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Quelques apéritifs d’antan, oubliés, démodés

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On n’osait plus en parler par crainte de se faire rattraper par les hygiénistes à l’affût de tout écart qui ne limite pas la consommation d’alcool au strict repas du dimanche. Pourtant, loin de reculer, l’apéritif à la française vit une mutation qui renverse les traditions et le remet au goût du jour.

 

 

Du sirop de fraises au vin de noix et aux clémentines confites à l’eau-de-vie, en passant par le surprenant sirop de navet contre la toux, l’exotique noix de coco au rhum, la traditionnelle confiture de vieux garçon ou l’original ratafia de rhubarbe…

 

 

 

Que deviennent les liqueurs d’antan, les  punchs des tropiques, les  apéritifs de grand-mère après un temps de mise aux oubliettes, une résurgence s’opére.

 

 

 

 

Les modes changent,  les goûts changent, les saisons, les années changent ce qui était à la mode tombe dans l’oubli mais un certain ressentiment se fait sentir.

 

 

 

Ah le bon vieux temps où on dégustait, savourait certes avec modération quelques alcools d’antan, oubliés, démodés , à découvrir : .

 

 Absinthe

 

 

 

Plante connue depuis l’Antiquité, l’Absinthe, jusqu’alors  absorbée sous forme de tisanes, va voir soudain son destin changer à la fin du XVIIIe siècle.

 A cette époque, à Couvet, dans le Val de Travers en Suisse une certaine mère Henriod, réputée pour ses panacées, avait mis au point un « Élixir d’Absinthe », fait de plantes macérées dans de l’alcool.

Á la satisfaction générale, le Dr Ordinaire, médecin français en exil dans le vallon, prescrivait tout naturellement à ses malades le remède de la mère Henriod.

 

 

 

 La réputation de l’élixir était déjà bien établie quand en 1798, à la mort du Docteur Ordinaire, le major Dubied acheta la formule.

Le major, qui avait le sens des affaires, créa à Couvet, avec son gendre Henri Louis Pernod, la première distillerie d’Absinthe.

Apparaît ainsi une boisson à base de plantes désormais distillées : la liqueur d’Absinthe.

Bonal

 

 

 

 

Le cas de conscience n’est pas une nouveauté puisqu’en 1858, un moine, le Frère Raphael, dut quitter le monastère de la Grande Chartreuse en Isère, dont il était médecin, et cela pour avoir procédé à l’accouchement d’une paysanne, que la sage-femme du village s’était refusée à opérer, devant la gravité de la situation.

Le nom de Frère Raphael : Hippolyte Bonal. Les années qu’il avait passées au service de Dieu et des Hommes, au monastère de Saint-Bruno, lui avaient appris à voir les plantes par leurs vertus et leurs goûts. Il les avait toutes étudiées et disséquées, leurs propriétés n’avaient plus de secret pour lui.

 

 

 

En 1865, il élabora une boisson à la fraîcheur naturelle, faite d’une macération de plantes et surtout de Gentiane, cueillies au cours de ses longues promenades solitaires dans la montagne toute proche.

Grande gentiane, racines de quinquina et orange, tels sont les ingrédients principaux de ce fameux apéritif créé en 1865 par Hippolyte Bonal, un ancien moine chartreux, et racheté ensuite par la Maison Dolin. Sa sombre robe ambrée avec des reflets de cuivre rouge ne manque pas de surprendre, puis arrive son parfum de foin fraîchement coupé et de tourbe, qui s’épanouit sur des arômes balsamiques et mentholés, et ensuite doux et épicés, évoquant le marron glacé.
En bouche, l’attaque est veloutée et toute en finesse, et la longue finale joue le mariage doux-amer avec un bel équilibre.

Byrrh

 

 

 

 

Aux environs de 1860, deux jeunes frères issus d’une famille modeste de cinq enfants dont le père était muletier, quittent leur village natal du massif montagneux du Canigou et descendent vers la plaine du Roussillon, afin d’essayer d’y gagner leur pain moins chichement.

