Le gigot est la partie du membre postérieur d’un animal comme l’agneau, le chevreuil ou le cerf, qui s’articule entre la hanche et le jarret. En boucherie, ces cuisses sont parées pour être vendues généralement en un seul morceau, le plus souvent avec l’os, l’articulation et la souris.
D’un poids variable selon l’âge et l’animal (de un à plusieurs kilos), c’est une partie tendre et savoureuse entrant dans de nombreuses préparations culinaires. Le gigot peut être simplement rôti à chaleur très vive ou longuement mijoté.
Le gigot doit son nom à un instrument de musique, la gigue, dont la forme lui ressemble.
Tout le monde connaît ce fameux gigot de Pâques ou de Communion. Cette cuisse d’agneau doit avoir des os fins et être bien ronde et dodue. La graisse qui l’entoure doit être bien blanche, synonyme de jeunesse et de bon élevage. Comptez un gigot raccourci pour 6 à 8 personnes environ.
Plat familial par excellence, on le sert traditionnellement à Pâques.
Mais voici un florilège d’adresses parisiennes qui en ont fait leur spécialité, où l’on peut le déguster toute l’année.
Le Basilic
D’abord il y a la place préservée, rare, derrière l’église Sainte-Clotilde. Et puis ce restaurant frangé d’une terrasse confortable, à l’écart du passage, presque intimidant dans ses atours de notable provincial. La salle, elle, est restée dans son jus Art déco avec de superbes éclairages, un carrelage vintage et de grands miroirs démultipliant l’espace. Clientèle de fidèles gentiment posés dans les chaussons de l’habitude.
C’est la spécialité maison, un «gigot d’agneau rôti à l’ail et au sel de Guérande» proposé tous les jours et toute l’année. Il est tranché en salle à la voiture devant vous, avec la précision de l’expérience. Cinq généreuses tranches rosées, accompagnées d’ail en chemise, de haricots tarbais sauce tomate, malheureusement un peu trop fermes. Un exercice extrêmement rodé pour un plat de très bonne tenue facturé à prix cléments.
Le côté «maison de tradition», la terrasse abritée, l’esprit Sud-Ouest de la carte avec quelques innovations (œufs durs bio mayo).
Prix : Carte: environ 35-40 €. Gigot: 18,50 €.
Le Basilic
2, rue Casimir-Périer
75007 Paris
Tél : 01 44 18 94 64
Chez Georges
Les alentours immédiats de la porte Maillot ne prêtent guère à l’excitation des papilles. Il peut pourtant arriver qu’on doive s’y restaurer. Parmi les quelques refuges dignes d’intérêt, cette brasserie dans son jus, habile à marier le rétro et le bistro (murs jaunis, boiseries, nappes blanches, belle vaisselle), fait office de valeur sûre.
Découpé à la demande et servi à la voiture, il attend tranquillement que l’on décide de son sort dans son chariot. Et il débarque en bonne forme, découpé en fines tranches, rosé comme il faut, tout en restant chaud. En accompagnement, des flageolets plutôt dignes. Petit bémol en revanche sur le jus, visiblement travaillé à côté et un peu trop épais.
La viande et les flageolets sont proposés une seconde fois pour les estomacs difficiles à rassasier.
Les prix, un peu revêches pour la gamme. Le verre de beaujolais, non identifié et servi trop froid.
Prix : Carte: environ 45-60 €. Gigot: 25 €.
Chez Georges
273 boulevard Pereire
75017 Paris
Tél: 01 45 74 31 00
L’Épi d’or
Séquence nostalgie sépia pour cet ancien bistrot des Halles, où le temps s’est arrêté dans les années 1900. Plafond caramélisé par la nicotine, vieux comptoir en étain, collection de barbotines… Rien ne manque à la carte postale rétro qu’affectionnent les étrangers, guide à la main. En prime, il y a même une petite terrasse parisienne qui va avec!
Le gigot est proposé ici dans une recette traditionnelle qui n’est plus guère en vogue (on devine pourquoi): le gigot de 7 heures aussi appelé «gigot à la cuillère». Car la très lente cuisson au four (ici de la souris, partie «noble» du gigot) rend les chairs tellement fondantes qu’on peut les couper à la cuillère. Il est servi avec différentes garnitures au choix: haricots verts ou épinards frais, purée maison ou encore un excellent gratin dauphinois.
Prix : Formule: à 17 € (déj.) et 23 €. Carte: environ 45-50 €. Gigot: 26 €.
L’Épi d’or
25 rue Jean-Jacques-Rousseau
75001 Paris
Tél : 01 42 36 38 12
La Fontaine de mars
En 2009, la visite d’Obama dans ce restaurant plus que centenaire a fait grand bruit. Pourtant cela fait un bon moment que le bistro cultive son statut de star du quartier, respectant à la lettre le cahier des charges du genre: carreaux rouges et blancs, semainier, serveurs en tablier… Et que dire de sa terrasse ombragée sous les arcades, face à la fontaine massive qui a donné son nom à l’enseigne?
