

 

 

 

Inde

Semblani

 

 

 

 

 

L’hindouisme a lui aussi ses traditions funéraires gastronomiques comme le montre la fête de Semblani. Ce repas rituel offert aux défunts se déroule comme dans la religion chrétienne le 1er novembre. Très codifié, il suit un protocole de préparation immuable respecté par les familles hindoues en Inde mais aussi aux Antilles où cette religion est très présente.

Un repas composé de riz, de pâtisseries, de fruits et de boissons est disposé sur une feuille de bananier dans une pièce réservée à cet effet. Tour à tour, les membres de la famille viennent se recueillir dans la pièce qui est ensuite fermée quelques minutes, le temps de laisser les morts « manger ». Ce n’est qu’une fois leur appétit assouvi que les vivants pourront à leur tour se repaître de leurs « restes »…

 

 

Irlande

Barm brack

 

 

 

 

 

Le barm brack irlandais est une forme de cake aux raisins secs dans lequel on cache un anneau ou un penny.

Ce cake fourré aux raisins secs renferme un petit trésor ! Selon la tradition, on cache un anneau et un penny dans la pâte, un peu à la manière de la fève dans une galette des rois.

 Celui ou celle qui trouve l’anneau a de bonnes chances de se marier dans l’année tandis que la personne trouvant le penny a toutes les raisons d’espérer faire fortune prochainement. A savourer avec une bonne tasse de thé.

  Les divers ingrédients nécessaires pour réaliser cette recette sont: fruits mélangés séchés hachés, thé noir chaud, farine, cannelle moulue, noix muscade moulue, bicarbonate de soude, œuf large, sucre, marmelade de citron, zeste d’orange râpé…

 

 

Italie

Ossa dei Morti

 

 

 

 

 

 

En Italie, en Sardaigne, on confectionne des papassini, des biscuits à base d’amandes, de saindoux, de raisins secs (papassa), de graines de fenouil, d’amandes et de noix pilées glacés au sucre. En Sicile, la fête est joyeuse, centrée autour des enfants, à qui les morts viennent offrir des cadeaux. A cette occasion, on dévore les ossa dei morti, littéralement les “os des morts”, des biscuits durs à base d’amandes et de sucre en forme de tibia, mais aussi la frutta di Martorana, de la pâte d’amandes façonnée en forme de fruits. Dans les Pouilles, on cuisine la colva, un étrange mélange de blé cuit, de graines de grenade, de figues séchées, d’amandes et de cannelle.  

 

 

 

Japon

Obon

 

 

 

 

 

 

 

L’Obon au Japon est une fête d’origine bouddhiste qui tombe en plein milieu de l’été mais que l’on peut cependant faire correspondre à la Toussaint catholique. Pour la fête des ancêtres au Japon des offrandes sont faites aux défunts pour apaiser leurs souffrances dans l’au-delà et les remercier des sacrifices qu’ils ont faits sur terre. Devant leurs maisons, dans les petits villages comme à Kyoto et Tokyo, les japonais accrochent les fameuses lanternes qui ont pour but de guider les âmes des morts vers leur demeure d’origine. À quelques jours d’écart a lieu la fête des fantômes en Chine, qui découle des mêmes origines bouddhiques. En Chine, pendant un mois entier les portes des enfers sont ouvertes aux âmes des morts pour les laisser errer sur terre.

 

 

 

 

Mexique

Pan de muerto

 

 

 

 

 

Impossible de faire un billet sur les différentes traditions de la Toussaint dans le monde sans parler du Día de los Muertos au Mexique. De Mexico à Guadalajara, la fête des morts a une grande importance au Mexique et se déroule sur deux jours, du 1er au 2 novembre. C’est l’occasion pour les familles de se retrouver, que l’on soit mort ou vivant. Tout le monde se réunit au cimetière pour chanter, danser et partager un grand festin autour des tombes éclairées de bougies.

 

 

 

 

 

 

Les familles érigent des autels en l’honneur de leurs morts et des victuailles leur sont données en offrande, notamment le pan de muerto, « pain de mort », une brioche sucrée dont la forme symbolise le crâne et les os, mais aussi des calaveritas de azùcar (de petits crânes en sucre), sans oublier la tequila bien sûr. Ce n’est pas un jour triste pour les mexicains, mais bien un jour de fête.