 

 

 

 Simon et Pallade VIOLET ont décidé d’exercer ensemble le commerce de marchands ambulants en articles de mercerie, parcourant foires et marchés, de village en village, avec un petit attelage tiré par un mulet. C’est le départ d’une belle aventure. Après quelques années de commerce itinérant, ils décident de se fixer et ouvrent à Thuir une boutique de pièces d’étoffes et de draps. Les voilà installés au coeur du vignoble et leur sens inné des affaires ne va pas tarder à les inciter à élargir leur activité dans le négoce des vins.

 

 

 

Véritable star dans son domaine, le Byrrh devient la première marque d’apéritif en France en 1935.
Aujourd’hui, il fait partie des apéritifs qui reviennent au goût du jour, pour notre plus grand plaisir !

Majoritairement élaboré à partir des cépages carignan et grenache des coteaux du Roussillon, le byrrh offre la possibilité d’un apéritif rafraîchissant. L’idéal est en effet de le servir frais, à environ 16°C. Vous pourrez l’accompagner d’un zeste de citron ou d’un peu de crème de cassis.

Chouchen

 

 

 

Le chouchen (en breton : chouchenn ou mez, d’après les dictionnaires Catholicon de 1464 et An Here), historiquement proche mais pourtant différent de l’hydromel, est une boisson alcoolisée obtenue à partir de la fermentation du miel dans du jus de pomme ou du cidre.

 

 

 

Le terme chouchen est très récent (début xxe siècle) et trouve ses origines à Rosporden en Bretagne, où Joseph Postic, un producteur local, déposa la marque commerciale « chouchen ». Avant lui, la première trace écrite remonte à 1895 dans le journal de l’Union agricole et Maritime, orthographié « Souchen ».

L’appellation fut officiellement déposée vers 1920 par Joseph Postic, négociant et futur maire de Rosporden en Alsace, après macération, les fruits sont distillés pour fabriquer de l’eau de vie (schnaps).

 

 

 

Le Chouchen est tout simplement le nom breton de l’hydromel, une boisson ancienne, légèrement alcoolisée, issue de la fermentation de miel et d’eau.

Enfin, c’est un poil plus compliqué.

Il existe plusieurs « recettes » en fonction des époques et du lieu. Mais généralement, il est toujours question d’eau, de miel et parfois de jus de pomme.

Comme précisé, il faut peu d’ingrédients : du miel, des pommes, de l’eau douce, beaucoup de fermentation et parfois des levures.

Cinzano

 

 

 

 

L’histoire de la marque Cinzano remonte à l’année 1757. Il existait en Italie, au 18è siècle, un certain nombre de confréries ou groupement artisanaux, les « Universités », dont la création pouvait quelquefois remonter à près de deux siècles plus tôt. On relève, dans un procès-verbal, daté de 1757, de l’Université des Confiseurs et Fabricants d’eaux de vie » de Turin, les noms des frères Carlo, Stéphano et Giovani Giacomo Cinzano qui possèdent une licence de distillateurs d’eaux de vie et de produits devant être vendus seulement à Pecetto et à Turin.

 

 

 

On fabriquait à cette époque, en Italie, une préparation que l’on peut considérer comme l’ancêtre du Vermouth, et dont les ingrédients de base étaient l’armoise, le dictame, les raisins, la cannelle et le girofle. Et il semble bien que la préparation et la vente de cette sorte de breuvage ait constitué une part importante de l’activité des Cinzano durant plus de deux siècles.

En 1836, Francesco Cinzano est syndic de son « Université ». En 1862, son fils prénommé aussi Francesco, obtient 2 médailles d’or à l’Exposition de Londres. 

Le Cinzano Rosso est considéré comme l’ancêtre des vermouth dits « turinois ». Il a été crée en 1757 à Pecetto Torinese, près de Turin, par les frères Cinzano. Cinzano Rosso est, depuis cette date, toujours élaboré selon le même procédé, avec plus de 30 plantes aromatiques des Alpes méditerranéennes et d’Asie. D’une couleur rouge très ambrée, c’est un vermouth rouge aromatique, avec du caractère et note épicée (thym, marjolaine). A boire seul ou dans de célèbres cocktails.