Le gratin dauphinois est au programme pour accompagner l’agneau, de lait, cuit au four et servi déjà tranché, directement dans l’assiette. La coupe est volontairement épaisse, la cuisson au poil, le gras bien grillé et le jus réduit. Attention à prévoir votre coup si vous voulez y goûter: la bête n’est de sortie que le samedi, dans le cadre du semainier.
Prix : Carte environ 40-60 €. Gigot: 20 €.
La Fontaine de Mars
129 rue Saint-Dominique
75007 Paris
Tél: 01 47 05 46 44
Joséphine Chez Dumonet
Vrai bon restaurant à l’ancienne avec ses verres gravés, ses banquettes, ses vaisseliers, sol carrelé, gravures (il y a même Michou, l’égérie des restaurateurs) et surtout une clientèle venue délibérément se taper la cloche. Vraies tablées solides et gaillardes, bons mots et temps extensible à l’heure du déjeuner. Une autre époque.
Il est à l’unisson de la clientèle et se délivre en portion familiale, couvrant tout le disque de l’assiette. Cuissons saignantes et entames un peu plus cuites pour les amateurs d’amplitude avec, en appoint roboratif, une cassolette de mogettes. Seul regret, le nombre de gigots est limité. En tout début de service, ce mercredi, alors que c’était le plat du jour, il ne restait plus que deux portions! Il convient donc de réserver la veille…
Carte: environ 70 €. Gigot: 23 €.
Joséphine Chez Dumonet
117 rue du Cherche-Midi
75006 Paris
Tél : 01 45 48 52 40
Le Train Bleu
Immuable institution, l’adresse a traversé les âges sans que son décor fastueux de dorures, boiseries, rideaux de velours et lustres monumentaux ne perde une once de cachet. On prendrait le train sans même choisir sa destination pour venir s’attabler ici, entre les voyageurs et les vieux habitués, melting-pot de clients plutôt improbable mais délicieux.
Chariot évidemment pour l’animal, qui roule de table en table à la demande… et arrive hélas un poil trop cuit à la nôtre. Le goût et la texture sont là en revanche, tout comme le jus, abondant et gourmand. Impeccable pour y tremper le gratin de pommes de terre à la Fourme d’Ambert.
Le service, efficace mais en mode automatique. Les assiettes, pas toujours à la hauteur du cadre, à l’inverse des additions. Les vins au verre, hors de prix.
Prix : Menus: 55 (déj.) 56, 68 et 89 €. Carte: environ. 50-80 €. Gigot: 34 €.
Train Bleu. Gare de Lyon
Place Louis-Armand
75012 Paris
Tél: 01 43 43 09 06.
Vagenende
Située dans un immeuble construit en 1878, la Brasserie Vagenende n’a pas toujours porté ce nom. Dans la boutique, en rez-de-chaussée, reprise en 1904, les frères Edouard et Camille Chartier fondateurs d’une chaîne de “Bouillons” installent un de ces restaurants populaires qui font leur réputation et leur fortune d’alors. Ces derniers en soignent tout particulièrement le décor, lui donnant tout le charme et le luxe de la Belle Epoque: Des miroirs biseautés, qui se reflètent à l’infini, encadrés de boiseries travaillées dans un pur style “nouille.
Le chef excelle dans la préparation des recettes bistrotières et bourgeoises comme les macaronis gratinés au foie gras et à la truffe, la terrine de campagne aux châtaignes si soyeuse et le gigot d’agneau tranché «à la voiture» et ses haricots lingots..
Prix : Formule : 26€, menu : 32€, carte : 45€.
142, boulevard Saint-Germain
75006 Paris
Tél. : 01 43 26 68 18
Juste à côté de Paris :
Le Sébillon
C’est un peu le vaisseau amiral du groupe Joulie (Congrès, Auberge Dab, L’Européen, Chartier…), sa vitrine neuilléenne. Dans un décor de brasserie Art nouveau, cossue et confortable, l’adresse fait figure d’institution à quelques mètres de la porte Maillot, bien campée sur ses plateaux de fruits de mer, poissons et autres fondamentaux comme ledit gigot.
La force de l’adresse, c’est d’avoir fait d’un produit noble un produit d’appel puis son image de marque! Un gigot d’agneau Allaiton de l’Aveyron, découpé à la voiture et proposé à volonté, voilà une jolie performance, d’autant que la viande est tendre et de bonne extraction.
La garniture de lingots, curieusement fades, s’avère, elle, moins enthousiasmante. Mais vous pouvez opter pour un bis (voire ter) repetita uniquement carné, cela ne vous sera pas reproché.
Le service est d’une grande gentillesse, l’éclair géant pour les becs sucrés, le gigot ad libitum.
Prix : Carte: environ 40 €. Gigot: 24,80 €.
Le Sébillon
20 avenue Charles-de-Gaulle
92 200 Neuilly
Tél : 01 46 24 71 31
Partager la publication "Les meilleurs gigots à déguster au restaurant à Paris"