El dia de los muertos, une fête de tous les diables

De l’Équateur au Guatemala, l’Amérique latine s’anime comme rarement dans l’année au moment des fêtes de la Toussaint. Baptisée « El dia de los muertos », la fête des Morts s’étale sur deux journées au Mexique, les 1er et 2 novembre, et donne lieu à une explosion très colorée de traditions folkloriques où la nourriture joue un rôle primordial…

 Que ce soit aux enfants décédés, honorés le premier jour, ou aux adultes, célébrés le second, les familles rendent hommage à leurs chers disparus en couvrant leurs tombes de victuailles. Dans les cimetières, le visiteur étonné découvrira des sépultures dignes des plus beaux banquets de fête : plat favori du mort, alcool, sucreries… Ici, les nourritures adressées aux défunts ne sont pas que spirituelles.

 Loin des cimetières et de leur silence momentanément troublé, les maisons s’animent elles aussi au rythme des réjouissances, tout à la joie d’accueillir des familles cette fois bien vivantes. Symbole par excellence de ces célébrations, les « calaveritas de azùcar » sont des têtes de mort en sucre que l’on s’échange entre proches ou amis depuis l’époque aztèque où les grands chefs exposaient fièrement les crânes de leurs ennemis morts au combat. Autre grand classique gastronomique de cette période, les « pan de los muertos » sont des petits pains en forme d’os ou de squelette vendus dans toutes les boulangeries.

Au Mexique, la Toussaint est célébrée avec le fameux « Dia de los Muertos » (Jour des Morts). Les familles décorent des autels avec des photos de leurs proches décédés, des bougies, des fleurs (surtout les cempasúchil, ou fleurs de souci), et des objets personnels. Les offrandes alimentaires sont essentielles dans cette tradition. Les tamales, le mole, et le pan de muerto (pain des morts) sont incontournables. Les calaveras, des têtes de sucre colorées, sont également populaires et représentent les êtres chers disparus.

 

 

 

Pérou

T’anta Wawa ou pain bébé 

 

 

 

 

 

 

 

 

La musique criolla (c’est-à-dire créole) fait partie de la culture péruvienne, surtout sur la côte. A tel point que, depuis 1944, une fête lui est officiellement consacrée. Née du métissage et du mélange des cultures des noirs africains (venus en tant qu’esclaves au temps des Conquistadors), des indigènes et des Espagnols, elle est l’emblème d’une identité sociale plurielle.

La musique criolla désigne de façon globale tous les styles ayant des influences africaines ou européennes comme le festejo, la marinara, la polka peruana…

Le matin du 1er novembre, la tradition veut que les familles se rendent à la messe.

Le déroulement de la suite des événements dépend ensuite de l’endroit où vous vous trouvez, mais ils auront tous une tonalité légère et gaie : il s’agit véritablement de “fêter” tous les disparus, qu’il s’agisse d’ancêtres lointains ou de proches perdus récemment.

Les cimetières se transforment en lieux de vie animés : on y apporte des fleurs (surtout dans les localités de la côte) ou de la nourriture qui sera partagée, de façon symbolique, avec les âmes du purgatoire (dans les sites de la Sierra). Des groupes de musique viennent aussi jouer des chants traditionnels.

Parfois, notamment dans les zones rurales, le 1er novembre est consacré à la préparation des festivités du lendemain. Les Péruviens se souviennent des goûts du défunt et ils cherchent à lui rendre hommage en lui apportant tout ce qu’il aimait : des plats, des boissons, des petits objets évoquant ses loisirs favoris… Ces offrandes seront ensuite déposées le lendemain au cimetière.

Il arrive aussi que des communautés indigènes célèbrent la Toussaint en se rendant la nuit sur les tombes des défunts pour y allumer des bougies, et parfois y faire la fête toute la nuit ! Une croyance populaire veut en effet que les morts, à partir de minuit, sortent des ténèbres (même de façon désincarnée) pour partager ses retrouvailles avec les vivants. Durant l’époque Inca, ils étaient même déterrés chaque année… Mais soyez rassurés : cette pratique a totalement disparue aujourd’hui !