 

 

 

Composition :  Vin blanc, Sucre brûlé, Arômes naturels (une trentaine d’herbes et d »épices aromatiques. Recette secrète comme le veut la tradition…).

C’est un apéritif très agréable, à boire frais. Une belle robe rouge rubis ambrée, un nez très aromatique (épices, herbe) et un goût marqué (agrumes, muscade), velouté et raffiné. Son goût doux-amer est bien équilibré et décisif, avec une bonne persistance.

Á savourer  à l’apéritif, avec tous les antipasti.

C’est le premier produit dont la publicité fut faite à Paris à l’aide d’une enseigne au néon, en 1912. Il a aussi popularisé le célèbre « Tchin Tchin » (qui en italien se dit « Cin Cin ») avec une publicité télévisée italienne des années 60 où la chanteuse populaire Rita Pavone chantait « Cin Cin Cinzano » !

Clacquesin

 

 

 

 

Les origines de la Société remontent à la fin du 18è siècle, plus exactement en 1775, année où Monsieur Faucon ouvre, passage des Saints-Pères à Paris, une fabrique de liqueurs. 

 Vers 1880, Mademoiselle Lefebvre épouse Monsieur Clacquesin, jeune pharmacien, entré dans la maison quelques années plus tôt. C’était l’époque des amers et des absinthes, et Clacquesin voulait mettre sur le marché un apéritif nouveau, présentant toutes garanties sur le plan hygiénique. Il a l’idée d’utiliser du « goudron », produit de la résine de pin de Norvège, réputé pour ses propriétés stimulantes des voies respiratoires, il l’associe à une liqueur dont le parfum doit masquer l’odeur trop caractéristique du goudron.

 

 

 

 Ainsi naît « Goudron hygiénique », qui connait peu à peu la faveur de la clientèle et obtient des récompenses à l’Exposition Universelle de 1900. Mais le succès suscitant la concurrence, on voit surgir ça et là, des « Goudrons » divers qui obligent Monsieur Clacquesin à personnaliser son produit, qui devient bientôt le « Goudron Clacquesin », puis tout simplement.

 

 

 

Le Clacquesin est un apéritif français Parisien élaboré à partir de bourgeons de pin norvégien et d’un mélange de plantes aromatiques. la distillerie est toujours à Malakoff, près de Paris.

Cormé

 

 

 

Boisson de corme ou Cidre de cormes ou Corme. On donne ce nom à la boisson que l’on fait avec les fruits du cormier ( sorbus domestica).

On eu fait aussi une boisson semblable au cidre ou au poiré.

Les cormes étaient ramassées ou cueillies dans l’arbre, à l’état blet. On les lavait avant de les mettre dans un tonneau d’environ 50 litres avec 3 à 5 kg de sucre en poudre. On remplissait le tonneau d’eau du puits. On obturait avec un bouchon de bonde. On laissait macérer.

Au début du tonneau, on le buvait coupé d’eau.

 Appelée « boisson de corme », c’était la boisson de tous les jours, car le vin était trop cher. C’était la boisson des pauvres, des gens modestes. Ça changeait le goût de l’eau consommée tous les jours, tirée au puits.

 

 

 

 

Jusque dans les années 1950, le cormé ou « boisson de corme » était encore une boisson quotidienne dans quelques campagnes du grand Ouest.

Le cormé est une boisson gazeuse faiblement alcoolisée fabriquée à partir de cormes.

Le cormier est rare en France : quelques spécimens poussent en Alsace, et également dans le Maine, notamment en Sarthe. Le cormé était d’usage courant auXVIIIe siècle, particulièrement dans les classes populaires.

Cynar

 

 

 

 

Le cynar est un amer italien créé par les frères Dalle Molle (en) à Padoue en 1948 sous le nom de CaB1, puis légèrement modifia et renommé Cynarb en 19521. Depuis 1995 la marque appartient au groupe Campari.

Le cynar est obtenu à partir d’un mélange de feuilles d’artichauts et de treize herbes et plantes aromatiques infusées dans un alcool. Il tire son goût et ses propriétés digestives de l’acide dicaféylquinique, entre autres.

 

 

 

Le cynar c’est un amer ou bitter qui provient d’Italie et qui est élaboré à base d’un mélange de plantes et d’herbes, dont des feuilles d’artichaut. C’est ce qui fait la typicité de cet alcool doux, qui ne titre qu’à 16.5°.

Il n’en demeure pas moins riche en goût, à l’image de sa couleur ambré foncée.

 

 

 

Parfait comme base de cocktails, il peut également se consommer « on the rocks » simplement sur des glaçons, ou dans une bière, comme le Picon.

Sa base de plantes en fait effectivement un très bon digestif…

Dubonnet

 

 

 

 

En 1846, Joseph Dubonnet est négociant en vins et spiritueux. C’est lui qui sera le premier à commercialiser à Paris les produits de la Grande Chartreuse et il en restera longtemps l’agent exclusif. Le Quinquina est à la mode et Joseph Dubonnet l’utilise pour élaborer, dans ses modestes chais du quartier de l’Opéra, un vin apéritif. Ce produit est d’abord vendu sans dénomination spéciale, en même temps que les autres vins, eaux de vie et liqueurs de son commerce.

 

 

 

L’usage le fait rapidement appeler « Quinquina Dubonnet », même si le dépôt officiel de la marque n’intervient que 50 ans plus tard. La formule ne provient pas d’un hasard, Joseph Dubonnet connait son métier. Il marie les meilleurs vins du Midi de la France en y ajoutant les vertus tonifiantes du quinquina dont les bienfaits viennent d’être mis en lumière d’éclatante façon.

 

 

Avec ses fils Marius et Paul, il met au point sa formule définitive, dans laquelle entre du vin de Samos (Grèce). Et à la fin du 19è siècle, plus de 3 millions de bouteilles sont produites et vendues annuellement.

 

 

 

Le label de la marque, le fameux « chat Dubonnet » qui se détache sur fond de disque rouge, sur chacune des bouteilles, est issu du cadre familial, c’est le chat de Madame Dubonnet qui aurait servi de modèle.

Farigoule de Forcalquier

 

 

 

– Le thym de Provence, est également appelé farigoule.

– Liqueur de Lure devenue aujourd’hui Farigoule.

Farigoule est une liqueur à base d’infusion et d’alcoolat de thym sauvage (Thymus vulgaris), de sirop de sucre de canne, de caramel, de sucre et d’alcool.

Conseils de dégustation : la Farigoule de Forcalquier se boit pure, fraîche ou glacée. En granité : dans un verre à liqueur, verser de la glace pilée, y ajouter de la Farigoule et mettre le verre au freezer. Dégustez glacé. En liqueur digestive, avec le trou « provençal » sur une glace au citron ou un sorbet au thym.

 

 

 

Sa robe : la couleur de la farigoule est celle de l’or vieilli, patiné par le temps. Sa robe est limpide et brillante.

Son nez : les parfums sont chauds et se partagent entre des notes de garrigue (épicée) et de fleur de thym.

Sa bouche : sa note végétale de fleur de thym complétée par un arôme citronné confère à la Farigoule une longueur et une fraîcheur en finale

 

Fine Bretagne ou  Lambig

 

 

 

 

La Bretagne est, depuis plusieurs siècles, une terre de tradition cidricole. L’eau de vie de pommes était, à la fin du XIXe siècle, élaborée dans les fermes et consommée par les marins. La Fine Bretagne (également appelée Lambig), bénéficie d’une AOC depuis 2015 qui valorise le territoire et le savoir-faire breton.

Un alcool typiquement breton, certes bien moins connu que le cidre mais c’est tout un monument dans la région : le Lambig, aussi connu sous le nom de Fine Bretagne. A titre de comparaison, il s’agit d’un équivalent au Calvados de Normandie. Le Lambig est un alcool de pommes aux notes fruitées que l’on déguste généralement à l’heure du digestif.