À La Arena (une localité au Nord du Pérou proche de la ville de Piura), on pare les enfants de leurs plus beaux atours. Les familles ayant perdu un proche en bas-âge offrent à ceux qui ressemblent à leur défunt des gourmandises traditionnelles

 Cocada à la noix de coco

 

 Camotillo à la patate douce

 

 

 

… présentées dans des Angelito (de jolis petits sachets).

Au Pérou, en Bolivie et en Equateur, Le Tanta Wawa est souvent offert aux divinités ou aux ancêtres lors de cérémonies religieuses. Les personnes présentes lors de ces événements reçoivent une part du Tanta Wawa, symbolisant ainsi la communion et la générosité. Dans une mythologie qui mêle légendes préhispaniques et religion chrétienne, on fête le 2 novembre l’ouverture du voile entre les vivants et les morts, le jour des morts comme au Mexique, pour leur rendre hommage. Des offrandes sont faites aux défunts enfants le 1er, et aux adultes le 2 novembre.

 

Portugal

Bolinhos dos Santos ou gâteaux des Saints  

 

 

 

 

 

 

Au Portugal, les gâteaux des Saints s’accompagnent de liqueurs et de châtaignes rôties.

Ces petits pains typiques de la Toussaint au Portugal, mais aussi en Espagne, se nomment Bolinhos dos Santos.

Au Portugal, on ouvre les portes des maisons le 1er novembre pour laisser entrer les âmes des morts. Les revenants sont censés apparaître dans leurs anciennes demeures. La coutume veut qu’on leur laisse de quoi boire et manger.

Mais ces traditionnels gâteaux des Saints, qui s’accompagnent de liqueurs et de châtaignes rôties, sont aussi offerts aux « vivants » qui passent pour célébrer cette journée.

 

 

Royaume-Uni

Bonfire toffee

 

 

 

 

 

Au Royaume-Uni, on prépare encore des bonfire toffee, des caramels durs, et très noirs, à base de mélasse et de beurre.

Halloween, ou la veille de la Toussaint, a évolué à partir de Samhain et a conservé certains de ses éléments. Ainsi, avec la fête de la Toussaint fixée par l’église catholique au 1er novembre, la veille de la Toussaint est devenue connue sous le nom d’Halloween, une contraction de « All Hallows’ Eve » que l’on peut traduire en français par « la veille de tous les saints ».

Certains éléments rituels de Samhain ont été intégrés à Halloween, comme les feux de joie qui sont devenus les traditionnels feux de camp d’Halloween. La croyance que les esprits des morts errent pendant la nuit d’Halloween a évolué, et depuis on se déguise pour se confondre parmi les esprits et échapper à leur tourmente. Enfin, la coutume de la chasse aux bonbons est probablement liée à la tradition d’offrir de la nourriture aux esprits.

  

 

Sicile

 La festa dei Morti

 

 

 

 

 

 

En Sicile on raconte qu’il y a bien longtemps, dans la nuit du 1er au 2 novembre, les défunts visitaient leurs proches encore en vie et apportaient des présents aux enfants. De nos jours ce sont les parents qui achètent des petits cadeaux, jouets et objets en tous genres, à leurs enfants et qui les cachent dans la maison pour que ces derniers les trouvent après une sorte de chasse aux trésors, tôt le lendemain matin. La veille au soir, la râpe à parmesan de la maison est cachée, car il paraît que sinon dans la nuit, les morts râpent les pieds des enfants pas sages. En plus des jouets, il est coutumier dans certaines familles d’offrir des chaussures neuves remplies tour à tour de bonbons ou de biscuits typiques de cette fête comme les crozzi ‘i mottu « os de mort » ou les pupatelli fourrés d’amandes grillées ou encore ‘U Canoniser’, un panier rempli de produits de saison (fruits secs et autres douceurs). Mais le véritable protagoniste de la fête des morts à Palerme est la pupaccena, une petite statuette en sucre, sur laquelle sont représentées des figures traditionnelles (paladins, marionnettes siciliennes de l’Opera dei Pupi)

 

 

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