 

 

 

Il s’agit d’une eau-de-vie élaborée à partir de cidre breton. On l’obtient en distillant du cidre dans un appareil appelé « Alambic » (d’où le nom de cet alcool) : le cidre est réchauffé dans cet appareil jusqu’à ce que l’alcool s’évapore puis, grâce à un système de refroidissement qui condense la vapeur dégagée, on obtient ainsi un liquide alcoolisé appelé « distillat«.

 

 

 

Ensuite, ce distillat (qui titre environ 70%) est généralement mélangé avec de l’eau afin de diminuer son volume d’alcool.

Le lambig (ou Fine Bretagne) est, vous l’aurez compris, un alcool relativement fort (aux alentours de 40° environ) : il est donc coutume de déguster le lambig en digestif après le repas. Mais on peut toutefois le servir en apéritif avec des glaçons et un peu de crème de fruits.

Plus insolite, le lambig peut aussi s’utiliser en cuisine, par exemple à flamber sur une crêpe ou des pommes !

 

Guignolet

Le guignolet est une liqueur originaire d’Anjou à base de cerises aigres et noires. Il doit son nom à la guigne, l’une des espèces de cerises qu’il utilise dans sa préparation.

 Il aurait été créé en 1632 par Madeleine Gautron, Bénédictine du couvent de la région de Saumur. Le Guignolet d’Angers est une liqueur obtenue par macération de cerises dans de l’eau-de-vie additionnée de sucre.

 Le Guignolet d’Anjou fut crée par une religieuse de l’abbaye des Bénédictines de Saumur en 1632.

 

 

 

Après la Révolution, et la fermeture des couvents, la méthode de fabrication passe entre les mains de sociétés liquoristes.

 Jean-Baptiste Combier a fondé en 1834 une distillerie à Saumur, qui est alors le berceau du guignolet.

 En 1849, Adolphe Cointreau élabore à son tour des liqueurs, dont le fameux Guignolet d’Anjou.

 Le liquoriste Giffard, installé en 1885, fabrique le vrai Guignolet d’Angers, par opposition au guignolet ordinaire produit par trois ou quatre autres liquoristes en France.

 

 

 

A partir de 1874, Gabriel Boudier crée le guignolet de Dijon, un excellent guignolet médaillé de nombreuses fois dans le monde entier.

Une véritable merveille : la recette originale du Guignolet d’Anjou, telle qu’elle a été créée au XVIIème siècle par les bénédictines du Couvent de la Fidélité de Saumur menées par la Révérende Mère Madeleine Gautron. Une liqueur apéritive à la personnalité affirmée, une gourmandise réconfortante, la vérité du fruit avant tout.

Apéritif fabriqué selon la méthode traditionnelle de macération dans l’alcool de cerises griottes Montmorency et de cerises plus foncées et plus douces.

Hypocras

 

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L’hypocras est un mélange de vin rouge, de miel et d’épices.

La légende dit que c’est Hippocrate qui aurait découvert ce mélange, mais on ne trouve pas de trace de ce breuvage avant le XIVe siècle.

 

 

 

L’hypocras (prononcé : [i.pɔ.kʁas]) est une ancienne boisson à base de vin, sucrée et aromatisée aux épices. C’est une boisson connue dans toute l’Europe médiévale, où on l’a d’abord appelée « claret » ou « piment ».

 

 

La légende attribue son invention au médecin grec Hippocrate, au ve siècle av. J.-C., mais en réalité, le nom d’« hypocras » se rencontre pour la première fois au milieu du xive siècle.

 

Lillet

 

 

 

La S.A. Lillet a pris naissance il y a plus de 130 ans dans une belle demeure de Podensac, en Gironde, à quelques kilomètres de Bordeaux, au coeur des vignobles de Graves, entre Bordeaux et Sauternes. Le LILLET est élaboré à partir de vins blancs des environs de Podensac (85% ) et de liqueurs de fruits et de quinquina ( 15% ).

 

 

 

Lillet est un apéritif à base de vin produit à Podensac, près de Bordeaux. Il est à base de 85 % de vins, 15 % de liqueurs de fruits et du quinquina. Les liqueurs de fruits sont obtenues en laissant macérer pendant plusieurs semaines dans de l’alcool des écorces de fruits, comme l’orange douce (Maroc, Espagne) et l’orange amère (Haïti, Pérou).

 

 

Il est élevé de manière traditionnelle en fûts de chêne. La marque appartient au groupe Pernod Ricard.

 

 

Lillet blanc : robe or. Arômes d’oranges confites, de miel, de résine de pin et de fruits exotiques. Ample et gras au palais. Belle longueur des arômes.
Lillet rosé : robe rosée et brillante. Au nez, légères notes de fruits rouges, de fleur d’oranger et de pamplemousse. Bouche fraîche, vive et fruitée, structure bien équilibrée, légère acidité. Belle longueur des arômes.
Lillet rouge : robe rubis. Au nez, notes de fruits noirs très mûrs. En bouche, parfums puissants d’oranges fraîches, de fruits rouges bien mûrs, de vanille et de très fines épices avec une solide structure. Finale ample, des tanins souples de fruits cueillis à maturité. 

Picon

 

 

 

C’est dans un contexte historique trouble en pleine conquête de l’Algérie que naît l’Amer Africain, appelé plus tard « Amer Picon », puis tout simplement Picon, du nom de son inventeur. Gaëtan Picon, naquit en 1809 et fit son apprentissage de distillateur à Toulon, Marseille et Aix, et en 1837 vint en Afrique où il combattit dans l’armée française. Les marches forcées sous le soleil et la sécheresse aride du sol décimaient les troupes. La soif était ardente, l’eau saumâtre et rare, toutes boissons étaient suspectes.

 

 

 

Gaëtan Picon avait soif comme ses camarades et rêvait à une boisson désaltérante, capable de chasser la fièvre. Il fit des essais et créa une liqueur, appelée un temps : tisane Picon, parfaitement naturelle, peu alcoolisée, à base d’écorces d’oranges, de quinquina et de quelques plantes amères, qui eut tout de suite la faveur de la population.

 

 

 

Il installa sa première distillerie en 1837 dans une toute petite bourgade qui devait devenir Philippeville, et donna à son invention le nom d’Amer Africain. La popularité de l’Amer Africain grandit très vite et pour faire face à la demande, Gaëtan PICON créa successivement des distilleries à Constantine, Bône et Alger.

En 1870, l’armée française, revenue en France, en rapporta l’Amer. En 1872, il installa à Marseille l’usine du Boulevard National, et avec l’aide de ses fils et de ses gendres, établit en France la renommée de l’Amer Picon. L’usine de Marseille devint rapidement insuffisante et il fallut créer d’autres distilleries à Rouen, Bordeaux, Levallois, puis à Lyon, Orléans, Genève et Barcelone.

 

 

 

Le Picon est la marque commerciale d’un amer de couleur caramel qui accompagne traditionnellement la bière dans l’Est et le Nord de la France, en Belgique, au Luxembourg, ainsi qu’en Suisse.

Picon est une recette unique mêlant des arômes fruités et des notes plus complexes grâce à son alliance originale d’écorces d’orange et de plantes (gentiane et quinquina).

Saint-Raphael

 

 

 

 

C’est en 1897, au coeur de la Belle Epoque, que le docteur A. Jupet fonde la Société Saint-Raphael à Paris, avenue Parmentier, par apport de la marque et de ses procédés de fabrication. L’origine de la marque elle-même se situe quelques décennies auparavant, à Lyon, lorsque le Docteur Jupet, affaibli par les veilles et le labeur acharné qu’il s’imposait pour mettre au point un vin tonique au quinquina, redoute de perdre la vue.

 Se rappelant l’épisode biblique où l’archange de lumière Raphaël guérit miraculeusement Tobit de sa cécité, il fait le voeu, s’il échappe au péril qui le guette, de placer son élixir sous le vocable de Saint Raphaël. Voeu exaucé, promesse tenue.

 

 

 

 Désormais, l’image de l’ange bienfaiteur figurera sur toutes les bouteilles de Saint-Raphael. On ne peut guère s’étonner qu’un Monsieur Jupet se soit, à ce point, intéressé à une boisson pouvant contenir du quinquina.

Le Saint-Raphaël est un apéritif à base de mélange de mistelle et de plantes aromatiques. Deux variétés existent, le Saint-Raphaël Rouge et le Saint-Raphaël Ambré-Doré.

 

 

 

Dès 1936, Max Augier publicitaire s’est attelé à rendre cette bouteille unique. Pour l’occasion il va développer toute une iconographie propre à la marque avec Charles Loupot, célèbre affichiste. Ils créeront même un atelier artistique avec de jeunes artistes suisses qui développeront tous ensemble un système graphique modulaire rigoureusement mathématique. Voilà, vous comprenez mieux pourquoi le logo St Raphaël possède une typographie si originale.

 

 

Dans les années 50, plus de 3 000 fresques murales aux couleurs de la marque vont fleurir partout en France.

 

Suze

 

 

 

 

L’histoire de la Suze est celle d’une ancienne société dont les origines remontent à 1795 : la Société Rousseau et Laurents, qui exerçait une activité de distillateur, fabricant de sirops, liqueurs, vermouths, quinquinas ….. Jusque-là florissante, elle connait des déboires financiers à la fin de la guerre de 1870.

Fernand Moureaux, beau-frère de Paul Rousseau, prend en main une société au bord du désastre. Il est alors amené à emprunter 200 000 F à un banquier nommé Porte qui lui demande en échange de prendre avec lui l’un de ses six enfants en âge de travailler.

Henri Porte, diplômé d’une École de Commerce, répond à l’espérance de son père et entre dans la société Fernand Moureaux et Cie, qui devient en 1896 : « Société en Commandite F. Moureaux et H. Porte ». Henri Porte ne manque pas d’idées et pense que pour échapper à l’anonymat, un produit doit porter un nom connu et popularisé par la Réclame.

 

 

 

Les laboratoires de la Société viennent justement de mettre au point une boisson destinée à concurrencer sur son terrain Picon, appelée Picotin. Un nom qui bien sûr évoque Picon, mais aussi un animal familier. On demande donc une affiche à Benjamin Rabier, dessinateur animalier déjà célèbre, qui met en scène deux ânes se désaltérant avec délice dans un baquet marqué Picotin.

 

 

 

 

L’affiche fait grand-bruit et la campagne semble bien lancée quand le concurrent visé réagit avec une présence d’esprit d’une grande efficacité. Un matin, les affiches Picotin se trouvent pourvues d’un bandeau disant simplement : « Enfin les ânes ont trouvé leur apéritif ». Ce fut, dans tout Paris, un éclat de rire qui marqua définitivement le désastre du Picotin.

La composition de la Suze est donc faite à base d’extraits de racines de gentiane jaune. Celles-ci sont très difficiles à extirper du sol. Les racines sont utilisées en phytothérapie car elles ont pour vertu d’être tonifiantes et de calmer les maux d’estomac comme les ballonnements. La gentiane jaune met une dizaine d’années à fleurir sous forme de paliers verticaux, aux corolles désordonnées, telle une pagode végétale. Les extraits de racines entrent dans la composition de la Suze, qui lui vaut son goût amer et que l’on agrémente d’autres extraits de plantes aromatiques.

Troussepinette

 

 

La Troussepinette est un apéritif de Vendée frais et fruité à base de vin blanc ou rouge et de macération de jeunes pousses d’épines noires petit prunellier.

 

 

 

Drôle de nom pour boisson de tradition : la Troussepinette, ou Trouspinette, est un apéritif typiquement vendéen : un vin rouge aromatisé par macération avec de l’eau de vie et de jeunes pousses de prunellier, cueillies juste après la floraison de mai. Sucré, parfumé et joliment coloré, il est incontournable en Vendée et même ailleurs, à consommer sans abuser pour un apéro qui change !

 

 

 

Les ingrédients pour 5 litres de troussepinette de Vendée :  4 litres de vin rouge, 1 litre d’eau de vie, 800 g de sucre, 1 kg de jeunes pousses d’épine noire (prunellier)…

Mettre à macérer dans une grand récipient tous les ingrédients, pendant 1 semaine. Brasser tous les jours.

 

 

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